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ESU : Trois femmes gèrent désormais des instituts supérieurs de renommée de Kinshasa

Trois femmes pilotent désormais les comités de gestion des trois établissements d’enseignement supérieur de très grande renommée à Kinshasa.

Par Lydie Matadi

Panneau à l’entrée de L’ISP/Gombe @ Photo Droits tiers.

publié le 1 avril 2022 à 20:54:45

Il s’agit de Gertrude Ekofo nommée directrice générale à l’Institut supérieur pédagogique de la Gombe (ISP/Gombe), de la révérende sœur Florence Mbiya Mwadi et de Mme Anastasie Masanga, nommée rectrice à l’Université pédagogique nationale (UPN), toutes des professeures ayant défendu des thèses de doctorat. Le 27 septembre 2021, Ouragan.cd a réalisé une enquête où il était démontré que les femmes ont du mal à accéder aux postes de directeur ou recteur des universités et instituts supérieurs. D’après nos investigations, il s’est avéré que celles qui accèdent aux postes de second plan dans les comités de gestion excellent dans le travail .

Aujourd’hui, c’est une fierté de voir que pour une première, les femmes, bien qu’à un faible taux de pourcentage, accèdent tout de même aux postes jadis réservés uniquement aux hommes. L’une d’elle, la recteure Anastasie Masanga, première dame à diriger l’Université pédagogique nationale (UPN) depuis sa création, dit placer son mandat sous le signe de la gouvernance participative afin que l’ensemble de la communauté universitaire l’accompagne dans le développement de leur institution d’enseignement. Professeure Masanga invite les femmes à se battre, à avoir confiance en leurs capacités afin d’aller de l’avant tout en privilégiant la formation et la communication.

“Les femmes doivent être ambitieuses, viser haut, ne pas se laisser diminuer par le sentiment d’infériorité car il y a des hommes qui passent leur temps à dire aux femmes qu’elles sont incapables, vulnérables et fragiles ; la femme doit se former et être motivée dans son projet. Nous devons nous unir pour monter ensemble, créer de bons réseaux qui nous permettront d’occuper des postes de responsabilité”, a fait savoir la professeure Masanga.

Une victoire dans un combat

Ces nominations décidées par le gouvernement congolais à travers le ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire ont été diversement saluées. A l’Union congolaise des femmes des médias, la satisfaction est manifeste car il s’agit d’une avancée en termes de représentativité des femmes dans les postes de décision, même s’il y a encore des efforts à fournir.

“Ces nominations sont une reconnaissance du savoir-faire de la femme, un témoignage de l’engagement et de la volonté politique, on tient à améliorer la représentativité de la femme aux postes de décision à tous les niveaux et nous saluons cela. Ce sont des acquis qui doivent être pérennisés. Le pourcentage est encore faible. Nous les médias, nous allons continuer à plaider et à sensibiliser pour que la femme congolaise soit élevée et considérée. Il est certes vrai que la majorité des femmes compétentes se trouve encore dans l’ombre”, a indiqué Rose Masala, directrice exécutive de l’Union congolaise des femmes des médias (UCOFEM). Mme Masala encourage les autorités du pays à privilégier l’aspect genre dans toutes les décisions qu’elles prennent.

Au Réseau des femmes de l’enseignement supérieur et universitaire de la République démocratique du Congo (REFESU), on pense qu’il était temps de reconnaître les compétences des femmes de ce secteur qui ont fait et continuent à faire leurs preuves en tant que femmes chercheuses et femmes scientifiques. Pour la secrétaire générale, le REFESU a toujours milité pour que l’autorité reconnaisse de façon paritaire les compétences des femmes de l’ESU.

“Le REFESU a mené des plaidoyers auprès des autorités pour que lors des mises en place dans les établissements publics d’enseignement supérieur et universitaire que des femmes fassent partie des comtés de gestion de manière paritaire. Avec au moins deux femmes sur les 5 membres qui composent les comités de gestion, nous disons merci à l’autorité d’avoir reconnu les compétences de trois dames qui dirigent respectivement l’ISP, l’UPN et l’ISAM”, a déclaré Béatrice Makaya, secrétaire général du REFESU et chef de travaux à l’ISP/Gombe.

Toutefois, elle appelle à plus de mobilisation et des plaidoyers de la part des femmes du secteur car la parité que reconnaît la Constitution à son article 14 n’est pas encore atteint effectivement.
“Il y a plusieurs femmes professeures à thèse, compétentes, qui remplissent tous les critères pour occuper des postes de commandement, nous avons toutes ces femmes dans nos bases des données et nous comptons poursuivre les plaidoyers comme les mises en place ne sont pas encore terminées afin que nous puissions atteindre 50-50”, a ajouté Béatrice Makaya. En effet, selon le récent arrêté ministériel, sur les 17 chefs d’établissement nommés, 3 seulement sont des femmes, soit 20% des femmes. Actuellement à Kinshasa, 17% des femmes seulement occupent des postes de commandement comme administratifs c’est-à-dire, directeur chef de service, directeur chef de bureau et chef de division et 18,5 % sont chefs de travaux. Au niveau du corps académique, 0,7% des femmes sont professeures à thèse à Kinshasa.

Des chiffres qui appellent à plus d’engagement de la part des autorités qui, d’ailleurs, de plus en plus, impliquent la femme dans la gestion mais aussi la femme elle-même, doit se préparer à répondre au rendez-vous de la parité.

C’est dans ce sens que Véronique Mupwala, directeur chef de service à la direction de l’Enseignement supérieur privé au secrétariat général de l’enseignement supérieur et universitaire invite la femme à s’armer davantage en compétences et connaissances afin de répondre présent au rendez-vous de la parité, avec l’engagement de plus en plus exprimé des autorités. Véronique Mupwala pense, “qu’il est temps pour la femme de comprendre qu’elle est appelée à gérer la chose publique aux cotés de l’homme et à participer au développement du pays car la loi lui ouvre déjà grandement la porte et c’est à elle d’entrer ; la femme doit savoir qu’il y a cet aspect de 50-50 et elle doit prendre conscience de son destin dans la société pour remplir sa part dans la construction du pays ; si elle-même ne prend pas conscience, elle ne pourra pas atteindre la parité”, prévient ce cadre de l’Enseignement supérieur.

L’article 14 de la Constitution : un idéal à atteindre

En République démocratique du Congo, l’article 14 de la Constitution consacre la parité homme-femme en ces termes, “la femme a droit à une représentation équitable au sein des institutions nationales, provinciales et locales. L’État garantit la mise en œuvre de la parité homme-femme dans lesdites institutions.” Par ailleurs, la loi du 1er août 2015 portant modalités d’application des droits de la femme et de la parité stipule en son article 4 ce qui suit : “L’homme et la femme jouissent de façon égale de tous les droits politiques. La femme est représentée d’une manière équitable dans toutes les fonctions nominatives et électives au sein des institutions nationales, provinciales et locales en cela ; y compris les institutions d’appui à la démocratie, le conseil économique et social ainsi que les établissements publics et paraétatiques à tous les niveaux”.

A ce jour, des signaux encourageants sont lancés par l’exécutif national qui n’hésite pas à impliquer de plus en plus des femmes au développement du pays en les nommant à des postes de responsabilité. Actuellement, le chemin reste encore long pour atteindre l’idéal tel que reconnu par la Constitution. Maitre Charles Cicura, conseiller juridique de la ministre d’Etat à la Justice et garde des Sceaux n’hésite pas à rappeler que la femme qui mérite un poste doit être élevée du moment qu’elle a les capacités nécessaires exigées et répond aux critères scientifiques et objectifs d’éligibilité à ce poste.

“Si les femmes qui ont été nommées à l’ESU méritent ces postes, c’est normal de les placer à ces fonctions, autant si c’était le cas pour un homme du moment qu’elle a des compétences”, estime-t-elle.

Au Ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire, d’autres changements sont attendus au niveau des comités de gestion des universités publiques. Le REFESU ne compte pas baisser les bras et va continuer à mener le plaidoyer pour la représentativité équitable des hommes et des femmes dans ce secteur.

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