Depuis le 15 mars dernier, à travers une correspondance devenue virale, le président du Conseil d’administration de l’OGEFREM, Monsieur Amisi Makutano, mal informé, peut-être sans le savoir, a alerté les autorités sur un détournement imaginaire de 417 300 USD au sein de cette entreprise publique. Vérification faite, il s’est agi d’une fausse alerte.
Amisi Makutano, le PCA de l’OGEFREM. @Photo Droits tiers.
En effet, l’OGEFREM, selon nos investigations, avait signé un contrat avec la société Business and soft Invest Sarl pour la fourniture d’un logiciel de gestion et la maintenance du système informatique FERI/FERE. A l’avènement du directeur général, William Kazumba Mayomo à la tête de cette entreprise, il avait été constaté que le contrat avec Business and soft Invest faisait perdre à l’OGEFREM chaque mois 340 000$. Montant qui représentait par métaphore une sorte de gâteau dont les morceaux étaient frauduleusement partagés par des mains obscures.
Plus grave encore, la société BSI réclamait 10 000 000 USD à l’OGEFREM pour le transfert du code SOURCE. Impensable ! C’est alors qu’avec l’appui du banc syndical, la direction générale a réussi à résilier le contrat avec cette société.
Pour y parvenir, l’OGEFREM avait fait recours à un avocat-conseil à travers un contrat d’abonnement judicaire. Au terme de la procédure judiciaire entamée par l’avocat, laquelle a d’ailleurs abouti avec succès en faveur de l’OGEFREM, l’avocat devait bénéficier de ses honoraires. Ce que l’OGEFREM n’avait pas pu faire pendant plusieurs mois. Ce manquement a contraint l’avocat lésé, conformément à la loi, à saisir la justice pour réclamer ses honoraires non payés par l’OGEFREM suite aussi au refus de l’IGF d’autoriser le paiement desdits honoraires ainsi que les frais d’huissier de justice qui s’élevaient à 417 300 USD.
De ce fait, par une saisie conservatoire des comptes de l’OGEFREM par la justice congolaise à travers la Cour d’appel de Kinshasa/Matete, l’avocat a été rétabli dans ses droits et payé (par la justice) à partir des comptes de l’OGEFREM en Afrique du Sud.
Aussi curieux que cela puisse paraître et malgré le caractère publicitaire de sa correspondance, le PCA de l’OGEFREM, Amisi Makutano comme si cela ne suffisait pas, à travers sa dernière sortie médiatique (télévisée) ratée, a dangereusement déclaré qu’un paiement non autorisé par l’IGF ne devrait pas être effectué. Ce qu’il a abusivement appelé « Détournement ». Véritable galvaudage sémantique abracadabrant !
Scandalisée par cette déclaration, l’opinion publique congolaise se demande si l’IGF serait au-dessus de la justice. Encore que l’IGF elle-même ne s’est jamais plainte d’un détournement de 417 300 USD à l’OGEFREM. Aussi l’opinion se demande d’où Monsieur Amisi Makutano tire-t-il d’immenses pouvoirs et compétences faisant de lui la personne attitrée à l’OGEFREM pour qualifier les faits et se transformer en instructeur et juge à la fois. Cette attitude est diamétralement opposée à la vision du président de la République, Félix Tshisekedi Tshilombo qui prône la bonne gouvernance à laquelle le directeur général William Kazumba Mayomo, ancien directeur provincial de la SNCC, gouverneur et député national honoraire est fidèlement attaché depuis sa prise de fonction à la tête de l’OGEFREM. Nous y reviendrons avec des nouveaux éléments compromettants à charge du lanceur de la fausse alerte.
Jean de Dieu Paluku Sadiki, analyse politique