Ancien influent conseiller de Félix Tshisekedi, Fortunat Biselele qui, jusqu’au 13 janvier 2022, était encore un pilier incontournable du système, manigance désormais pour se trouver une issue dans le dur combat judiciaire. Mais, la formule est connue. Se faire passer pour un malade et demander la liberté provisoire. Avant lui, Kamerhe et Beya avaient utilisé avec succès le même schéma. Pourquoi pas lui. Il semble que le chef a toujours été sensible à la santé de ses ex-collaborateurs si bien qu’il autorise facilement qu’ils aillent se faire soigner même à l’étranger. Biselele bénéficiera-t-il de cette mesure de grâce ?, c’est la grande question. Sinon, ses avocats ont évoqué “l’extrême gravité de son état de santé” depuis qu’il est détenu à Makala, insistant sur la nécessité des soins appropriés. Désormais, ils sollicitent le transfert de leur client vers une clinique spécialisée. Jusque-là, aucune réponse n’a été réservée à leur requête, mais ils vont accentuer la pression pour arracher la liberté provisoire en faveur de leur client.

Plusieurs griefs pèsent sur lui, notamment l’atteinte à la sureté de l’État, l’espionnage et la collaboration avec des forces obscures. La chute de l’ex-tout-puissant conseiller privé, suivie de celle de plusieurs autres membres du cabinet présidentiel révoqués, augure d’une redéfinition de la politique interne de Félix Tshisekedi. Son limogeage est une mise en garde claire adressée à ses nombreux collaborateurs du président reconvertis dans un affairisme outrancier, allant jusqu’à l’extorsion à grande échelle des investisseurs dans le secteur minier.

Fortunat Biselele avait été transféré dans la nuit du vendredi 20 janvier 2023, à la prison centrale de Makala, le grand centre carcéral de Kinshasa, après six heures d’audition au parquet. Africa Intelligence avait affirmé que Fortunat Biselele “était suspecté de collusion avec le pouvoir rwandais de Paul Kagame”. L’ex-conseiller “privé” du président congolais avait tenté de “rapprocher Kinshasa de Kigali au début du mandat de Tshisekedi”, d’après ce média.