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Luzolo Bambi plaide en faveur de la dépénalisation des délits de presse

Par Charles masudi

publié le 11 mai 2021 à 16:32:29

Le professeur de droit pénal à l’Université de Kinshasa (UNIKIN) et ancien ministre de la Justice, Luzolo Bambi Lesa demeure fermement convaincu que la pénalisation des délits de presse est contradictoire aux principes de la démocratie.

Il s’est exprimé lundi 10 mai 2021 à Kinshasa lors de l’atelier de formation organisé par la MONUSCO et l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC). Lequel s’est axé sur le thème : “l’éthique professionnelle, la déontologie et la dépénalisation des délits de presse”.

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“Dans une démocratie, il n’est pas concevable qu’un journaliste soit jeté en prison pour avoir commis un acte considéré comme une infraction pendant l’exercice de ses fonctions. On peut sanctionner le journaliste autrement que de le mettre en prison dans le cadre de l’émergence de l’Etat de droit”, a déclaré le pénaliste.

De vive voix, le professeur Luzolo a tenu à lever l’équivoque sur la confusion entretenue entre la dépénalisation et la décriminalisation. Pour ce spécialiste du droit pénal, il est hors de question de prendre ces concepts l’un pour l’autre.

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“La dépénalisation n’est pas la décriminalisation. La dépénalisation, c’est la modification de la sanction. Il s’agit de réfléchir sur comment sanctionner autrement que ce qui est prévu au code pénal. Par contre, la décriminalisation est l’ensemble des stratégies prises pour lutter contre les crimes”, a soutenu l’orateur en ajoutant que la dépénalisation favorise la culture démocratique.

De ce qui précède, le professeur Luzolo a noté qu’il est possible de recourir à la responsabilité civile et à la responsabilité disciplinaire lorsqu’un journaliste enfreint la loi dans l’exercice de son métier.

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A cette occasion, l’ancien Garde des sceaux a invité les professionnels de médias au strict respect de l’éthique, de la déontologie et de la morale.

En outre, le professeur Luzolo qui a insisté sur l’exemplarité du journaliste, a révélé que le terme délit de presse n’existe pas dans le droit pénal congolais. Ce qui revient à dire que les infractions découlant du délit de presse, n’existent pas non plus.

“On ne peut pas considérer un acte qui n’est pas consigné dans le code pénal congolais comme une infraction”, a-t-il fait savoir.

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Au demeurant, l’auteur du “Manuel de procédure pénale” a exhorté les journalistes à se battre à ses côtés afin d’obtenir de l’Etat congolais la dépénalisation des délits de presse.

Bien avant, le professeur Rigobert Munkeni Lapess, recteur de l’IFASIC, a entretenu les séminaristes sur un sujet évocateur : “la liberté de la presse, éthique et responsabilité du journaliste congolais”. Dans son intervention, il a relevé que “le travail de journaliste est plutôt un choix décidé en recoupant tous les éléments”.

Au sujet de la responsabilité du journaliste, le recteur Rigobert a recommandé aux professionnels de médias de toujours s’interroger sur l’opportunité de la diffusion d’une information. Il a rappelé qu’il convient de tenir compte du public, de recouper suffisamment les sources et d’approcher les personnes censées donner la solution. En résumé, il a mentionné que la liberté d’informer doit aller de pair avec les lois et les valeurs.

Pour sa part, le professeur Jean-Chretien Ekambo de l’IFASIC a développé, à travers une approche historique, comment la liberté de la presse a été vécue depuis les années avant l’indépendance, afin de permettre aux journalistes de s’assumer.

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En un mot, il a expliqué que la liberté de la presse dépend du contexte du pays.

Intervenant pour le compte de la MONUSCO, son directeur de communication stratégique a encouragé les séminaristes à œuvrer dans le professionnalisme et la rigueur, deux moyens efficaces pour se protéger.

Le ministre de la Communication et des médias qui a ouvert ces assises a demandé aux journalistes de prendre pour une petite bible le manuel de déontologie journalistique.

Favorable à la liberté de presse, Patrick Muyaya a déclaré que “lorsqu’un journaliste est envoyé en prison, c’est une opinion qui se tait”.

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A son tour, Jeanric Umande, président de la commission formation de l’UNPC a exprimé sa satisfaction de voir l’activité se dérouler comme prévu, avant d’annoncer que ces genres d’activités vont s’étendre dans les provinces.

Pour clôturer, Gaby Kuba, président national de l’UNPC, a salué le casting des intervenants ainsi que la qualité de leurs exposés. Il a saisi cette opportunité pour demander aux journalistes de venir à l’UNPC avec leurs projets.

Charles Masudi

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