Fidèle à sa coutume d’inviter une personnalité publique à son évaluation annuelle, UNFPA (Fonds de Nations unies pour la population) a porté son choix cette année sur la député nationale et présidente honoraire de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda Lioko.
Elle avait la délicate mission de se faire le porte-voix de la population dans cette évaluation du travail de l’UNFPA en RDC. Qu’est-ce qui a marché et qu’est-ce qui l’a été beaucoup moins ? Que faut-il envisager dans l’avenir ? Autant de préoccupations autour desquelles devait tourner son intervention lors de cette retraite organisée à Mbuela Lodge à Kisantu, dans la province du Kongo central. Après l’accueil et la présentation par le représentant résident de l’UNFPA- RDC, Eugène Kongnyuy, l’élue de Bumba a pris la parole pour ouvrir son exposé qui avait trois parties essentielles à savoir (1) le contexte africain et congolais dominé par la covid19, (2) l’UNFPA, une longue histoire d’intervention en RDC et (3) les recommandations pour l’avenir.
Le retour au monde d’avant est vraiment improbable, a dit d’entrée de jeu Jeanine Mabunda déplorant les dégâts socio-économiques causés par la pandémie de Covid-19 alors que l’Afrique vivait dans une bonne croissance économique. Aujourd’hui, le monde est divisé en deux : les vaccinés et les non-vaccinés qui se retrouvent en grande partie en Afrique. Et le défi de l’UNFPA est d’adapter les méthodes de son intervention aux réalités du monde actuel.
Concernant les réalisations de cette agence des Nations unies, Jeanine Mabunda forte de son expérience d’ancienne représentante spéciale du chef de l’État en charge de la lutte contre les violences sexuelles et le recrutement des enfants soldats, a souligné que plusieurs projets financés par l’UNFPA dont les plus significatifs sont la ligne téléphonique verte (122) avec les appels gratuits, l’assistance des femmes violées, et la sensibilisation contre les viols et autres formes de violences faites aux femmes. Elle a, par des exemples précis, démontré comment l’UNFPA a contribué à la santé maternelle de plusieurs femmes en RDC. Et comme toute œuvre humaine, UNFPA a besoin d’améliorer certaines de ses méthodes pour être encore plus efficace. Parmi les recommandations, Jeanine Mabunda a cité :
- La décentralisation des interventions ;
- La durabilité des projets ;
- L’implication de la jeunesse ;
- La facilitation de l’accès au financement ;
- Le suivi de l’après-projet ;
- Le rapprochement avec la population (UNFPA étant moins connu que les autres agences des Nations unies).
Des échanges pertinents avec l’assistance composée essentiellement du personnel UNFPA venu de tous les coins du Congo ont permis d’enrichir cette retraite. Le mentorat, la lutte contre les mariages précoces, le rôle et la contribution des Congolais dans les soins sur les fistules sont des sujets aussi riches que variés au centre de ces échanges d’expériences.
C’est dans une ambiance chaleureuse qu’elle a quitté Mbuela Lodge, satisfaite d’avoir porté la voix de la population à l’endroit de cette institution qui se focalise sur la santé maternelle et de reproduction.
Simon Kabamba