Le mini-sommet de Luanda du 23 novembre 2022, troisième du nom, s’est fendu de quelques résolutions qui, si elles sont appliquées sans atermoiements funestes, pourraient nourrir l’espoir d’une désescalade dans le conflit d’agression mené par la « rébellion » du M23, paravent parfait des visées hégémoniques du Rwanda qui ne cache même plus la présence de son armée su le territoire congolais.
Depuis la résurgence de ce mouvement en novembre 2021, curieusement ressuscité bien qu’il ait été amplement défait puis dispersé il y a 10 ans, et sa conquête-surprise de la cité frontalière de Bunagana à la mi-juin, les sommets se succèdent, sans que des avancées sur la voie du rétablissement de la paix n’aient enregistrées.
Du processus dit de Nairobi, réunissant des groupes armés de l’Ituri, du Nord-Kivu et Sud-Kivu, au cours duquel le M23 avait été exclu, aux multiples rencontres de Luanda où le Congolais Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame se sont retrouvés plus d’une fois autour du président angolais au ballet diplomatique incessant d’une profusion de médiateurs plus ou moins officiels à Kinshasa, en passant par cette tripartite dînatoire pour le moins inattendue des mêmes Tshisekedi et Kagame autour d’Emmanuel Macron, rien ne peut certifier une quelconque embellie.
En revanche, le M23, requinqué, a repris l’offensive, s’adjugeant au passage l’occupation de plusieurs localités du territoire de Rutshuru, s’attirant la réaction immédiate de la force aérienne des FARDC dont les opérations l’ont certes freiné dans son avancée vers Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu dont elle ne serait éloignée que de 20 kilomètres. Le tout dans le mépris total des manifestations hostiles généralisées à travers le pays, et l’afflux massif de la jeunesse répondant à l’appel du chef de l’Etat à leur enrôlement dans l’armée ; mais aussi des appels de certaines capitales occidentales à un cessez-le-feu immédiat et l’amorce de pourparlers de paix dans le processus croisé de Nairobi et de Luanda.
A tout prendre, le dernier « mini-sommet » aura eu le mérite de dévoiler le rôle véritable que joue le Rwanda dans la crise du Nord-Kivu. Malgré l’absence du président Kagame, représenté par son ministre des Affaires étrangères, le communiqué final enjoignant au M23 de se désengager des positions conquises et son cantonnement, ou à défaut de s’exécuter de voir l’intervention offensive de la force régionale de l’EAC fait naître un brin d’espoir. Mais un espoir mitigé malgré tout. Or, au moment où nous mettons sous presse, aucune réaction du M23 n’a été enregistrée. Tout comme Luanda n’a formulé aucune nouvelle date pour la poursuite des négo.