Face à cette situation, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) tire la sonnette d’alarme. Sa représentante en RDC a prévenu sur une probable catastrophe au cours d’un briefing trimestriel avec le corps diplomatique et les agences des Nations unies, mercredi 22 mars, à Kinshasa.

Angèle Dikongué Atangana a présenté à toutes les parties prenantes la “grave” crise humanitaire notamment dans la partie Est de la République démocratique du Congo (RDC). “….. c’était pour présenter la situation humanitaire sur le terrain et les interventions que le HCR mènent avec les partenaires pour répondre à la grave crise humanitaire notamment dans l’est de la RDC. Il s’agit de la crise des déplacements internes, laquelle génère des réfugiés dans les pays voisins et des retournés qui essayent tant bien que mal de reprendre leur place”, a dit la cheffe du HCR en poste à Kinshasa.

Et d’ajouter : “je dis vraiment que la situation est “très grave”. Malgré nos efforts, nous constatons qu’à mesure que les besoins humanitaires augmentent, les moyens diminuent. C’est vraiment une dichotomie”. Elle a, à cet effet, appelé tout le monde à travailler en synergie afin de résorber la situation humanitaire dans le pays et particulièrement dans l’est.

Cependant, Mme Dikongué estime que les déplacements internes et externes ne sont que des symptômes de causes qui sont beaucoup plus profondes et encrées dans tout ce qui est absence de développement ou de gouvernance. “….nous avons aussi dit très haut comme nous préconisons au niveau des Nations unies que la RDC est un cas où nous devons mettre en œuvre la triangulation à savoir : humanitaire, développement et paix. C’est cette trilogie que nous aimerions mettre en œuvre pour aboutir à la fin de la souffrance des millions de déplacés que nous comptons aujourd’hui”.
Pour cette année, les besoins en termes de planification annuelle sont estimés à hauteur de 232 millions $ US. “Nous avons besoin pour cette année de 232 millions dollars américains. Malheureusement sur ce montant, nous n’avons à ce jour que 8% et il nous manque 92%”, a-t-elle déploré. Par ailleurs, la numéro un du HCR – RDC a fait observer que l’appel lancé à l’intérieur de son organisation, il y a une dizaine de jours, a été un message pour signifier que bientôt l’organisation ne devrait plus continuer à distribuer des denrées de première nécessité (abris d’urgence et autres) aux personnes déplacées.

Et en urgence, le HCR a immédiatement besoin de 20 millions de dollars américains pour faire le nécessaire, a insisté Angèle Dikongué, tout en exprimant le vœu de voir le bureau régional et le siège réagir à leur cri, y compris également les partenaires.