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La CENI troublée par les révélations de Lamuka

La CENI vient de piquer une nouvelle crise de colère. Elle ne supporte plus le poids des critiques qui s’amoncellent autour de l’opération de révision du fichier électoral. Depuis le début de l’enregistrement de la population sur les listes électorales, le 24 décembre 2022, la Coordination des opérations électorales de Lamuka (COEL) s’investit pour s’assurer que le fichier électoral qui sera produit soit conforme à l’état de la population congolaise en âge de voter. Son rapport rendu public le mercredi 5 avril exige une réunion d’évaluation élargie à toutes les parties prenantes du processus.

Par Landry Amisi

Martin Fayulu, le leader de l’ÉciDé et l’un des ténors de Lamuka @Photo Droits tiers.

publié le 11 avril 2023 à 05:46:00

Lors de son quatrième point de presse sur le monitoring des opérations réalisées par la CENI, Jean-Félix Senga, coordonnateur de la COEL se consterne de constater que « la CENI a fait du processus électoral son affaire privée ». Cette dernière multiplie des déclarations sans toutefois prendre en compte les tares relevées par la COEL et les différentes organisations de la société civile, y compris les Églises catholique et protestante, afin d’y apporter des correctifs attendus. Bien au contraire, dit la mission d’observation Lamuka, « la CENI ignore tout, continue son bonhomme de chemin, en faisant miroiter à l’opinion nationale et internationale, l’illusion des élections crédibles ». Lamuka relève que dans toutes les provinces, les machines tombent toujours régulièrement en panne et cela entraîne des fermetures des centres d’inscriptions pendant plusieurs jours, voire des semaines entières. Des machines sont retirées de certains centres sans qu’on sache ce qu’on en fait. Des fiches d’identification, des cartes vierges et des kits d’enrôlement sont retirés par certaines personnes non-membres de la CENI. Lamuka revient sur l’accident de Tshikapa au mois de février et récemment à Kasumbalesa, où on a vu dans un véhicule « des objets hautement sécurisés relatifs à l’enrôlement se déverser sur la chaussée », explique Jean-Félix Senga. Les services de l’ANR (Agence nationale de renseignement) ont eux aussi saisi des cartes d’électeurs, ajoute la mission d’observation Lamuka. Plus grave, à Kinshasa, « les citoyens ont vu des personnes sans qualité se promener avec des kits électoraux. Jusqu’à ce jour on ne connaît pas les résultats des enquêtes promises par la CENI sur tous les cas connus », se préoccupe Lamuka. Pendant ce temps, certains centres se sont retrouvés avec des cartes d’électeurs dont la série a déjà été utilisée ailleurs. « Les cartes sont de mauvaise qualité et on apprend que dans certains endroits, on doit les remplacer. Nous avons le droit de savoir comment cela va se faire », vitupère Senga.

Manara se décrédibilise

C’est encore et toujours le deuxième vice-président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qui s’est chargé de retourner les flèches contre Lamuka. Comme à ses habitudes, Didi Manara confectionnera un communiqué de clarification qu’il publiera le 7 avril 2023 à Kinshasa. L’ex-PPRD s’est mis à contredire la mission d’observation sans rassurer ni l’opinion publique, moins encore les intéressés. De l’accréditation des observateurs et des témoins des partis ou regroupements politiques à la publication des données provisoires de la révision du fichier électoral, en passant par les difficultés logistiques et les défaillances techniques des équipements, l’ancien chef du cocu des députés de l’opposition s’est voulu littéralement d’attaque. S’appuyant sur l’article 14 de la Loi n•06/006 du 9 mars 2006, le deuxième vice-président de la CENI affirme que Lamuka n’est nullement repris comme regroupement politique en République démocratique du Congo. « Il va de soi que la CSOL et la COEL, qui dérivent de cette plateforme, n’ont aucune existence légale et ne peuvent donc prétendre faire l’observation du processus électoral en cours en République démocratique du Congo (RDC) sans bénéficier d’une accréditation formelle par la CENI », soutient-il. S’appuyant sur l’alinéa 2 de l’article 28 de la loi portant identification et enrôlement des électeurs, la CENI note, dit-elle, avec regret et déception que « les sorties médiatiques de Lamuka visent à discréditer le processus électoral en cours tel que conduit et organisé par la CENI ». Manara rappelle en vain que son institution est engagée à organiser des élections libres, crédibles, transparentes, inclusives, apaisées, et cela dans les délais constitutionnels comme prévus dans le calendrier électoral.

Pourtant, des problèmes techniques s’accumulent

La mission d’observation électorale de Lamuka signale que des requérants à l’enrôlement sont obligés de payer une somme d’argent soit auprès des policiers commis à la garde des centres, soit directement auprès des agents de la CENI, d’où le découragement de plusieurs citoyens. « Dans plusieurs centres, les agents disent avoir établi des centaines de cartes à la demande d’une personne influente », dénonce Lamuka. Dans le Nord-Kivu, dit le rapport, on constate que les machines ne sont pas sécurisées et par conséquent certains groupes armés se sont emparés des machines et à ce jour personne ne sait ce qu’elles sont devenues. Lamuka déplore également l’enrôlement des mineurs dans plusieurs provinces. Les enquêteurs signalent un nombre insuffisant des kits dans certaines provinces où les citoyens doivent parcourir des longues distances pour trouver un centre d’inscription.

Les agents commis aux opérations d’identification et d’enrôlement affirment qu’ils ne sont pas pris correctement en charge par la CENI, voilà pourquoi il y a cette propension à rançonner les requérants. « Au-delà de toutes les défaillances relevées, les informations reçues attestent que la machine d’enrôlement n’est pas sécurisée. On peut faire faire à la machine n’importe quoi », s’inquiète Lamuka. Pour cacher son jeu, la CENI a refusé de publier les cartographies des aires opérationnelles 2 et 3, comme elle a refusé de publier aussi les chiffres d’enrôlés par circonscription et par province pour permettre aux citoyens et à tout observateur de suivre l’évolution de l’opération d’enrôlement.

Kadima veut produire un fichier électoral corrompu

La COEL exige à la CENI de donner le coût global, à ce jour, du processus électoral en cours. À la lumière de ce qui précède, la structure pilotée par J-F Senga n’a plus aucun doute pour confirmer que « Denis Kadima et la CENI sont déterminés à produire un fichier électoral totalement corrompu afin de faciliter la fraude électorale en faveur de Monsieur Félix Tshisekedi », décrit Lamuka. De plus, M. Kadima crée un doute dans les esprits des Congolais quand il affirme avoir affecté les fonds prévus pour les scrutins dans l’opération d’identification et enrôlement des électeurs et n’avoir pas reçu l’argent de la part du gouvernement depuis octobre 2022. C’est ainsi que cette mission d’observation exige la publication du document d’appel d’offres des kits électoraux pour lui permettre d’apprécier la conformité des machines reçues par rapport aux spécifications contenues dans le cahier des charges. Jean-Félix Senga demande également « que soit divulgué le nom de l’imprimerie qui a produit les cartes d’électeurs avec les détails de la commande, spécifications de la carte, quantité commandée, etc. ».

Le regroupement politique de l’opposition estime qu’au-delà de ce que la CENI a réalisé depuis son installation, « rien ne rassure qu’elle soit capable d’organiser en RDC des élections transparentes, impartiales et apaisées ». C’est pour cela qu’elle exige, le plus urgemment possible, une réunion entre parties prenantes, y compris la CENI pour évaluer le travail effectué et décider de façon consensuelle des mesures correctives.

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