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Bifor Biselele, le calvaire d’un prisonnier politique

Ex-bras du président Tshisekedi, Biselele vit le martyre depuis qu’il est détenu à Makala, la principale prison du pays. Extrait violemment de l’hôpital du camp militaire Tshatshi à Kinshasa où il était interné depuis le 13 mai suite à la détérioration de son état de santé, “l’otage” a été reconduit sur ordre de la garde des Sceaux, brutalement dans sa cellule. Ses avocats crient au scandale. Ils dénoncent le traitement inhumain que subit leur client au gré de règlement des comptes politique et de lutte de positionnement dans l’entourage du chef.

Par Landry Amisi

Fortunat Biselele, l’ex-conseiller privé du président Félix Tshisekedi aujourd’hui prisonnier @Photo Droits tiers.

publié le 16 mai 2023 à 05:30:00

Brutalement embarqué pour Makala samedi 13 mai à 3h du matin, l’image d’un Biselele malmené résonne encore dans la mémoire de certains membres de sa famille. “Nous déplorons le comportement de Madame Rose Mutombo car le rapport médical de M. Fortunat Biselele a fait l’unanimité des médecins de la polyclinique de la prison de Makala et d’un examen du ministère de la Santé après avoir été saisi par elle-même la ministre de la Justice”, déplore Me Jean-Claude Mulingenya. “Depuis quand la ministre de la Justice peut faire extraire un prisonnier malade sur le lit de l’hôpital. Pire pour cette opération, elle met le gardien de la prison en copie, le médecin directeur du camp Tshatshi en copie, le président de la République en copie, mais elle ignore curieusement le Premier ministre. En plus, la décision prise le même jour a été exécutée à 3h. Si le pire arrive à notre client, madame Mutombo sera la responsable numéro un”, a-t-il prévenu.

La volonté de nuire n’est pas exclue, ajoute Me Richard Bondo qui peine à comprendre cet élan de méchanceté. Même s’il est le mal aimé, il ne mérite pas ce sort, vocifère-t-il. L’avocat évoque l’article 16 de la Constitution pour rappeler que “la personne humaine est sacrée. L’État a l’obligation de la respecter et de la protéger. Et d’ajouter le dernier alinéa de l’article 18 de la loi fondamentale qui stipule que “tout détenu doit bénéficier d’un traitement qui préserve sa vie”. Et donc, un prisonnier malade mérite comme tout autre citoyen, dit-il, un traitement adéquat surtout que les médecins ont détaillé la gravité de son cas dans un bulletin médical approuvé par le ministère de la Santé.

L’indignation de ses avocats

Devant la presse lundi 15 mai 2023 au siège de l’ACAJ à Kinshasa, les avocats de l’ancien conseiller privé du président Félix Tshisekedi ne décoléraient pas. Ils ont condamné avec véhémence une action visant à maltraiter leur client. Le plan, à leurs yeux, vise ouvertement à clouer Biselele qui passe désormais pour un otage de quelques personnalités bien connues du régime. Devant la politique de deux poids, deux mesures, Richard Bondo, Jean-Claude Mulingenya et Christian Somao exigent que leur client bénéficie de tous ses droits comme les autres. Ils ont fustigé le complot, mais surtout la fureur de ses bourreaux. “Biselele Fortunat doit être considéré comme une victime politique parce qu’aucune logique judiciaire et juridique ne justifie le traitement que lui fait subir la ministre de la Justice”, martèle Me Bondo. Dans une lettre adressée au chef de l’Etat, l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) soutient que l’arrestation de Fortunat Biselele est politique, et que son procès le sera autant, avant d’appeler à sa relaxation.

II nous revient que les infractions à sa charge revêtent un caractère éminemment politique. Par conséquent, d’un point de vue strictement juridique, ces infractions sont réputées politiques et font de facto de lui un prisonnier politique. Sans aucune prétention de préjuger du fond du dossier, l’ACAJ note que les débats organisés dans le cadre d’un pareil procès donneraient lieu à la divulgation certaine des secrets d’Etat et exposerait tout le système politique et sécuritaire quant à ce, écrit Georges Kapiamba, le président de l’ACAJ à Félix Tshisekedi.

Rejet des charges

Encore une fois, les plaideurs ont rejeté les charges portées contre leur client. Derrière cette contestation, comment ne pas soupçonner une main noire qui agiterait, selon eux, le dossier. Depuis que son chemin de la croix a commencé, Biselele subit la foudre de certains esprits méchants qui l’en veulent au point de ne pas lui permettre même de bénéficier des simples soins médicaux. “Les accusations qui pèsent sur lui n’ont aucun fondement”, ralle Me Bondo. Il s’agit, dit-il, de la diabolisation pour écarter dans le cercle du président, un collaborateur fidèle dont la loyauté n’est pas à douter. Il était l’interface du président vis-à-vis de Kagame. Les propos reprochés par Biselele ont été tenus aussi par Marcelin Bilomba et Nicolas Kazadi. Mais pour les deux derniers cités, aucune réprimande. Pour Me Richard Bondo, Biselele n’était jamais entré en contact avec le président Kagame sans se référer au président Félix Tshisekedi. “C’est l’AG de l’ANR, Jean-Hervé Mbelu Biosha qui lui remettait l’autorisation s’il devait se rendre à Kigali ou faire venir des délégations rwandaises ici. Maintenant, on parle des messages séditieux ou en intelligence avec l’ennemi. Pourtant à l’époque, les relations avec Kigali étaient au beau fixe. Le traitement administré à notre client est considéré comme politique. Le président de la République n’a fait aucun reproche à son conseiller privé”, détaille Me Bondo.

Appel au président Félix Tshisekedi

Les avocats comme sa famille se tournent vers le président Tshisekedi dont son engagement à offrir aux Congolais une justice équitable est l’un des objectifs de sa mandature. Contre ce triomphe du mal, les avocats de Biselele se lèvent, en vertu de l’article 115 du code de procédure pénale pour que “son régime pénitentiaire soit réglé par le président Félix Tshisekedi lui-même”. L’État de droit, souligne Me Bondo, c’est aussi respecter les droits des prisonniers, dont Biselele. Au chef de l’État de rappeler à l’ordre ceux qui abusent de leur pouvoir pour brimer les faibles, insiste Me Christian Somao. Pourtant, son état s’aggrave et le pire est à craindre, alerte-t-il. Il appelle à l’évacuation de son client à l’étranger pour qu’il soit mieux pris en charge.

Quelques activistes des droits de l’homme rappellent que le combat mené par feu Étienne Tshisekedi, le père de l’actuel président, était de mettre fin aux violations des droits de l’homme, une tâche noire des ères Mobutu et Kabila. Malheureusement, dénonce un militant pro-démocratie, des politiques et sécurocrates tapis dans l’ombre, continuent à tirer les ficelles pour pourrir la vie à un homme qui a joué les premiers rôles aux côtés du chef.

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