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Cessez-le-feu : Tshisekedi veut voir Macron à l’œuvre dès mardi prochain

Le président français, Emmanuel Macron est-il conscient de la roublardise des autorités rwandaises et de leurs supplétifs du M23 pour croire que le cessez-le-feu sera respecté le mardi 7 mars 2023 ? En tapant du poing sur la table devant caméras du monde entier que toutes les parties ont manifesté la bonne foi de respecter cessez-le-feu, Macron expose son pays et l’Europe, à la vindicte des Congolais si jamais aucune sanction n’est imposée au Rwanda en cas de violation de la trêve. Mais pour le président Félix Tshisekedi, c’est du déjà entendu. La réponse de Macron est purement théorique. Il veut, par contre, voir le président français à l’acte c’est-à-dire à obtenir des sanctions contre le fautif.

Par Landry Amisi

Félix Tshisekedi et Emmanuel Macron lors de la conférence de presse le samedi 4 mars 2023 au Palais de la Nation à Kinshasa @Photo Droits tiers.

publié le 4 mars 2023 à 19:58:03

Dans la salle mythique du Palais de la Nation où Kasa-Vubu et Lumumba avaient obtenu des Belges, l’indépendance du Congo le 30 juin 1960, une nouvelle page de l’histoire avec l’Occident s’est écrite ce samedi 04 mars 2023. Devant le président français, Emmanuel Macron, le Congolais Félix Tshisekedi a rejeté tout diktat occidental, tout comportement paternaliste consistant à regarder les Africains d’en haut. Ainsi, il a mis la France, mieux, l’Europe, devant leurs responsabilités face à la tragédie que subit son pays dans sa partie orientale avec une guerre qui a décimé 10 millions de Congolais pendant trois décennies. Le Congo-Kinshasa ne quémande pas un soutien mais en tant que pays membre de l’ONU, il bénéficie de la solidarité internationale comme toutes les autres nations. Il est illusoire de renvoyer la responsabilité du choas sécuritaire de l’est du Congo aux seuls Congolais de lors que la France, pendant l’opération turquoise, avait fait pression en 1994 sur les autorités congolaises de l’époque, d’ouvrir un couloir humanitaire aux réfugiés rwandais et pire aux FDLR d’entrer sur le territoire congolais avec armes et munitions. Aujourd’hui, 29 ans après, Macron oublie la faute de son pays mais charge la RDC qu’il dit incapable de rétablir sa souveraineté. De toutes les façons, Tshisekedi a été clair. Macron doit assumer jusqu’au bout son engagement en tant que pays membre du Conseil de sécurité de l’ONU pour le retour de la paix dans la région. Aux yeux du chef de l’État congolais, il n’y a pas grand-chose à attendre du régime dictatorial de Kigali dont les relents hégémoniques et la prédation sont le fondement de sa gouvernance. “Les annonces sont encore sur le plan théorique. Je veux voir des engagements fermes et au moment opportun, je vérifierai les propos du président français”, a-t-il dit.

Durant ses discussions avec les présidents Lourenço, Tshisekedi et Paul Kagame, Emmanuel Macron dit avoir senti de toutes les parties la volonté de parvenir à une issue pacifique à la crise. Tous avaient “apporté un soutien clair” à un cessez-le-feu mardi prochain, tel que prévu dans “le chronogramme”. Les représentants du M23 qui sont allés voir le président Lourenço se sont aussi engagés sur ce point, a-t-il insisté.

Des cessez-le-feu ont été annoncés plusieurs fois ces derniers mois mais n’ont jamais été respectés. Félix Tshisekedi a insisté sur les sanctions. “Je demande à voir, surtout au niveau des sanctions”, a-t-il déclaré, se disant clairement “dubitatif quant à la bonne foi du Rwanda”. Macron réplique en rappelant que tous les efforts doivent être fournis pour arriver à la désescalade. “Nous devons nous engager pour la désescalade. Notre soutien à la médiation de Luanda est sans équivoque. Le plan qui a été agréé par les chefs d’Etat de la région a le soutien total de la France. Cessez-le-feu, cantonnement des éléments du M23, réinsertion sociale…”. D’après lui, les pressions politiques, économiques et diplomatiques seront exercées pour que la feuille de route de Luanda soit respectée. “Nous verrons si cela est respecté mais chacun doit savoir observer ce rendez-vous. Ceux qui s’éloigneront, auront la sanction de l’histoire”, a-t-il prévenu.

Divergences d’approche sur l’aide humanitaire

Même rapport à l’aide humanitaire, Tshisekedi n’émet pas sur la même longueur d’onde que Marcon. Si le président français a annoncé une aide de 34 millions d’euros avec un pont humanitaire pour acheminer des vivres aux déplacés, Tshisekedi, lui, pense que l’idéal serait de permettre aux déplacés de retourner dans leurs milieux de vie pour recevoir cette aide. Le chef de l’État congolais rejette l’option de ravitailler les martyres de Kagame dans les camps où ils sont cantonnés, loin de leurs villages. Kinshasa souhaite que cette aide soit une pression supplémentaire sur les agresseurs rwandais pour les obliger à retourner chez eux et quitter ainsi les localités occupées. “Les terroristes du M23 et l’armée rwandaise devraient quitter ces lieux et cela permettra aux populations de rentrer chez eux et même de se faire enrôler”. Le contraire, a rappelé Tshisekedi à Macron, c’est de laisser les occupants consolider les zones qu’ils contrôlent. Habitué de vivre de la contrebande, le Rwanda a difficile de se passer des richesses naturelles du Congo qu’il pille depuis plus d’une vingtaine d’années.

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