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Ambongo, plus on l’attaque, plus il monte

Le cardinal congolais Fridolin Ambongo trône dorénavant au poste de président du Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM). Le nouveau leader catholique d’Afrique dirigera désormais une population religieuse évaluée à 1.328.432.000 personnes, soit 24.309 habitants du continent par prêtre et 5.089 fidèles par prêtre. Le SCEAM regroupe les 53 États du continent africain avec un total de 718 évêques et 50.465 prêtres.

Par Landry Amisi

Cardinal Fridolin Ambongo, le chef de l’Église catholique de Kinshasa @Photo Droits tiers.

publié le 21 février 2023 à 05:56:00

L’archevêque métropolitain de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo, a été élu, à l’issue d’une réunion extraordinaire du Comité permanent dudit forum, tenue à Accra au Ghana, du 14 au 17 février 2023. “Observant les dispositions des articles 12 et 13 du chapitre IV des statuts de SCEAM, nous, les membres du Comité permanent du SCEAM, avons confirmé le vice-président de SCEAM, le cardinal Fridolin Ambongo, au poste de président du SCEAM, en remplacement de feu le cardinal Richard Baawobr”, annonce le message signé par le nouveau président du SCEAM. La déclaration finale du symposium des conférences épiscopales d’Afrique et Madagascar précise que les évêques membres du comité permanent du SCEAM ont fait de même pour Mgr Lucio Andrice Muandula du Mozambique, qui est passé du poste de 2e vice-président à celui de 1er vice-président. Ils ont également élu Mgr Stephen Dami Mamza, évêque du diocèse de Yola au Nigéria, au poste de 2e vice-président du SCEAM, et confirmé Mgr Gabriel Edoe Kumordji (Ghana) au poste de trésorier. À partir de cette confirmation en tant que président du SCEAM, Monseigneur Fridolin cardinal Ambongo Besungu devient le plus haut représentant de l’Église catholique sur le continent, en plus d’être membre du conseil très fermé des cardinaux (C7) au Vatican, indique-t-on.

Le SCEAM, le plus grand réseau de l’Église en Afrique

Le Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar est une organisation de l’Église catholique fondée en 1969 et dont le siège est basé à Accra au Ghana. Il regroupe l’ensemble des conférences épiscopales, régionales et nationales, catholiques d’Afrique et de Madagascar. Le SCEAM fut officiellement lancé lors de la première visite d’un pape en Afrique, celle de Paul VI à Kampala en 1969. En 2015, le SCEAM devient observateur auprès de l’Union africaine avec un rôle plus ou moins politique en appui aux États membres. Le SCEAM est principalement composé d’une assemblée plénière, d’un comité permanent et d’un conseil présidentiel.

Fridolin cardinal Ambongo, un pasteur engagé

Né le 24 janvier 1960 à Boto, dans la province du Nord-Ubangi, Fridolin cardinal Ambongo Besungu est un prélat catholique très apprécié de son ministère, ses collaborateurs et ses fidèles. Sa franchise, la force de ses convictions pour le bien de la communauté font de lui une personnalité de grande crédibilité. Archevêque de Kinshasa depuis sa nomination le 1er novembre 2018 et cardinal depuis le consistoire du 5 octobre 2019, il fait actuellement partie de l’élite congolaise la plus audible. Consacré évêque en 2004, il a été évêque de Bokungu-Ikela de 2004 à 2016, et administrateur apostolique de Kole de 2008 à 2015, puis administrateur apostolique (2016), archevêque de Mbandaka-Bikoro et administrateur apostolique du diocèse de Bokungu-Ikela entre 2016 et 2018, et coadjuteur de l’archevêque de Kinshasa en 2018. Il obtient un diplôme en théologie morale à l’Académie Alphonsienne (université pontificale du Latran) de Rome où il soutiendra sa thèse en 1995 sur la réhabilitation de l’humain, base de développement vrai au Zaïre pour une éthique de développement intégral. Il est nommé par le pape Jean-Paul II évêque de Bokungu-Ikela, le 22 novembre 2004. Il reçoit la consécration épiscopale le 6 mars 2005 des mains de Mgr Joseph Kumuondala Mbimba, assisté de Giovanni d’Aniello et du cardinal Frédéric Etsou-Nzabi-Bamungwabi, au cours d’une messe en plein air face à la cathédrale de Bokungu. Le 30 octobre 2008, le pape Benoît XVI le nomme administrateur apostolique du diocèse de Kole, un poste qu’il occupe jusqu’au 9 août 2015. Il fait sa première visite ad limina au pape François le 12 septembre 2014. Le pape François le nomme à son tour, tout d’abord administrateur apostolique de l’archidiocèse de Mbandaka-Bikoro, le 5 mars 2016, puis archevêque de ce même diocèse le 12 novembre, tout en lui conservant la charge du diocèse de Bokungu-Ikela en tant qu’administrateur apostolique. Il prend possession de son siège le 11 décembre 2016.

Entre 2016 et 2018, il dénonce les tentatives répétées de glissement du calendrier électoral en République démocratique du Congo sous le président congolais Joseph Kabila. Plus tard, Mgr Ambongo conduit une mission des évêques à Lusaka, en Zambie, pour rencontrer le président de la Zambie, Edgar Lungu, et l’exhorter à appuyer la tenue pacifique des élections en RRC en décembre 2018. Dans leur message à Lungu, les évêques ont appelé à soutenir une « élection crédible, transparente, inclusive et pacifique » afin de résoudre « la crise socio-politique » qui mine le pays.

Le 30 mai 2018, Mgr Ambongo publie une déclaration à Mbadanka-Bikoro, annonçant qu’il y aurait une suspension des sacrements qui nécessitent un contact physique en raison d’une épidémie du virus Ebola dans la région. Il affirme que « cela vise à empêcher la propagation de la fièvre hémorragique Ebola ». Il recommande également de donner le signe de la paix verbalement plutôt que physiquement. Fridolin Ambongo condamne l’exploitation des ressources naturelles et estime que les énergies renouvelables contribuent à atténuer l’impact du changement climatique dans le monde. En mars 2015, il affirme avoir reçu des menaces de mort : « Je suis une personne en danger au Congo ». Avec un petit rire nerveux, il glisse en sortant à une radio française: « Je suis en danger. Cela est vrai ».

Ambongo contre la Balkanisation de la RDC

C’est depuis Rome que le cardinal Ambongo dénonça «le projet de morcellement du Congo» et apporta son soutien à la marche du dimanche 4 décembre 2022. À l’appel de l’épiscopat catholique, des Kinois étaient massivement mobilisés dans la rue le dimanche pour dénoncer les violences dans l’est de la RDC. “Comme vous le savez, ce dimanche est un grand jour au Congo. C’était prévu que je sois présent à vos côtés. Cependant, je suis retenu ici à Rome pour d’autres activités. La finalité, c’est d’exprimer notre ras-le-bol par rapport à cette crise qui dure depuis trois décennies et nous ne voyons pas une solution poindre à l’horizon», avait-il expliqué depuis Rome. Et d’ajouter: “Marchons pour montrer à nos ennemis que nous sommes unis. Je témoigne ma proximité, ma communion et mon soutien à mon peuple. Un Congolais qui a l’amour de son pays et qui est touché par la souffrance de son peuple doit se lever et dire non au projet de morcellement de notre pays”.

Échec de la gouvernance interne en RDC

Déjà le 30 juin 2020, à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance de la RDC, l’archevêque de Kinshasa s’était livré à une sévère autocritique sur le plan de la gouvernance interne : “Nous devons bien le reconnaître, après 60 ans d’indépendance, le constat est sans appel. Nous avons honteusement échoué”, avait-il déclaré. « Quand il était assis sur son fauteuil, le blanc ne faisait pas que jouir. Il travaillait. Il comprenait le sens de son travail », avait-il interpellé. Comme plusieurs observateurs, le prélat catholique dénonçait un système de pouvoir pour jouir et pas pour servir : « Ainsi, l’exercice d’autorité au Congo a été compris comme une occasion de jouissance. On accède au pouvoir pour jouir, non pas pour rendre service à ceux qui sont sous ma responsabilité, mais pour jouir comme le Blanc. Alors que ce dernier, quand il était assis sur ce fauteuil, il ne faisait pas que jouir. Il travaillait. Il comprenait le sens de son travail. Nous, par contre, nous avons mis de côté le service à rendre aux autres et nous avons mis l’accent sur la notion de la jouissance », avait-il insisté.

Kabila et Tshisekedi, tous contre Ambongo

Après avoir soutenu les actions de désobéissance civile pour empêcher un troisième mandat au président Joseph Kabila Kabange, Fridolin cardinal Ambongo Besungu pointe clairement les failles du régime Tshisekedi. Ce qui lui attire attaques dirigées et insultes de la part des caciques du régime. Sa dernière sortie devant le pape François : “Votre visite intervient durant une année électorale, qui est souvent source de tension sociale et politique dans notre pays. Avec le message que vous nous avez apporté et confiant dans vos prières, nous espérons voir dans notre pays, des élections libres, transparentes, inclusives et apaisées, avait-il indiqué le 1er février 2023 devant environ un million de personnes réunies à l’aéroport de Ndolo, à Kinshasa. L’archevêque métropolitain avait aussi rappelé les souffrances « injustes » dont sont victimes les Congolais en général et noté que le message du pape ainsi que sa visite apostolique en RDC était un réconfort et un signe d’encouragement pour le peuple congolais.

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