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Au comité de gestion de l’IFASIC, les femmes apportent le changement (Reportage)

En République démocratique du Congo, les femmes ne sont pas très présentes dans les comités de gestion des établissements publics.

publié le 27 septembre 2021 à 20:54:06

Ces milieux, comme beaucoup d’autres secteurs socioprofessionnels en RDC, sont constitués en majeure partie des hommes, comme l’attestent les différents plaidoyers que mènent les femmes pour leur prise en compte dans la gestion du pays. Dans certains établissements publics de l’Enseignement supérieur et universitaire à Kinshasa, on retrouve des femmes dans quelques comités de gestion. De témoignages de leurs collègues certifient qu’elles se distinguent dans le travail. C’est le cas à l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la Communication (IFASIC), un établissement public d’enseignement supérieur, situé sur l’avenue Colonel Ebeya, dans la commune de la Gombe à Kinshasa.

La professeure Madeleine Mbongo Pasi est la seule femme qui siège actuellement au comité de gestion sur les 4 membres qui le composent. Le comité est dirigé par le professeur Munkeni, le directeur général.

“J’ai gravi tous les échelons comme tout le monde. Je suis passée de l’assistanat en 2003 au professeur en 2015 en passant par le chef de travaux. Avant d’être promue secrétaire générale administrative, j’étais à la tête du département de la Communication. En tant que responsable administratif, ma vision est de voir les agents travailler dans des meilleures conditions. Ce n’est jamais facile mais nous faisons de notre mieux. Notre cheval de bataille est de créer un environnement propice sur le plan humain et matériel», a expliqué Mme Mbongopasi. Pour elle, à ce niveau de responsabilité, seule la compétence compte afin d’atteindre les objectifs vous assignés pour la bonne marche de l’Institut. Je travaille au sein du comité de gestion avec des collègues professeurs et, en tant que tel, nous sommes appelés à travailler main dans la main pour atteindre les objectifs fixés. Tout ce que l’on attend d’une femme à ce niveau de responsabilité, c’est de voir à quel point elle est compétente, à quel point elle peut répondre aux attentes de la communauté et implémenter une nouvelle dynamique dans la gestion de l’université, ajoute Mbongopasi.

Depuis son arrivée au sein de la sphère dirigeante de l’IFASIC, elle ne cesse de s’impliquer pour que les enseignants et l’ensemble du personnel évoluent dans de bonnes conditions. Des mérites que confirme Mambuya Obul, enseignant et chef des travaux à l’IFASIC.

Pour lui, l’actuel comité de gestion dont fait partie la professeure Mbongopasi s’est démarqué dans l’amélioration des conditions de travail du personnel académique et administratif. “Avec Mbongopasi, l’IFASIC a acquis un groupe électrogène ; une première dans son histoire. Bibliothèque, salles de professeurs et autres bureaux administratifs ont été équipés. Il y a aussi les travaux, initiés par Bayedila, une ancienne membre du comité de gestion, qui se poursuivent avec la construction d’un deuxième bâtiment de deux niveaux dont le rez-de-chaussée est déjà opérationnel», ajoute le chef des travaux Mambuya Obul.

Mbongopasi et Bayedila, deux femmes qui se démarquent

La première femme à siéger au comité de gestion de l’IFASIC fut madame Ngombio. Mbongopasi est la 3ème à occuper un tel poste. Avant elle, professeure Bayedila Espérance a fait partie de l’ancienne équipe dirigeante avec comme directeur général Kitima. Ancienne étudiante, retenue assistante, elle est partie du bas de l’échelle jusqu’à atteindre le sommet. Actuellement doyenne de la faculté, Madame Bayedila a, aussi, à un moment, siégé au sein du comité de gestion de cette institution académique. Au cours d’un entretien, elle nous a confié que pendant son mandat, elle a réussi à réaliser son rêve et laisser ses empreintes en améliorant l’environnement de travail des agents et cadres ainsi que des étudiants.

« Quand j’étais encore étudiante à l’IFASIC, je voyais les choses qui ne marchaient pas mais quand je suis devenue professeure, je voulais changer cet état de chose. Et dès que j’ai eu cette portion de pouvoir, je me suis empressée à réaliser mon rêve d’étudiante de changer le visage de l’IFASIC. A mon accession au comité de gestion, la première chose que j’ai faite, c’est de construire un autre bâtiment pour l’IFASIC. J’ai cherché l’argent, j’ai convaincu mes collègues du comité de gestion et ensemble nous avons fait en sorte que l’IFASIC puisse acquérir un nouveau bâtiment pour les étudiants et des bureaux pour les enseignants», relate Madame Bayedila, fière et satisfaite d’avoir apporté un plus au bon fonctionnement de cette institution d’enseignement supérieur.
Deux femmes qui ont marqué positivement leur passage au sein des instances de décision des établissements publics.

De la faible présence des femmes dans les comités de gestion des établissements publics

Elles sont, pourtant, très peu nombreuses dans ces organes de décision des établissements publics. Selon les statistiques, en RDC, 12% seulement de femmes occupent les postes des secrétaires généraux dans l’administration et 8% sont mandataires dans les comités de gestion des établissements publics. Une situation qui est contraire à l’article 14 de la Constitution qui prône la représentativité égale des hommes et femmes dans toutes les institutions, et dans tous les secteurs socioprofessionnels tant au niveau de l’administration que des établissements publics.


La parité a encore du chemin à faire dans le secteur de l’Enseignement supérieur et universitaire en RDC. C’est ce qui a poussé Me Jonas Ngalamulume, de dire qu’il s’agit d’une violation pure et simple des dispositions légales. « Du point de vue juridique, la loi a imposé la parité pour donner la chance égale aux hommes comme aux femmes ; quand on n’a pas atteint même le 30%, du point de vue juridique, il y a une violation. La représentativité n’a pas encore, à ce stade, répondu à l’exigence légale qui détermine le quota homme-femme», constate l’avocat qui propose qu’on impose le quota homme-femme dans les instances décisionnelles du secteur public et que l’on puisse pratiquer la discrimination positive.

Les dispositions légales en vigueur en RDC veulent que ça soit le ministre de l’Enseignement supérieur qui procède aux nominations des membres du comité de gestion au sein des institutions publiques d’enseignement supérieur et que ce soit le chef de l’Etat qui nomme les membres des comités de gestion des entreprises publiques ainsi que les secrétaires généraux dans l’administration publique.

Mimi Mopunga, activiste des droits des femmes et membre du Cadre permanent de la femme congolaise (CAFCO), justifie ce faible taux par la non application de la Loi de la part des autorités, les préjugés liés au genre (les femmes ne sont pas compétentes) ainsi que le manque de volonté politique, alors qu’en général, les femmes excellent dans la gestion.

“Nous avons des lois qui promeuvent les droits des femmes, il reste leur mise en application ; la volonté politique peut faire que le nombre de femmes puisse augmenter ; les femmes de l’administration publique doivent bénéficier de la promotion en grade pour atteindre le niveau de secrétaire général. A l’exception de certaines femmes, la majorité excelle dans la gestion et impacte positivement la gestion de la chose publique», affirme Mimi Mopunga, avant d’appeler à des actions de plaidoyer avec des sit-in , marches, déclaration à la presse et rencontres avec les autorités pour changer cette situation.

«Il faut souligner que récemment, le président de la République avait matérialisé la volonté politique de promouvoir la parité au sein des institutions en nommant pour la première fois dans l’histoire de la RDC une vice-Première ministre femme chargée de l’Environnement et développement durable en la personne de Madame Eve Bazaiba. Une dynamique qui ne doit pas seulement s’arrêter au niveau du gouvernement, mais qui doit se poursuivre jusque dans les établissements publics», estime Mimi Mopunga.

Ce reportage a été produit en collaboration avec Journalistes pour les droits humains, JDH/JHR avec l’appui d’Affaires mondiales Canada.

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