Le docteur Vincent Biruta, ministre rwandais des Affaires étrangères et de la coopération internationale et Christophe Lutundula Apala Pen’Apala, vice-Premier ministre, ministre congolais des Affaires étrangères se sont finalement serrés la main à Luanda (Angola) en signe d’amorce de rétablissement du dialogue entre la RDC et le Rwanda.

“Rétablir le dialogue rompu à la suite du comportement désobligeant de Kigali qui a fabriqué son groupe armé terroriste dans l’objectif d’accabler la République démocratique du Congo, n’est pas une mince affaire”, chuchote un expert congolais de la diaspora. Mais le chemin de la restauration de la confiance entre les deux États demande bien plus d’efforts du côté rwandais pour “parvenir à cicatriser les frasques des écorchures infligées aux Congolais par leurs voisins naturels, les Rwandais”, a fait savoir un ancien Maï-maï.

Après ce replacement du pont de dialogue entre les deux pays, il faudra effectivement dialoguer, le plus sincèrement. Ce qui n’est pas du tout la nature du Rwanda, recordman du non respect de la parole donnée et diplomatiquement reconnu excellent dans la distribution des mensonges.

En réévaluant ses derniers actes de compromis public, le Rwanda a toujours systématiquement rejeté toute incrimination, y compris celles visiblement démontrées. Sur ce point, dialoguer avec Kigali ne sera que simple formalité. Mais il faut bien pouvoir commencer quelque part et laisser aux témoins et aux partenaires la responsabilité du jugement. “La confiance mutuelle repose également sur des actes de bonne foi. Or, Kigali est toujours de très mauvaise foi vis-à-vis de la RDC”, analyse un un ancien diplomate.

Ses actes, ses propos et son obsession à détruire tout ce qui est congolais n’encouragent pas les citoyens de la République démocratique du Congo, affirme un acteur politique congolais basé dans l’est. Enfin, la confiance mutuelle exige des gestes symboliques de réparation. Malheureusement sur ce point, Kigali est de nature à détruire pour, en même temps, exiger de ses victimes, des excuses solennelles. “Un bourreau qui attend que ceux qui subissent des affres de sa violence fassent acte de génuflexion et de supplications pour s’estimer légendairement supérieur. Des états d’âme qui s’érigent en barrière dans un processus de réparation porteur d’espoir pour les deux Nations.”