Le député national Delly Sesanga Hipungu Dja Kaseng a vite écourté son séjour européen pour venir participer à l’effort de la résistance contre l’agression de son pays, la République démocratique du Congo. A sa descente d’avion à Ndjili, le leader de l’Envol a eu des mots justes pour rendre hommage au soldat congolais fusillé par l’armée rwandaise à la frontière de la “Petite barrière” entre Goma (RDC) et Gisenyi (Rwanda). “Nous déplorons cet incident qui est arrivé. Nous saluons la mémoire de ce militaire qui, dans le cadre de son service de défendre la patrie, a donné de sa vie. Mais nous disons aussi que la question de la sécurité dans les Grands lacs, de la stabilité du Congo avait trouvé des solutions dans le cadre du processus de Nairobi et je pense qu’aujourd’hui tout le monde s’oriente vers ce cadre-là pour trouver une solution définitive”, a-t-il déclaré.

Vif soutien de Sesanga aux FARDC

L’élu de Luiza a salué les efforts déployés sur le terrain par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), dans des conditions extrêmement difficiles. Pour lui, il faut défendre l’indépendance nationale et l’intégrité du territoire : “Je voudrais réitérer le soutien que nous avons exprimé à l’endroit de nos Forces armées lors de la manifestation de l’Envol que nous avons organisée ici à Kinshasa le 02 juin dernier. Nous devons continuer à soutenir nos Forces armées qui assurent la défense de notre pays, l’intégrité de notre territoire, la sécurité de nos concitoyens et garantir cette indépendance nationale que nous avons fièrement acquise”. Mais en même temps, dit-il, “nous devons nous questionner pour voir ce que nous n’avons pas fait. Parce qu’il y a des choses que nous n’avons pas faites suffisamment bien, celles qui n’ont pas été faites à temps pour que nous puissions être en situation d’assurer la défense de notre pays et clarifier de manière beaucoup plus ferme et claire les rapports que nous avons avec les pays voisins”. Visiblement, le ténor de G13 a tenu à aborder la donne sécuritaire dans toute sa profondeur, sous toutes ses facettes, afin d’éviter de retomber dans les mêmes humiliations, toutes les fois.

Le temps du rassemblement a sonné

L’ancien patron de la commission Politique, administrative et juridique de l’Assemblée nationale (2006-2011) se veut ferme vis-à-vis de cette nième crise sécuritaire. L’opposant encourage la recherche des solutions à l’interne, entre les Congolais tout en tenant raisonnablement compte des implications régionales et internationales de la crise. “Je pense qu’aujourd’hui, c’est le moment du rassemblement de tous derrière nos Forces armées pour que dans la tâche délicate, difficile qu’elles (FARDC) doivent accomplir au nom de l’intérêt national, qu’elles puissent rencontrer davantage de succès”. Dans cet élan de rassemblement, l’éminent juriste congolais ne ménage pas l’immobilisme des institutions de la République : “Mais il est venu aussi le moment où toutes les institutions de la République doivent revoir leur mode de fonctionnement afin que la priorité qui doit être celle d’accorder davantage de moyens à la défense nationale, à nos Forces armées, puisse se ressentir. Cela n’est pas encore ressenti suffisamment dans la manière dont nos institutions fonctionnent à la hauteur de la crise que nous rencontrons aujourd’hui. Donc, j’en appelle de pouvoir, toutes, se mobiliser pour celà”, a-t-il soutenu. Delly Sesanga s’appuie sur le principe fondamental qui dit que la sécurité d’un pays, ce ne sont pas les autres qui le font, c’est l’affaire d’abord des Congolais. Question d’interpeller davantage les uns et les autres à user chacun de sa compétence et de son influence positive pour solutionner l’actuelle crise. “Nous devons être à la mesure de la tâche, quelles que soient les difficultés, c’est à nous d’agir”, insiste-t-il.

L’ex-ministre du Plan (1+4) a déploré, par ailleurs, le silence de institutions républicaines, du président de la République en passant par son gouvernement sur cette question cruciale où “ils doivent donner une orientation et fixer l’opinion nationale. Nous devons sortir de ce mutisme pour donner un cap et nous avons besoin de ce cap pour que les forces soient mobilisées à l’interne, des énergies autour de cette action pour sortir de cette épreuve que la sous-région, le Rwanda notamment, imposent à la République démocratique du Congo”.

Urgence d’évaluer les actes posés par le gouvernement

Ainsi, Delly Sesanga trouve urgent de jeter un regard objectif sur certains actes du gouvernement en rapport avec la situation sécuritaire du pays. “Je crois qu’il y a eu un certain nombre d’actes qui ont été posés, un certain nombre d’engagements qui ont été pris et qui ne rencontrent pas une cohérence d’ensemble. Je crois que c’est, peut-être, l’instant de vérité où nous devons nous parler pour voir ce que nous devons faire ensemble, pour réviser ce qui a été mal fait, et corriger ce qui doit l’être”. A ses yeux, c’est ce qu’il y a de mieux à faire pour le moment, pour assurer notre propre sécurité.