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La conviction de Katumbi, un nouveau président en 2024

Moïse Katumbi Chapwe promet de ne se laisser faire face à un pouvoir politique brutal et qui verse dans l’autoritarisme. Réagissant à la captivité de son proche collaborateur Salomon Idi Kalonda, haut représentant de son parti Ensemble pour la République dans l’espace grand Kivu, le candidat président de la République affirme que la violence s’aggrave en RDC dans une gouvernance lamentable. L’opposant épingle plusieurs anti-valeurs qui prospèrent sous Félix Tshisekedi: corruption, impunité, insécurité, chaos électoral… Dans un entretien paru mercredi dans le magazine Jeune Afrique, le président d’Ensemble pour la République croit qu’en 2024, il y aura un autre président de la République en RDC.

Le maître atout de l’opposition, Moïse Katumbi, candidat à la présidentielle de 2023 @Photo Droits tiers.

publié le 2 juin 2023 à 05:02:00

Jeune Afrique : Vous étiez présent ce mardi 30 mai lorsque votre conseiller spécial, Salomon Idi Kalonda, a été arrêté à l’aéroport de N’Djili par les renseignements militaires. Vous a-t-on dit pourquoi ?

Moïse Katumbi : Aucune explication n’a été donnée. Nous entendons maintenant dire qu’on lui reproche d’avoir un chauffeur militaire et d’avoir porté une arme à feu sans autorisation, mais tout cela est faux. D’ailleurs, il n’a pas été arrêté comme vous le dites, mais enlevé par des éléments de la garde présidentielle. Ils se sont saisis de lui, sans présenter aucun document. C’est bien la preuve qu’une dictature est en train de s’installer en RDC.

Les élections approchent, le pouvoir de Félix Tshisekedi sait qu’il n’a pas de bilan à défendre, il s’énerve et verse dans l’autoritarisme. C’est inacceptable et nous ne nous laisserons pas faire. Ce rétrécissement de l’espace démocratique, cette répression qui frappe l’opposition, c’est parce qu’ils ont peur.

N’êtes-vous pas excessif dans le tableau que vous dépeignez ?

Non, c’est le chaos total. La violence s’aggrave dans notre pays et c’est parce que nous subissons une gouvernance lamentable. La corruption et l’impunité sont généralisées, la population souffre, l’insécurité règne… Ce pouvoir a montré ses limites et un changement du régime s’impose. C’est pour cela que nous insistons pour que des vraies élections soient organisées, pour permettre le changement.

Concernant le processus en cours, le fichier électoral vient justement d’être validé par des experts indépendants, désignés par la Commission électorale nationale indépendante ?

Je ne considère pas que ce fichier ait été audité. Ils n’ont pas choisi des auditeurs, ils ont appelé un groupe d’amis sans expérience en la matière. On ne s’improvise pas expert quand on n’a jamais fait de travail similaire auparavant, surtout dans un grand pays comme la RDC.

L’opposition ne se réveille-t-elle pas trop tard ? La Cour constitutionnelle est déjà en place, la loi électorale a été adoptée, le bureau de la Ceni est constitué… Rien n’empêche, semble-t-il, d’aller aux élections le 20 décembre ?

En 2018, nous nous étions réveillés tard, à deux mois des élections. Mais cette fois, c’est différent. Même quand nous faisions encore partie de l’Union sacrée, nous nous battions pour qu’il y ait un vrai processus. Cela avait commencé avec la nomination de Denis Kadima à la tête de la Commission électorale. Nous nous sommes battus de l’intérieur, jusqu’à ce que nous comprenions qu’il n’y avait pas de dialogue possible et que cela ne servait à rien. Et maintenant, nous nous battons du côté de l’opposition. Pourquoi ? Parce que nous voulons ce que veulent les Congolais : des vraies élections, libres, transparentes et inclusives. Des élections qui ne donneront pas lieu à des contestations le jour qui suit la proclamation des résultats.

En visite en Chine, Félix Tshisekedi a reproché à l’opposition de ne pas savoir ce qu’elle voulait, et a confirmé que les élections se tiendraient à la date prévue. L’opposition est-elle prête à aller aux élections en décembre ?

Nous sommes prêts à aller aux élections. C’est la façon dont on les organise qui n’est pas bonne.

Le Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila vous invite à faire comme lui et à quitter le processus électoral. L’envisagez-vous ?

Nous ne pouvons pas en partir maintenant : nous nous sommes enrôlés, et nous nous battons pour des vraies élections, tandis que le FCC préfère les boycotter. C’est son choix, chacun sa stratégie. Mais, à Ensemble pour la République, tous les membres avaient été consultés, et ils ont décidé, à l’unanimité, que l’on devait rester dans le processus.

L’ouverture des candidatures à la députation nationale va débuter dans moins d’un mois. Présenterez-vous des candidats sur toute l’étendue du territoire ?

Même quand j’étais en exil, nous avions aligné plus de 5 000 candidats. Donc oui, nous aurons des candidats partout.

N’est-il pas temps de parler de candidature unique ?

Pas pour l’instant, puisque nous sommes tous candidats. C’est trop tôt, et de toute façon, comme je vous le disais, rien ne marche dans ce pays, le gouvernement de Félix Tshisekedi a échoué. Et je suis convaincu que même si nous partons en ordre dispersé, l’opposition gagnera.

À défaut de candidature unique, une plateforme électorale de l’opposition pour contrer l’Union sacrée est-elle envisageable ?

Nous n’en avons pas besoin non plus, je suis convaincu qu’il y aura un nouveau président en 2024.

Le secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS, au pouvoir) a affirmé que c’était en raison de ses origines que vous vous opposiez à Félix Tshisekedi. Que répondez-vous ?

J’ai un parti qui est implanté dans tout le pays, et dont le secrétaire général est d’une autre province que la mienne. Je ne combats pas le chef de l’État parce que c’est un Luba du Kasaï. N’ai-je pas combattu Joseph Kabila lorsqu’il était au pouvoir alors que c’est un Katangais, comme moi ? Ce que je combats, ce sont les anti-valeurs.

Mais certains vous reprochent votre complaisance à l’égard de députés de votre parti qui tiennent des discours de haine envers les Luba… ?

Qui est complaisant ? Des ministres ont tenu des propos sécessionnistes et tribaux. Ont-ils été transférés devant la justice ? Le procureur s’est-il saisi de ce dossier ? On a vu des jeunes circuler avec des machettes et s’attaquer aux gens en fonction de leur faciès à Kinshasa. La justice s’en est-elle souciée ? On a injurié nos mamans swahiliphones de l’Est en les accusant d’être des prostituées. Qui s’en est indigné ? Il faut bien réfléchir avant de proférer pareilles accusations.

Regrettez-vous d’avoir soutenu Félix Tshisekedi après son divorce d’avec Joseph Kabila ?

Non. Le président m’avait demandé mon aide parce que le pays était en danger. Si je suis venu, si j’ai répondu à son appel, c’est pour sauver le peuple. Il m’avait même proposé la primature, mais j’ai refusé.

Si la proposition de loi Tshiani, qui réserve certaines fonctions aux Congolais nés de père et de mère congolais, est adoptée, maintiendrez-vous votre participation aux élections ?

Cette loi n’est pas conforme à la Constitution, il ne faudrait même pas en débattre.

Parmi vos détracteurs, certains vous reprochent de ne pas condamner avec suffisamment de force le Rwanda, dont l’ONU a documenté le soutien aux rebelles du M23 dans l’Est. Auriez-vous peur de Paul Kagame ?

C’est un faux procès que l’on me fait ! Regardez mes tweets et mes interviews, j’ai été parmi les premiers à condamner le Rwanda et même l’Ouganda. Je l’ai même fait avant Félix Tshisekedi. J’ai aussi proposé des solutions, en plaidant pour que l’on fasse appel à l’Angola, et c’est ce qu’ils ont fini par faire.

Tiré de Jeune Afrique

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