Garder silence serait suicidaire pour un expert en sécurité internet comme Yves Mpunga qui fustige la façon dont le service RAM a été bafoué et humilié à la place publique.

Normalement, a-t-il expliqué, c’est le ministre des PT-NTIC et son collègue du Numérique qui devaient défendre le RAM mais malheureusement ils l’ont laissé entre les mains des intrus.

A Ouragan.cd, l’ancien candidat à la présidentielle de 2018 a indiqué que le RAM est utile pour le progrès de la RDC car c’est une opportunité de renforcer les services de sécurité.

“Le RAM est important pour le développement du pays. C’est le système qui permet à l’État de contrôler les opérateurs économiques privés (de télécommunications) et les utilisateurs. Pour les États-Unis par exemple, lorsque tu effectues un appel téléphonique on dit : Nine One One ( 9, 1,1) et c’est directement relier à la police. Les services de sécurité savent identifier les appels, venir au secours d’urgence car c’est relier aux hôpitaux, corps militaires. Comme pendant cette période de l’état de siège, le gouvernement peut décider de boucler un quartier à Beni pour vérifier tous les appels qui émanent de là et savoir qu’est-ce qui se passe, donc ça fait partie de la sécurité mais le peuple ne sait pas que le RAM existe. Il reçoit un service mais ne sait pas comment on le lui offre”.

Manières de financer le RAM, l’avis de l’expert

M. Mpunga qui a fait ses preuves à travers le monde, considère la polémique créée autour de ce service comme étant une erreur grossière.

D’après lui, l’État ne devait même pas informer les gens qu’ils vont commencer à payer le RAM, donc a-t-il rappelé, les autorités compétentes devaient d’abord consulter ceux qui connaissent la matière pour éviter de telles bourdes.

“Lorsque l’autorité dit qu’ailleurs on paye 100$ , c’est faux, on ne ment pas dans les affaires d’État. Voici comment ça se passe : Quand tu achètes les unités de 10$ par exemple, dans chaque appel téléphonique ou WhatsApp le service RAM peut décider de te retrancher seulement 1% comme facturation ou 6 à 10 secondes. Ça fait partie du secret d’État. On n’en parle pas sur la place publique”, a-t-il expliqué.

Yves Mpunga martèle que le Registre des appareils mobiles (RAM) ne peut même pas faire l’objet d’un débat car c’est à l’intérêt de la population qui doit être sécurisée et protégée.

“Voilà pourquoi, nous félicitons le chef de l’État qui a suspendu ce recouvrement forcé. Ce sont des mesures intelligentes et sages parce que la population ne peut pas accéder aux informations secrètes de l’État au risque de s’exposer. Le RAM n’est même pas un sujet de débat, c’est pour la protection du peuple”, indique-t-il.

Spécialiste en la matière, le challenger de Félix Tshisekedi en 2018 a relevé d’autres insuffisances dans l’exécution de ce service.

En outre, il a laissé entendre que le RAM est mis en place avec 4 services importants dont la création de la police électronique.

“Le RAM n’est devait pas venir seul, il fallait que l’État crée des polices électroniques dans de grands sous-ciat qui seront équipées des ordinateurs pouvant capter les informations des citoyens en danger et à travers un numéro accessible et vont alerter la police de proximité qui travaille avec des pompiers, ambulances pour secourir”.

L’expert en sécurité internet a fait savoir que le Registre des appareils mobiles (RAM) est utilisé dans le domaine militaire dans le cas de l’état d’urgence ou pour mener des enquêtes (investigations) sur les rebelles ou encore prévenir les insurrections car l’État a la possibilité d’avoir toutes les informations en tant réel.

Mputu Patrick-Marche