La confirmation faite le jeudi 14 juillet à New-York, par la très crédible directrice de la division Crises et conflits à Human Rights Watch (HRW), Ida Sawyer devant la Commission des droits de l’homme Tom Lantos du Congrès américain éclabousse la rébellion pro-rwandiase. La défenseuse des droits de l’homme a fait savoir que les terroristes ont abattu au moins 20 civils, le 21 juin dernier, au village de Kavumu dans l’Est de la RDC. Parmi ces victimes, il y a deux adolescents, accusés d’avoir informé l’armée congolaise de leurs positions. “Certains ont été tués alors qu’ils tentaient de fuir, d’autres ont été exécutés à bout portant”.

Des civils ont été également blessés par des attaques manifestement indiscriminées des forces du M23. Deux garçons, âgés de 6 et 7 ans, ont été fauchés par un obus du M23 qui a atteint une aire de jeux à Biruma, une femme et un enfant par des tirs de mortier du M23 à Kisiza et Katwa, a détaillé Mme Sawyer.

Pour sa part, Jean-Baptiste Twizere, président de la société civile de Jomba, groupement du territoire de Rutshuru, a lancé un cri d’alarme aux autorités de la République démocratique du Congo afin qu’elles chassent les terroristes du M23 du territoire national. D’après son rapport de monitoring, plus de trente-neuf (39) individus assassinés, tous des agriculteurs, tués à la hache ou à l’arme à feu par des rwandais et ougandais du M23. Ici, ils ont tué trois personnes. L’une des victimes, ils lui ont arraché les yeux. A Kinyamahura, ils ont exécuté deux personnes. C’est vous dire qu’ici à Jomba, les combattants du M23 ont déjà assassiné plus de huit (8) personnes. Du côté de Bweza, une localité voisine, samedi dernier, ils ont tué dix-huit (18) personnes. À Ruseke, ils ont abattu treize (13) personnes. “Toutes ces personnes sont mortes pendant cette guerre du M23. Nous demandons aux autorités de tout faire pour nous sécuriser, sans quoi les M23 vont exterminer toute la population. Car les gens vont en quête de nourriture dans leurs champs et c’est là qu’ils sont surpris par les rebelles qui les tuent sans aucune explication. Ils tuent par les armes et par la hache”, a– t-il alerté sur la chaîne Canal Afrique télévision.

La directrice de Human Right Watch, quant a elle, rappelle que les États-Unis, sous la direction de l’ancien envoyé spécial pour les Grands Lacs, Russ Feingold, avaient exercé la pression sur le Rwanda pour qu’il arrête son soutien au M23 en 2013. Elle regrette seulement que “les dirigeants de cette rébellion soient restés en liberté, protégés et soustraits de la justice par les gouvernements rwandais et ougandais”.

Le rapport vient donc changer l’ordre des choses dans le plan de déstabilisation de la RDC par le Rwanda et l’Ouganda. L’Amérique, principale alliée des deux pays agresseurs est en train d’exercer une énorme pression sur les deux États voisins afin qu’ils arrêter de troubler la paix dans la région des grands lacs.

Nombre parmi les dignitaires du M23 figurent sur les listes de sanctions des États-Unis et de l’ONU et sont visés par “des mandats d’arrêt congolais pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité”. A haute voix, Ida Sawyer a, par ailleurs, appelé le gouvernement américain à une nouvelle approche face à la détérioration de la situation humanitaire et des droits humains en RDC.