Goma a parlé. Goma s’est exprimée. Toutes les tendances socioprofessionnelles de la ville étaient mobilisées. Une colère magmatique qui a fait éruption jusqu’aux portes de Gisenyi (Rwanda).
Goma a parlé. Goma s’est exprimée. Toutes les tendances socioprofessionnelles de la ville étaient mobilisées. Une colère magmatique qui a fait éruption jusqu’aux portes de Gisenyi (Rwanda).
La marche initiée par la société civile – Forces vives a été un succès sans précédent dans la ville volcanique de Goma, ce mercredi 15 juin 2022. Structurée, préparée et coordonnée, la protestation a envahi toute la ville, presque toute la journée. Encadrée par des éléments disciplinés de la police congolaise et soutenue par le gouvernement militaire du Nord-Kivu, l’impressionnante démonstration populaire a mobilisé la ville dans tous ses domaines jusqu’à bloquer toute circulation et à paralyser les activités économiques et politiques, y compris l’ensemble du trafic douanier.
Des foules de mamans, la quarantaine révolue, ont scandé des cantiques exigeant que le président rwandais soit déchu de ses fonctions par son propre Parlement pour permettre un retour rapide de la paix au Nord-Kivu. “Nous demandons la paix. Qu’on nous débarrasse de Paul Kagame”, scandaient-elles, tantôt assises à même le sol, tantôt en marchant. Toutes, les visages tournés vers le Rwanda voisin. Une autre maman transportant une grosse pierre sur la tête, décidée à en découdre avec le Rwandais Kagame s’est exprimée en ces termes :
“Cette pierre est pour ma défense face à Paul Kagame”, a-t-elle vociféré. Le long de cette procession historique, il y a eu des chants, des calicots, des messages et des pas de danse pour exprimer le mécontentement général des habitants de la ville face à l’occupation de Bunagana par les armées rwandaise et ougandaise. Dans la foule, quelques messages étaient audibles : “Il faut que Paul Kagame quitte le pouvoir au Rwanda pour qu’il y ait une paix durable en RDC et dans toute la région”, pouvait-on entendre.
Les acteurs de la société civile très mobilisés lors de cette gigantesque marche ont souligné leur désaccord face à l’invasion du Congo par les Forces de défense du Rwanda (RDF). Une expression forte. Étant donné que c’est l’âme-même de la ville de Goma qui a crié justice. La ville s’est ainsi exprimée et le message est clair : “non à l’agression rwandaise et ougandaise. Non aux négociations avec les terroristes du M23. Soutien total aux FARDC. Nous demandons à l’Etat congolais de déclarer l’État de guerre et permettre à ce que chaque congolais puisse défendre l’intégrité du territoire national, conformément à l’article 63 de la Constitution. Nous sommes prêts à défendre notre patrie, nous sommes prêts à mourir pour le Congo. Et nous allons le faire”, a prévenu militant pro-démocratie. Une livraison très éloquente qui sensibilise à la fois la nation et la communauté internationale soupçonnée d’enorgueillir le dictateur Paul Kagame pour son rôle primordial dans l’exploitation illicite et illégale des ressources naturelles de la République démocratique du Congo.
Jean-Paul Lumbulumbu est l’un des députés qui étaient visibles et en première ligne de cette imposante manifestation populaire. En battant le pavé, il a fixé ses électeurs sur le sens de sa présence à cette grand-messe de revendication de la paix : “Cette marche est une marque de soutien aux FARDC. Un message que nous envoyons à la communauté internationale pour dire qu’il est hors de question que notre pays continue à se faire agresser”, fin de citation.
Un jeune de Goma qui a marché jusqu’à la petite barrière (poste frontalier avec la ville rwandaise de Gisenyi), a carrément choisi de se positionner sur la zone neutre entre les deux pays, guetté par des policiers congolais d’un côté et rwandais, de l’autre. Son message était adressé à Paul Kagame : “Nous demandons à la communauté internationale de sanctionner le Rwanda. Depuis 20 ans, le Rwanda nous agresse. La communauté internationale ainsi que le Conseil de sécurité de l’ONU doivent siéger pour sanctionner le Rwanda de Kagame. Aujourd’hui, nous peuple congolais, nous nous levons pour cette cause de libérer notre pays sous l’emprise du Rwanda et de toutes les puissances qui veulent assujettir notre nation. Nous disons à monsieur Kagame de faire attention avec la population congolaise. Nous sommes fatigués de la guerre. Depuis que nous étions petits, nous ne faisons que subir les conséquences de l’agression rwandaise. Aujourd’hui, nous disons que le Rwanda doit respecter les limites territoriales de la République démocratique du Congo. Et que l’Ouganda ne s’amuse pas avec la RDC. Nous avons signé des accords avec eux dans le plus grand sérieux. Et s’ils continuent de nous provoquer, nous allons rompre ces accords”, a-t-il vociféré devant plusieurs caméras du monde.
Très clair, la population de Goma s’est totalement mobilisée derrière son armée sous le slogan : “Nous mourons pour le Congo”.
A travers un arrêté signé le 23 avril, le ministre intérimaire de l’Economie, Eustache Muhanzi, a rendu publics les nouveaux tarifs des carburants, dans les zones ouest et nord de la République démocratique du Congo.
Les vieux pneus des véhicules terrestres importés d’Europe rapportent derechef gros à l’État après 5 ans de baisse continue des recettes d’accises sur les articles en caoutchouc importés.
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