Depuis décembre dernier, plusieurs actes de violences, extorsions, pillages et vols sont documentés tous les jours dans les différentes zones occupées par les rebelles, indique, dans un communiqué publié le 6 mars, par le vice-Premier ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani.

Pire que tout, Kigali a déployé ses troupes le 28 février, les 3 et 4 mars derniers, dans les hôpitaux de Ndosho et CBCA Virunga pour enlever des malades, dont la plupart des militaires congolais et leurs garde-malades. Malheureusement, certains d’entre eux ont été sauvagement exécutés sans le respect ou le moindre souci du droit international humanitaire.

L’armée rwandaise et ses supplétifs du M23 ont effectué une série d’incursions dans les hôpitaux de Goma en enlevant une centaine de malades et garde-malades, parmi lesquels des soldats de la RDC. Ils ont sommairement été exécutés, ajoute le communiqué du ministère de l’Intérieur.

– L’enrôlement des mineurs –

À Goma et dans le territoire de Nyiragongo au Nord-Kivu, des centaines d’enfants, très souvent, des mineurs sont enrôlés dans le rang des rebelles du M23. Avec l’intention de renforcer leurs positions et leur présence sur les différentes lignes de front. Des sources locales attestent que la plupart d’enfants sont pris de force et sans consentement de leur tuteur sur le chemin de l’école, brisant ainsi leur rêve de devenir des hommes utiles à la société congolaise, avenir de demain.

« La coalition militaire RDF-M23 poursuit avec les recrutements forcés des jeunes, dont des mineurs et des élèves tel qu’illustré au cours d’une réunion qu’ils ont tenu dans le territoire de Nyiragongo », regrette le patron de la Territoriale.

Comme si cela ne suffisait pas, l’administration parallèle des rebelles oblige à chaque parent d’envoyer trois de cinq enfants, suivre une formation militaire en vue de poursuivre l’œuvre dévastatrice de la déstabilisation de la RDC et de toutes ses institutions.

– Exactions massives des civils –

Pendant ce temps, le Rwanda et ses alliés de l’AFC-M23 continuent de donner la mort à des milliers de Congolais qui tentent de résister à leur approche, déplore la société civile locale. Aussitôt rayés de localités occupées, les pauvres défunts sont remplacés par des Rwandais qui viennent s’emparer des ressources naturelles du Congo-Kinshasa.

Devant ce drame, le gouvernement congolais promet de documenter les témoignages des victimes qui lui parviennent, jusque dans les moindres détails, afin de plaider la cause des millions de civils tués et des déplacés de guerre.

– Washington hausse le ton –

L’administration Trump a également protesté contre les enlèvements de patients dans les hôpitaux par le M23. D’après Lucy Tamlyn, la cheffe de la mission diplomatique américaine à Kinshasa, ces actes montrent une fois de plus le mépris pour la paix dans l’est de la RDC et le mépris pour la population de cette région. « Il n’y a aucune excuse pour ces actes odieux. Les dénégations du M23 n’ont aucune crédibilité et il doit être tenu responsable de toutes ses violations des droits humains ». Comme le secrétaire d’État, Marco Rubio l’a clairement indiqué au président Tshisekedi, « toutes les parties doivent accepter un cessez-le-feu immédiat et respecter la souveraineté de la RDC », a-t-elle souligné.

En tant qu’allié de la RDC, insiste Tamlyn, l’engagement des autorités américaines envers le peuple congolais est sincère. « Comme nous l’avons déclaré maintes fois, nous soutenons la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ». Les temps actuels sont difficiles, reconnaît la diplomatie dont le pays promet d’utiliser tous les moyens diplomatiques pour assurer un avenir serein aux Congolais.

En séjour de travail la semaine dernière à Kinshasa, le procureur de la CPI, Karim Ahmad Khan avait invité les pays du monde à traiter avec la même urgence et la même attention la question des populations de la RDC, qui selon lui, sont aussi précieuses que celles de l’Ukraine, de la Palestine et d’Israël.