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Enrôlement : Lamuka exige la publication des statistiques des 20 premiers jours

La machine politique Lamuka vient de mettre en place une brigade antifraude électorale qui scrute ‘’avec minutie’’ tous les faits et gestes du processus électoral chaotique piloté par Denis Kadima Kazadi. À l’issue d’une observation factuelle de l’opération d’identification et enrôlement des électeurs, la Coordination des opérations électorales de Lamuka (COEL) conclut à l’incompétence du président de la CENI et de l’incapacité technique de son institution à organiser des scrutins justes, réguliers et transparents à la fin de cette année.

Par Landry Amisi

Martin Fayulu, président de l’EciDé et candidat à la présidentielle de décembre 2023 @Photo Droits tiers.

publié le 18 janvier 2023 à 07:19:00

Dans sa quête de vérité et de transparence, la COEL a dispatché des membres de la coalition pour suivre et évaluer l’effectivité, mais surtout l’efficacité des activités d’enrôlement sur le terrain. À mi-parcours de l’opération, cette brigade antifraude électorale dit être en mesure de livrer à la nation l’économie de ses observations. “Les différents rapports que nous avons reçus, corroborés par d’autres structures, tant à Kinshasa que dans les 9 autres provinces de l’aire opérationnelle numéro 1, confirment que le lancement des opérations d’enrôlement a été chaotique et désastreux”, souligne Jean-Félix Senga, responsable de la COEL, qui note que les opérations préélectorales connaissent plusieurs anomalies et insuffisances tout au long de l’opération d’identification et enrôlement des électeurs, lesquelles démontrent le manque de préparation réelle et l’amateurisme caractérisé dans le processus d’organisation des élections.
Impréparation, dysfonctionnements, incompétence et désordre Lamuka constate que plusieurs centres d’inscription des électeurs n’ont pas ouvert le 24 décembre 2022, date du début de l’opération, et beaucoup d’autres ne l’étaient toujours pas à la date du jeudi 13 janvier 2023, surtout dans les milieux ruraux. La plateforme qui a consulté quelques observateurs électoraux explique que “50% des centres repris sur la liste de la CENI ne sont pas opérationnels et d’autres n’existent même pas”.

Les agents commis aux opérations d’enrôlement sont généralement incompétents et peinent à utiliser les machines mises à leur disposition, souligne encore la Coordination des opérations électorales de Lamuka. Pour la COEL, les machines de la CENI ne sont pas performantes. “Plus de 30% de ces machines sont en panne et les techniciens de la CENI n’arrivent pas à les réparer”, indiquent les témoins de Lamuka.
Des opérations d’enrôlement jugées très lentes et pour lesquelles le nombre d’enrôlés par kit est de loin inférieur aux propres estimations de la CENI. “Au lieu de 72 enrôlés par jour et par machine à Kinshasa, par exemple, notre équipe a constaté qu’en moyenne, un kit n’enrôle qu’entre 30 et 40 personnes. Ce qui confirme l’analyse du président élu Martin Fayulu”, a affirmé Jean-Félix Senga.
Des agents CENI corruptibles à souhait.

Lamuka dénonce la corruption qui a élu domicile dans les centres d’enrôlement de la CENI. “On observe le monnayage des places et des attestations de perte des pièces; ce qui décourage les citoyens et vide le processus de son intégrité”, peut-on retenir de la communication de la Coordination des opérations électorales de Lamuka. Avec la délivrance difficile d’une carte d’électeur dont la qualité laisse à désirer, l’organisation révèle en outre l’existence de centres d’enrôlement dans les maisons des particuliers, ce qui viole la loi portant enrôlement et identification des électeurs.

Publier les statistiques des 20 premiers jours d’enrôlement

Au regard du constat désastreux relevé sur le terrain, la Coordination des opérations électorales de Lamuka (COEL) demande à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de publier le nombre d’enrôlés par centre d’inscription des électeurs et par province pour les 20 premiers jours de l’opération. À la même CENI de “dire aux Congolais ce qu’elle compte faire pour corriger ce qui est manifestement une supercherie”.

Dans l’entre-temps, Lamuka invite les Congolais à continuer d’aller massivement se faire enrôler et de continuer à réclamer les élections cette année 2023, conformément à la Constitution afin de mettre fin, dit-elle, au régime des usurpateurs-prédateurs. La déclaration d’observation de Lamuka demande aussi “à la communauté internationale de continuer à réclamer des élections transparentes et impartiales en RDC dans les délais constitutionnels et d’envoyer des experts électoraux pour faire le monitoring du processus électoral 2023 dès l’enrôlement des électeurs”.

Auditer Denis Kadima et ses collègues

Lamuka dénonce la société Miru Systems pour avoir livré des kits inadaptés aux réalités de la République démocratique du Congo. Ainsi, demande-t-elle de “mettre à la disposition des Congolais le cahier des charges repris dans l’appel d’offres pour s’assurer si les kits livrés correspondent aux spécifications de la CENI”, a insisté Jean-Félix Senga . Exhortation a ainsi été faite à l’Inspection générale des finances (IGF) et à la Cour des comptes notamment en tant qu’institutions chargées du contrôle des finances publiques, “d’auditer au plus vite la CENI pour s’assurer que les opérations de passation de marché avec la société Miru Systems ont respecté la procédure en la matière et de s’assurer si la société Miru Systems était qualifiée pour fournir un équipement répondant aux normes”. À cette allure, Lamuka veut tout voir, tout connaître et tout entendre sur les tenants et les aboutissants de l’opération d’identification et enrôlement des électeurs.

Denis Kadima jugé ‘’ incompétent’’

La COEL a, dans l’une de ses observations, fait mention du constat de l’incompétence du président de la CENI, Denis Kadima et d’en tirer toutes les conséquences. Car, souligne Lamuka, “iI est incompréhensible qu’après trois cycles électoraux, que la CENI ne puisse pas être capable de mener avec efficacité les opérations d’enrôlement des électeurs”, a expliqué Jean-Félix Senga. La COEL rappelle que la RDC a connu jusque-là trois processus électoraux qui se sont soldés par la proclamation des résultats qui n’ont jamais été conformes à la vérité des urnes. “C’est dans le souci de corriger les faiblesses constatées lors de ces différents processus que Lamuka avait fait des propositions des réformes institutionnelles pour que le pays se dote d’une Commission électorale et d’une loi électorale consensuelles, mais les tenants actuels du pouvoir, aveuglés par le déni, les ont toutes ignorées”, a soutenu le responsable de la COEL.
Fin mandat le 23 janvier 2024 à minuit pour Tshisekedi et le 11 février 2024 pour les députés
Lamuka s’accroche au chronomètre et rappelle aux uns et aux autres que selon la Constitution, le président Félix Tshisekedi doit quitter le pouvoir le 23 janvier 2024 à minuit. Il en est de même pour les députés nationaux qui eux doivent terminer leur mandat le 11 février 2024 et ainsi de suite pour les autres élus.

Lamuka se souvient que le 17 juillet 2020, Monsieur Félix Tshisekedi, après avoir nommé les juges constitutionnels, en violation de la Constitution, s’est payé le luxe de faire adopter, par l’Assemblée nationale, une loi sur la CENI et une loi électorale en sa faveur. Aujourd’hui, dit-il, ‘’nous sommes tous capables de confirmer ce que le coordonnateur de Lamuka, le président élu, Martin Fayulu avait affirmé le 22 décembre dernier au CEPAS : l’enrôlement des électeurs par la CENI est la première étape de l’opérationnalisation de la fraude électorale. “Lamuka soupçonne une volonté délibérée soit de ne pas organiser les élections en 2023, soit de provoquer un chaos à travers une nouvelle fraude électorale”, a-t-il évalué.

Lamuka dénonce ‘’vigoureusement’’ cette manière irresponsable, dit-elle de conduire le processus qui est de nature à hypothéquer délibérément l’avenir de la nation, a-t-il poursuivi, soulignant néanmoins que malgré toutes les critiques formulées contre ce processus dès sa conception, Lamuka a levé l’option de ne pas boycotter les élections, seul mécanisme constitutionnel de dévolution du pouvoir. “Ils ont voulu nous piéger, mais ils n’y arriveront pas”, a-t-il conclu.

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