Il est l’une des figures incontournables du soukous congolais. Samarino, de son vrai nom Benjamin Kalonda, a enchaîné les succès avec des titres comme Bibi la Katangaise, Oko Lelela Nani ou Bolukaka Nini. Ses chansons font vibrer les clubs de Kinshasa. Elles tournent aussi en boucle sur les ondes et s’exportent bien au-delà des frontières congolaises. Et pourtant, lorsqu’il reçoit l’appel de la SOCODA (Société congolaise des droits d’auteur et des droits voisins), c’est la douche froide.
Samarino se plaint du montant que la SOCODA lui a donné pour ses hits. @Photo Droits tiers.
200 dollars. C’est tout ce que l’organisme lui propose pour l’exploitation de ses œuvres. Une somme ridicule, presque insultante, qui déclenche en lui une colère immédiate. Sur ses réseaux sociaux, Samarino ne mâche pas ses mots : « Imaginez, tous les hits que j’ai sortis et on m’appelle pour me dire qu’il y a 200$ pour moi à la SOCODA. Non mais ce pays ! », a-t-il déploré sur Facebook.
Le message est clair : trop, c’est trop. Samarino refuse de se taire face à un système qui méprise les artistes et les prive de leurs droits. Car il n’est pas le seul dans cette situation. Derrière lui, d’innombrables chanteurs, compositeurs et créateurs congolais sont condamnés à vivre de concerts et de cachets improvisés, pendant que leurs œuvres rapportent ailleurs.
L’affaire met en lumière les dysfonctionnements criants de la SOCODA, un organisme régulièrement accusé de mauvaise gestion et d’opacité. Depuis des années, les faibles montants perçus et l’absence de transparence dans la redistribution des droits d’auteur. Mais jusqu’ici, les plaintes sont restées lettre morte.