Très clairement, le M23 ne combat pas les Forces armées de la RDC pour une quelconque cause citoyenne, la guerre pour la guerre étant son unique visée optionnelle de pérennisation du chaos dans la sous-région des Grands lacs. Même ses élucubrations régulièrement répétées pour chercher à justifier une prétendue protection des rwandophones s’embourbent faute de fondements sociologiques crédibles.

Les rwandophones sont en effet, l’ethnie privilégiée de la RDC que tout le monde et chacun cherchent à protéger. Un militaire anciennement issu du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), actuellement à la retraite, nous a confié que “la protection de la minorité rwandophone était l’unique argument que Kigali obligeait ses marrionnettes du RCD de brandir à travers tous les médias et tous les rendez-vous des négociations pour susciter la solidarité internationale envers le Rwanda”. Si l’astuce avait porté ses fruits du temps de la deuxième rébellion, la recette n’est plus du goût des décideurs du monde. Et depuis quelques semaines, Paul Kagame lui-même a du mal à s’y refaire. Tellement le mensonge provoque plutôt des sentiments opposément proches du dégoût catégorique.

Ainsi, la prétendue rébellion peine à imposer son armure sur le terrain, étant entendu que ses hommes, sa logistique, ses moyens de survie sont concentrés entre les bonnes mains de Kigali.

FARDC et M23, c’est le jour et la nuit

Le territoire congolais est violé et violenté par les armées régulières du Rwanda et de l’Ouganda. “Les Forces armées de la RDC (FARDC) n’appliquent que de la légitime défense pour reprendre les espaces envahis par les armées étrangères sous couvert des terroristes du M23”, soutient un officier congolais sous coubert de l’anonymat. Ce qui explique pourquoi elles (FARDC) mènent des offensives dans le respect du règlement militaire. Malheureusement, le M23 hausse sa turpitude en qualifiant les FARDC de “forces ennemies dans leur propre pays”.

Un cynisme que même les populations rwandaises et ougandaises ne cautionnent pas. En effet, les deux dictatures (Rwanda et Ouganda) ont évolué au mépris des peuples qu’elles sont censées gouverner. “Les décisions se prennent d’en haut et c’est tout”, explique quelques rwandais habitant la capitale congolaise. Impossible donc d’attribuer la moindre vraisemblance aux déclarations tapageuses du M23, une histoire de pacotille que Kigali cherchera toujours à coller au gouvernement de la République démocratique du Congo.

Le M23 fait toujours ce que Kigali pense

“Même après un dialogue avec le M23, Kigali créera d’autres commotions sécuritaires pour maintenir la RDC dans le coma”, prévient un universitaire. D’où le seul remède demeure le dialogue direct avec Paul Kagame pour qu’il détermine l’étendue de ses intérêts en RDC afin qu’il apprenne finalement à ne s’occuper que du Rwanda, son pays. Ce qui démentira la fameuse phrase de Mzee Laurent Désiré Kabila qui disait : “ces gens ont trouvé trop de miel ici qu’ils ne veulent plus quitter la RDC”. La veille de la retraite d’Arusha en Tanzanie, le M23 a de nouveau menacé d’accentuer ses offensives contre la RDC. Stratégie leur prêtée par Kigali qui consiste à “troubler toute atmosphère de dialogue entre Kinshasa”.