Pas du tout étonnant, la position de citoyen Mboso N’kodia Pwanga. Dopé par l’acceptation de la proposition de loi électorale par la plénière monocolore de l’Assemblée nationale pour être envoyée à la commission PAJ (politique, administrative et juridique), le speaker de la chambre basse du Parlement a aussitôt rejeté toute possibilité de discuter en dehors du Palais du peuple.
Christophe Mboso N’Kodia, président de l’Assemblée nationale. @Photo Droits tiers.
En clair, Mboso a fermé la porte, avec une arrogance d’homme repu, aux forces politiques et sociales qui appellent encore à des réformes consensuelles pour les prochaines élections. Ce faisant, l’élu de Kenge, au Kwango, n’a laissé à la coalition Lamuka et au FCC que la seule issue encore possible pour se faire entendre : la rue.
Une bien curieuse attitude de la part d’un régime qui n’a même pas encore fini de s’attabler à Nairobi avec d’indésirables barbares qui ont du sang sur les mains mais croient avoir des revendications à faire valoir dans la marche du pays.
Ceux qui, dans la tradition républicaine, ne viennent qu’avec la seule menace de leur verbe haut, ne méritent aucune considération de cet ancien ministre des Sports de Mobutu qui a tout oublié de la partie de marathon qui l’avait conduit au Conseil des ministres en pyjama.
La surdité ‘‘assumée’’ de Mboso peut ressembler à un suicide de la part d’un politique qui n’a plus rien à perdre, le strapontin du parlement lui ayant été donné au-delà de son espérance politique.
Qui sait si Mboso entend, à sa manière, consolider la menace que font peser Lamuka et le FCC, son ancienne mangeoire.
Même la montée du discours identitaire dans le pays n’a pas suffi à mettre la puce à l’oreille de Mboso pour donner la chance à quelques passerelles de dialogue pour un consensus.
Il reste à ceux qui menacent de s’asseoir au Palais du peuple de rendre leur menace crédible pour qu’enfin, l’on se décide à dialoguer, cette fois-là dans la perspective caressée d’un jeu extra time comme on le chuchote à mi-voix dans les missions diplomatiques. Il n’y a pas de pire sourd que Mboso qui refuse d’entendre.
KILEBA POK-A-MES, Éditorialiste à The Post