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Le pavé de Biselele ou la mise à nu de vraies visées de Kagame sur la RDC

Le contrôle des ressources congolaises est le nerf de la guerre dans le conflit qui oppose le Rwanda, par le M23 interposé, à la RDC, et par-delà la fébrile situation qui prévaut dans la région des Grands lacs.

Fortunat Biselele, le conseiller privé du président Félix Tshisekedi dont la récente sortie médiatique a suscité des réactions en sens divers @Photo Droits tiers.

publié le 13 janvier 2023 à 19:39:45

Et la révélation faite par Fortunat Biselele, conseiller privé du président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, au journaliste franco-camerounais Alain Foka du refus par le président Paul Kagame de voir Kigali et Kinshasa créer une synergie sur fond des ressources congolaises afin de développer ensemble la sous-région, tombe bien à propos.

C’est un véritable pavé jeté dans la mare, qui éclabousse le président rwandais, en mettant à nu les mobiles qu’il poursuit au Congo, à savoir notamment “contrôler pour son compte les ressources congolaises et les mettre au service de son pays, afin de faire chanter à sa gloire l’hymne de champion en développement en Afrique subsaharienne dont il est gratifié gratuitement par certains acteurs internationaux”. Curieusement, cette déclaration, qui défraye la chronique et fait le buzz sur les réseaux sociaux, est exploitée malencontreusement par des politiciens en mal de positionnement, en perspective des échéances de décembre 2023, et ce à coup d’intoxication, de manipulation et de désinformation de l’opinion par une presse servile, à l’effet de chercher des poux sur la tête du président congolais, à travers des accords secrets imaginaires.

Président de la RDC, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a effectivement une méthode. Apparemment simple et sobre, elle requiert cependant beaucoup d’habileté et d’intelligence pour l’appréhender. De la même manière qu’il a réduit au silence le FCC, en renversant la majorité au Parlement pour être le véritable commandant de bord alors que d’aucuns avaient embouché leurs trompettes pour crier sur tous les toits que c’est l’ancien président Joseph Kabila qui avait l’impérium et dirigeait le pays. Présentement, il a mis dos au mur et au ban de la communauté internationale son homologue rwandais Paul Kagame, dont le fonds de commerce du génocide a fait son temps. Il a, de ce fait, perdu la sérénité et excelle dans le verbiage et jérémiades, parce que reconnu aujourd’hui, par ses souteneurs notoires d’hier, comme le véritable boucher des populations congolaises de l’Est, à qui l’on demande d’arrêter son entreprise funeste. Cela au point de déclarer que son homologue congolais n’avait pas gagné les élections en 2018, alors qu’il a installé la « démocrature » au Rwanda, où il organise des élections à candidat unique sous couvert d’un parti unique. Elections, du reste, qu’il remporte à la soviétique, avec 98 %, voire 100 % de voix. L’agitation dont fait montre le président Kagame est le résultat de la diplomatie agissante déployée par le président Félix Tshisekedi, avec le soutien du peuple congolais, une démarche appelée à s’affiner davantage.

L’intelligence de la déclaration de Biselele Fortunat

Les propos de Fortunat Biselele, dit Bifor, tenus vraisemblablement le 06 janvier dernier dans la chronique « Qui pour sauver la RDC ? », dans Alain Foka officiel sur You Tube, continuent à défrayer la chronique. Ils ont enflammé la toile, tellement les uns et les autres les tournent à leur guise pour en comprendre l’intelligence ou pour leur donner un contenu en phase avec la sauce qui les agrée. De la sorte, il y a un camp qui crie à la trahison du pays par le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, aux accords secrets entre lui et son homologue rwandais Paul Kagame, sur fond des «intérêts obscurs», au bradage des ressources congolaises, tandis qu’un autre est d’avis que ces propos montrent clairement comment les bonnes dispositions du président congolais pour assainir les rapports entre la RDC et le Rwanda en vue d’une nouvelle dynamique portée vers le bien-être mutuel, ont mis à nu les vraies motivations de Kagame envers la RDC, sur laquelle il aurait des droits inaliénables qui lui donnent pleine jouissance de ses ressources, même si c’est au prix du sang du peuple congolais. D’où il ne se sent pas intéressé par la proposition de jouer au win-win, entendez gagnant-gagnant.

Les propos de « M. Kigali » du régime Tshisekedi, connu pour avoir eu autrefois des attaches avec le pays de « Mille collines » par le biais du RCD/Goma sont, on ne peut plus clairs et ne prêtent pas à confusion, même si d’aucuns pensent qu’ils sont tout simplement indélicats en ce qu’ils font passer le président Paul Kagame d’avoir un carnet d’adresses bien fourni par rapport à son homologue congolais. Ce qui est évident s’il faut considérer la longévité du maître de Kigali au pouvoir par rapport au fils d’Etienne Tshisekedi et au nombre de multinationales embusquées dans son pays depuis des lustres pour capter et blanchir les minerais en provenance du Congo, ressources frappées autrefois du sceau de « minerais de sang ». Le Rwanda était devenu ainsi grand exportateur des minerais qu’il ne possède pas : coltan, diamant, or, cassitérite, wolframite, etc. Si l’on peut émettre des réserves s’agissant du coltan parce qu’il y aurait quelques gisements dans ce pays, ce n’est pas autant qu’en RDC qui détient 60 à 80 % des réserves mondiales. Cela ne pouvait, en aucun cas, faire de ce pays grand producteur du coltan au monde.

En effet, pour revenir à la déclaration de Bifor, il a exactement dit ce qui suit à la virgule près, s’inscrivant ainsi dans la démarche d’Alain Foka, déterminé à savoir ce qui fonde vraiment l’acharnement du président Paul Kagame sur la RDC :
« Le président Félix a proposé à son homologue rwandais une chose simple. Nous sommes un pays riche et vous êtes nos voisins. Aucune guerre ne fera déplacer les frontières, nous sommes des voisins à vie. Moi, je vous propose de mettre ensemble des projets où nous allons jouer au win-win (gagnant-gagnant). J’ai des minerais qui vous intéressent et vous, vous avez la possibilité, avec votre carnet d’adresses, de contacter des investisseurs partout à travers le monde. Nous allons essayer de travailler en synergie pour essayer de développer la zone ensemble. Le président Kagame était tout à fait partant. On avait beaucoup avancé jusqu’à ce qu’à un certain moment, il y a eu des intérêts obscurs qui ont fait que la situation soit ce qu’elle est aujourd’hui ». J’ai été plusieurs fois Kigali, porteur de ce message. Ces propos en français facile, sans circonlocutions, ne peuvent prêter aucunement à confusion. S’il y a des « intérêts obscurs », ce n’est pas dans le chef du président congolais, qui a mis la carte sur la table, sachant que son voisin convoite les ressources du Congo, mais plutôt dans celui de son homologue rwandais, qui aurait un autre entendement des frontières et de la souveraineté nationale. A moins qu’il se situe toujours dans la démarche de son successeur et pantin Bizimungu, qui appelait à la révision de la Conférence de Berlin. Il n’y a pas non plus d’accords secrets parce que les propositions faites par le président congolais à son homologue rwandais sont connues. Nulle part dans la déclaration de Bifor, il y a une insinuation à des négociations sous la table, à des combines souterraines. Et ce qui s’est passé entre la RDC et le Rwanda a été scellé au grand jour. C’est le cas notamment des accords économiques signés à l’Hôtel Serena, à Goma, portant sur l’exploitation de l’or par la société rwandaise Dither par joint-venture avec Sakima.

Le chef de l’Etat congolais a fait même plus en permettant, contre l’avis des Congolais, Rwandair d’exploiter le réseau national. Les avions de cette société ont volé au su et vu de tout le monde. Toute la gymnastique déployée par le président Tshisekedi était de mettre en confiance un voisin indélicat, en vue d’obtenir la paix qui n’a pas de prix. Depuis le génocide rwandais, la RDC a vu des millions de vies de ses citoyens fauchées par la folie humaine. C’est dix fois plus de morts qu’au Rwanda, victimes d’une barbarie à laquelle la RDC n’a participé ni de loin, ni de près. Le Congo a payé et continue à payer le lourd tribut avoir accepté, sur demande de la communauté internationale, le flot de réfugiés en provenance du Rwanda. D’autres pays avaient fermé leurs frontières à l’image, notamment, du Burundi et de la Tanzanie. Ils ont été ainsi épargnés.

La bonne foi-piège de Tshisekedi

Le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo n’est pas né de la dernière pluie. Au-delà de l’effroyable génocide rwandais, il n’ignore pas que le Rwanda, en se servant de l’AFDL comme cheval de Troie, autant que l’Ouganda, nourrissait l’idée de régenter la RDC, en lui imposant un leadership politique, en la privant des forces de défense et sécurité, qui ont été démantelées jusqu’à la moëlle épinière et, in fine, en faisant main basse sur les ressources de son sol et de son sous-sol. Il y a aujourd’hui certaines sociétés qui opèrent au Congo en marge de la loi, cela simplement parce qu’elles sont perçues sous le prisme de butin de guerre. En sus, de Kabila père à fils, ce sont des pouvoirs d’essence rwandaise, parce qu’émanation du Rwanda.

Malgré le fait que le fils d’Etienne Tshisekedi n’a pas été intronisé par Kigali, donc échappant à son contrôle, il s’est inscrit plutôt dans le schéma des relations de bon voisinage, afin de rasséréner l’environnement, pour un développement qui puisse profiter à tous dans la sous-région. Il a fait même siennes les recommandations du président Sarkozy en 2008, lors de sa visite au Rwanda, de voir les ressources de la région des Grands lacs être exploitées par tout le monde. Cette proposition a été faite aussi tout récemment, fin octobre 2022, au Conseil de sécurité par Huang Xia, envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour les Grands lacs, lorsqu’il note :
« La stabilisation de la région des Grands lacs dépend de sa capacité à transformer sa dotation en ressources minérales, stratégiques en un vecteur de développement durable et inclusif, dans le contexte où l’exploitation et le commerce illicite de ces ressources continuent d’alimenter le cycle vicieux des affrontements intercommunautaires, des activités des groupes armés ainsi que leur instrumentalisation par les réseaux criminels transfrontaliers ».

Cette déclaration date de moins de trois mois. Elle a été faite le 26 octobre 2022 devant le Conseil de sécurité de l’ONU par Huang Xia à l’occasion de la présentation de son rapport sur la mise en œuvre de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba. Ainsi qu’il se dégage, le président Félix Tshisekedi, qui n’est pas propriétaire du Congo, a fait tout ce qui était possible dans le cadre de son pouvoir, pour assouvir les appétits gloutons de son voisin, qui veut le bras en lieu et place de la main. C’est là que se cachent des intérêts obscurs, dont parle Bifor.

Effectivement, le président rwandais, qui se considérerait comme “proconsul” au Congo, aurait vu le piège lui tendu par son voisin. De par sa proposition, le président Félix Tshisekedi réduisait le président Kagame au rôle de commissionnaire. Il débusquerait ainsi les multinationales embusquées au Rwanda pour capter les minerais du Congo. Ceci est simple à comprendre, si l’on se rabat au rôle du commissionnaire entre le propriétaire d’une maison à louer et l’éventuel locataire. Le propriétaire peut ne pas connaître son futur locataire. C’est le commissionnaire qui les met généralement en contact et le contrat est signé entre le propriétaire et le locataire, moyennant une commission à verser au commissionnaire pour ses bons offices en tant qu’entremetteur. En effet, in fine, les multinationales seraient mises devant une réalité : négocier avec le Congo. C’est ce que le président Paul Kagame, qui estime avoir des droits sur le Congo, n’accepte pas. Avec raison, dans la mesure où le budget de son pays est financé à 50 % par l’aumône internationale et 50 % par des ressources pillées au Congo ou attirées vers le Rwanda par la mise en place d’une fiscalité alléchante et la liberté observée dans la manipulation des espèces sonnantes et trébuchantes pour les transactions commerciales et économiques. Tenez : le taux à l’exportation du coltan au Rwanda est de 0,3 %, alors qu’au Congo, il est de 10 %. Le choix est donc simple à faire. Alors qu’au Congo, on ne peut payer plus de 10.000 $ par jour dans une transaction, même dans les zones d’exploitation minière artisanale, où il n’y a pas de succursales de banques ou autres intermédiaires financiers légalement reconnus, au Rwanda, on peut soit payer pour plus d’un million de dollars ou retirer même plus d’un million de dollars par jour. Cela fait que tous les grands hommes d’affaires de l’est ont des comptes à Kigali et à Kampala ou dans les villes frontalières avec ces pays. Cette situation assèche les zones minières en cash et favorise la fraude et la contrebande.

En fin de compte, il se dégage que Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a une méthode que l’on ne comprend pas d’emblée. Il est très habile politiquement et sait ce qu’il cherche. Il se fait passer pour un naïf au départ, mais c’est bien après que l’on réalise sa vraie nature. Le FCC et Joseph Kabila en ont fait l’expérience amère. Ils sont aujourd’hui une espèce en voie d’extinction. Ce n’est pas pour rien que le secrétaire permanent du PPRD envisage le boycott des élections. C’est un parti qui, à l’avenir derrière lui, parce comptant sur un leader qui est non partant pour les échéances prochaines. Il y a aussi plus de probabilité que le président Paul Kagame l’ait vu sous un faux prisme, parce qu’il l’appelait mon frère et ne tarissait pas de sourires ou de rires à chacune de leurs rencontres. A ce jour, les souteneurs notoires de Kigali ont fini par comprendre les efforts entrepris par la RDC pour convoler en justes noces avec son voisin, le Rwanda.

Paul Kagame a fait une mauvaise lecture géopolitique

Le fonds de commerce du génocide utilisé pendant trois décennies par le Rwanda est en train de fondre comme du beure au soleil. Trente ans, c’est quand même assez pour ceux qui voulaient se donner une conscience tranquille pour avoir laissé cette barbarie se perpétrer, alors qu’ils étaient nantis des moyens pour l’étouffer. Et le monde est présentement devant un autre tournant géopolitique. En effet, au lendemain de la guerre froide, le monde connaît un nouveau contexte géostratégique. Le monde est devenu multipolaire, avec des tensions à plusieurs niveaux interdépendants. Des tensions à la fois militaire, politique et socio-économique. Chaque pays du monde, qui veut s’affirmer comme puissance mondiale, se doit donc d’avoir des pays sous son influence. Et l’Afrique représente un parfait terrain en ce que sa situation économique la rend vulnérable, dépendante de l’aide extérieure, et que la croissance des pays qui la constituent et leurs potentialités font de ceux-ci des terres d’espoir.

Afin donc de contrecarrer l’influence russe et chinoise en Afrique, les USA ont opté, d’une part, pour une présence plus accrue sur le continent et, d’autre part, pour une aide plus consistante et plus formelle. Derrière les Etats-Unis, il y a, bien sûr, tous leurs alliés occidentaux. Et le récent sommet USA-Afrique, en marge duquel des montants d’aides substantielles ont été avancés, est à inscrire dans ce cadre. Dans ce nouveau contexte, la RDC, dont on craint le basculement vers le bloc Chine-Russie, est à même d’apporter ce qui fera l’économie de demain et non le Rwanda. Donc, l’option est levée pour soutenir la RDC non pas parce qu’on l’aime, mais parce qu’on veut la garder dans son juron. En dehors de l’accord signé par les USA, la RDC et la Zambie pour le développement de la chaîne de valeur des batteries de véhicules électriques, qui va mettre en jeu près de 15 milliards de dollars de contrats et d’engagements entre entreprises privées, la grande retombée de la participation congolaise à ce sommet, c’est la condamnation unanime du Rwanda comme soutien du M23 au Conseil de sécurité et par les grandes capitales occidentales : Washington, Londres, Paris, Berlin, Bruxelles, etc. Et tous ces pays que le président Paul Kagame semble prendre présentement en piètre estime alors qu’ils l’ont foncièrement soutenus hier, ne lui demandent plus qu’une chose : cesser le soutien au M23 et quitter la RDC. Même s’il résiste en tentant un baroud d’honneur, il va finir par lâcher. Le maréchal Mobutu aura été bien le sous-traitant des USA en Afrique centrale, mais après la guerre froide, il a été lâché comme un fruit pourri. Pas d’intérêt, pas de soutien. Il importe donc que Paul Kagame comprenne qu’il sera sacrifié à l’autel des intérêts des grands. Dans ce feuilleton, c’est la RDC qui doit savoir comment tirer son épingle du jeu en mettant en évidence ses intérêts.

Le maître de Kigali n’a pas encore dit son dernier mot

Malgré l’opération de son lâchage qui est en cours, le président Paul Kagame n’a pas encore dit son dernier mot. Il tente de résister, en prenant appui sur son parlement qui est, en fait, une caisse de résonnance. Il pense avoir encore plus de tours dans ses manches. Il veut, ainsi qu’il l’a dit devant son Sénat, jouer la guerre des réfugiés. C’est-à-dire, les pousser à gagner la RDC en pleine campagne militaire du M23. Ce qui pourrait avoir des conséquences désastreuses et changer peut-être la donne. A la RDC de rester donc sur ses gardes. Mais, il se trouve des politiciens congolais en mal de positionnement en perspective des échéances de décembre 2023 qui pensent ainsi, et ce à coup d’intoxication, de manipulation et de désinformation de l’opinion par une presse servile, chercher des poux sur la tête du président congolais à travers des accords secrets imaginaires.

Moïse Musangana
(Journaliste indépendant)

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