Face à ses critiques sur la gestion des marchés publics par la CENI, la CREFDL s’étonne de la similitude dans la défense de l’autorité électorale et de son fournisseur, Miru System. D’où l’ONG appelle l’Inspection générale des finances (IGF) à contrôler.
Les membres du bureau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) @Photo Droits tiers.
Dans un communiqué rendu public le mercredi 7 février, cette organisation attire l’attention de l’opinion sur la complicité entre ces deux institutions et soutient qu’il s’agit du même auteur. “Tout porterait à croire que les observations de Miru System et de la CENI sont l’œuvre d’un même auteur ou de deux auteurs apportant des réponses concertées aux critiques spécifiques adressées à l’un et à l’autre sur l’utilisation des fonds publics. Cette impression de collusion entre l’autorité contractante, la CENI, et le fournisseur, n’est pas de nature à rassurer le contribuable congolais”, a déploré l’organisation.
Tout de même, le CREFDL dit avoir pris acte des observations apparemment convenues entre les deux structures. Néanmoins, précise-t-il, il n’y a pas trouvé matière à revoir le contenu de son rapport final de contrôle citoyen publié le 15 janvier 2024. “Bien plus, le CREFDL envisage de publier ces observations, en annexe de son rapport final, sur son site internet dans les prochaines heures”.
Cependant, les animateurs du Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL) rassurent que le contrôle citoyen des fonds alloués aux élections se poursuivra conformément au cadre légal. À cet effet, ont-ils souhaité, la CENI doit faire preuve d’ouverture et de transparence pour permettre à la RDC d’améliorer sa cotation lors des prochaines évaluations PFA.
Par ailleurs, le CREFDL se réjouit de la sortie médiatique de la CENI, expression de la redevabilité et de la responsabilité que les autorités sont appelées à assumer dans la gestion des fonds publics.
Début janvier, le rapport de cette ONG avait reproché à l’équipe Kadima d’avoir fait recours à l’arbitraire durant le processus électoral. L’entreprise Miru Systems SARL est le seul fournisseur qui a remporté les plus importants marchés publics évalués à 321,4 millions $, dont 1 seulement de manière régulière et huit (8) de gré à gré. “Ce choix de Miru, qui ne dispose pas de compétences techniques, soulève des doutes quant à la sincérité de la procédure. D’autres marchés excédentaires ont été saucissonnés puis attribués à Miru systems. Par la suite, la CENI a renoncé à ses fonctions, en se montrant complaisante et en confiant à Miru l’exclusivité de la surveillance de l’exécution desdits marchés sans respect du cadre légal”.