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L’État dynamite la MIBA, le CAMI lui retire 20 titres miniers

L’État rdcongolais a dépossédé la Minière de Bakwanga (MIBA) de 20 de ses titres miniers pour non-paiement de quelques 4 millions USD de droits superficiaires auprès du Cadastre minier (CAMI) et de la DGRAD.

Par Pold Levi Maweja

Le polygone minier de la Miba à Mbuji-Mayi, chef-lieu du Kasaï oriental. @Photo Droits tiers.

publié le 18 avril 2022 à 03:03:00

Cette décision a, en effet, été prise, selon la mouvance syndicale de la MIBA, par la ministre des Mines, Antoinette Samba. Les titres ravis couvrent, en effet, l’essentiel du fameux polygone de la MIBA, soit près de 45km2. En clair, la MIBA a perdu la zone appelée Massif I qui regorge non seulement plus de 75% des réserves en diamants de la minière, mais aussi des gisements certifiés de l’or, du gaz, du cuivre et surtout du nickel dont la valeur estimée a été chiffrée, en 2009, à 44 milliards de dollars. Nul doute, les actifs arrachés à la MIBA devraient être attribués à une nouvelle société déjà montée sur le papier. Les jours qui viennent devraient la dévoiler.

Et pourtant, le caucus des députés du Kasaï oriental avaient plutôt demandé au gouvernement (du temps d’Ilunga Ilunkamba) de faire la lumière sur le partenariat liant la MIBA à la firme chinoise SACIM qui a longtemps bénéficié d’un régime d’exonérations totales alors que la MIBA à qui l’État doit au bas 350 millions USD demeure soumise aux droits, taxes et autres obligations dues au Trésor. Toutes les tentatives des élus ouest-kasaïens d’aider la MIBA à recouvrer ses droits dans des partenariats noués avec des firmes essentiellement chinoises, n’ont guère abouti ni au gouvernement ni au Parlement.

Éric Ngalula Ilunga, un élu UDPS du territoire de Lupatapata dans la province du Kasaï oriental, a tenté en vain d’obtenir à travers le bureau de l’Assemblée nationale, une traçabilité des ventes des diamants de SACIM auprès du Centre d’expertise, d’évaluation et de certification des substances minérales, précieuses et semi-précieuses (CEEC) qui supervise la vente publique des diamants bruts de la SACIM Sarl.

Même la demande de mise en place d’une commission d’enquête parlementaire sur les activités de la SACIM Sarl est restée sans suite. SACIM exploite, en effet, le diamant à Tshibwe dans la province du Kasaï oriental depuis 2013. Ni la MIBA, ni non plus la population ne tirent profit des activités de SACIM. Aucun projet, rien n’a été fait en faveur du développement communautaire. SACIM, sur base d’un accord conclu le 13 mars 2013, entre l’État propriétaire et actionnaire majoritaire (80%) de la MIBA et une société chinoise dénommée AFEEC, exploite, en effet, la même mine qui a été cédée à Sengamines, du temps de Laurent-Désiré Kabila, à Tshibwe, à 45 km à l’Ouest de Mbuji-Mayi dans le périmètre minier de la Minière de Bakwanga.

Pour rappel, Jean-Charles Okoto Lolakombe, alors PDG – non PAD- de la MIBA n’a pas pu établir devant les médias l’actionnariat de Sengamines. Et du partenariat fifty-fifty RDC-AFEEC d’où est né la SACIM Sarl, il était établi que la production mensuelle serait de plus de 500 000 carats. Aucune institution, ni le ministère des Mines, ni celui du Portefeuille, moins encore les Chambres, ne dispose des statistiques fiables sur la production et les recettes de SACIM. Ce n’est pas une révélation, la MIBA est le cœur socioéconomique de l’espace Kasaï. Or ce cœur est devenu exsangue. Il y a 5 ans déjà, Éliane Mukeni (cadre à la FEC) alors commissaire au compte à la MIBA, avait déclaré la Minière en faillite. Mais le Conseil d’administration avait estimé que la MIBA pouvait se relever à court terme grâce à ses réserves et réaliser un chiffre d’affaires annuel de 2 milliards de dollars. Ces fameuses réserves ont été attachées à la MIBA. Et tout croule singulièrement dans la région de Mbuji-Mayi, environ 5 millions d’âmes. Le FPI avait annoncé un chapelet de projets infrastructurels à coup des millions de dollars. Hélas, le Dg du FPI – remercié depuis-, Patrice Kitebi et des comparses dans des institutions politiques majeures ont trahi la bonne foi du chef de l’Etat.

Lors de sa dernière tournée dans le Kasaï, Fatshi n’a pas caché sa désapprobation devant l’incurie et la prévarication qu’il a trouvées au chantier du barrage de Katende. Le ministre de la Recherche scientifique, José Panda, a, de ce fait, étalé devant la presse, tous les couacs de différents projets lancés au Kasaï en indexant les responsables de ce capharnaüm. Hélas, dans l’espace lubaphone, l’espoir a derechef cédé à l’incertitude du lendemain…comme en 2008, quand les cours mondiaux du diamant avaient périclité dans la durée et contraint à l’exode des milliers des foyers vers notamment la bourgade de Kenge, dans l’ex-Bandundu, à Kinshasa, où des creuseurs artisanaux du diamant se sont reconvertis dans le taxi-moto (phénomène Wewa) et le commerce des produits venus d’Angola à travers le port sec de Lufu. D’autres familles Kasaï ont préféré tenter une vie meilleure au Lualaba et au Haut-Katanga notamment à Lubumbashi.

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