Le président français Emmanuel Macron, voyant la tension anti-française prendre de l’ampleur en RDC et dans les autres pays alignés pour sa tournée africaine, a fixé l’opinion française, africaine et congolaise sur sa conception de la crise. En soi, il joue à l’équilibrisme pour éviter de frustrer aucun de deux pays.
Emmanuel Macron exprimant sa nouvelle politique sur l’Afrique au Palais de l’Élysée en France @Photo Droits tiers
Pour ce qui est du Rwanda et de la RDC, nous assistons dans l’est du Congo à une régression inacceptable. L’offensive en cours de la milice M23 sous sanction du Conseil de sécurité de l’ONU, est une guerre qui nous ramène 10 ans en arrière. Elle a des conséquences terribles pour des populations, je pense en particulier aux centaines de milliers de personnes déplacées à qui tout manque. Et la capitale de la région, Goma est menacée, a-t-il précisé à la suite d’une conférence de presse animée lundi à Paris.
Pour Emmanuel Macron, la première urgence est humanitaire et son pays y travaille avec ses partenaires européens. “J’ai eu à plusieurs reprises, et le président Tshisekedi et le président Kagame sur ce sujet. Je voudrais ensuite rappeler deux principes fondamentaux : l’unité, la souveraineté, l’intégrité territoriale du Congo (RDC) ne se discute pas. C’est notre position constante et cette position n’a pas changé. Deuxièmement, il n’y a pas de deux poids deux mesures. La guerre dans l’est de la RDC ne doit pas être une guerre oubliée. C’est pourquoi j’ai passé autant de temps à parler avec chacun des acteurs et surtout que notre politique est de soutenir sans relâche le cadre de discussion que le Kenya et l’Angola ont mis en place”, a expliqué le président français.
Il affirme avoir aussi échangé avec les deux présidents pour soutenir les médiations régionales qui se sont déployées jusqu’ici. La France dit avoir soutenu le déploiement des troupes kenyanes dès qu’elles ont pu s’installer à Goma. Les Congolais attendent plus de la France principalement la condamnation du Rwanda comme pays agresseur.