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Corneille Nangaa ne dispose d’aucun carré minier (SAEMAPE)

Le Service d’assistance et d’encadrement des mines artisanales et de petite échelle ( Saemape) soutient, après vérification sur le terrain dans le Haut-Uélé, que Corneille Naanga Yobeluo, contrairement à ses revendications, ne dispose d’aucun carré minier. Et qu’il n’est enregistré nulle part, ni au Cadastre minier (CAMI), ni au Saemape ex-Saesscam.

Par Pold Levi Maweja

Corneille Nangaa, le patron de L’AFC-M23 @Photo Droits tiers.

publié le 11 mars 2025 à 05:26:00

Pourtant, début janvier 2019, dans une interview accordée au journal français Le Monde, Corneille Naanga Yobeluo, annonçait son départ de la tête de la CENI au mois de juin de la même année pour se consacrer à ses activités piscicoles, l’agriculture et les mines dans son Haut-Uélé natal. « J’y ai, a-t-il déclaré, acheté des mines d’or et j’ai les permis d’exploitation. Vous pouvez l’écrire. Il n’y a pas que les multinationales étrangères qui doivent pouvoir exploiter nos ressources ». Mais pour le Saemape, les Nangaa ont longtemps vécu au Haut-Uélé comme dans un territoire conquis. Descendants d’une lignée des chefs coutumiers, ils ont fait fi de la loi Bakajika selon laquelle le sol et le sous-sol appartiennent à l’État. L’actuel chef coutumier, père biologique de Corneille et de son frère, le gouverneur Christophe Baseane, s’est établi à Polé-polé, une bourgade riche en or.

Mi-2022, la mouvance de la société civile de Watsa, un vaste territoire du Haut-Uélé a, dans une déclaration, accusé les autorités provinciales de couvrir la présence irrégulière des Chinois dans les sites d’exploitation artisanale de l’or en violation du code minier et de la circulaire de l’alors ministre des mines Antoinette N’samba. « Les autorités censées appliquer vos instructions brillent par l’insubordination notoire et la têtutesse aggravée ; nous citons le chef de Division provinciale des mines ainsi que celui du SAEMAPE et, ces derniers pourtant exécutants de la circulaire sont en réalité les boucliers protecteurs de ces étrangers », écrivent les forces vives de Watsa à la ministre des Mines. Le 12 août 2022, 64e Conseil des ministres, Félix Tshisekedi fait état des activités minières illicites, dans la province du Haut-Uélé, notamment par des étrangers qui exploitent l’or au moyen d’engins lourds, soit dans les zones d’exploitation artisanale en complicité avec des coopératives minières des étrangers, soit dans les périmètres de recherche non encore transformés en permis d’exploitation ou encore dans les aires protégées.

Le chef de l’État charge les ministres de la Justice et des Mines d’initier une mission d’enquête sur les activités illicites dans cette partie du territoire national afin de lui faire part, assorti des recommandations lors de la prochaine réunion du gouvernement. Mais plus rien sur le sujet ne sera évoqué lors de la dite réunion, à lire le compte-rendu fait par Patrick Muyaya si ce n’est que « le Conseil des ministres a adopté le relevé des décisions prises lors de sa soixante-quatrième réunion tenue le vendredi 12 août 2022 », sans dire lesquelles.

Sept mois et dix jours plus tard, soit le 28 mars 2023, Corneille Nangaa sera vu en treillis à Kiwanja, à près de 70 Km au nord de Goma. Il est désormais à la tête de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) qui, officiellement, compte en son sein le M23 soutenu par le régime de Kigali. Le 5 janvier 2023 le P-ca du CAMI , Crispin Mbindule, atteste devant la presse que « [ Corneille] Nangaa est en train de financer le mouvement terroriste M23 grâce à certaines sociétés qui fonctionnent dans la province du Haut-Uélé. Selon les informations que détient le Cadastre minier, ces sociétés appartiendraient à Nangaa à travers des personnes interposées ». Et d’ajouter, « la province du Haut-Uélé a des réserves importantes d’or qui sont actuellement exploitées par la famille Nangaa. Nangaa lui-même a acheté des titres miniers à travers d’autres personnes. Maintenant il a l’argent, il a l’or pour financer le M23. D’ici là, nous allons rendre public les noms de ces sociétés et les personnes qui les gèrent. Ensuite nous allons proposer au ministère de tutelle pour que les droits miniers de ces sociétés soient retirés ». Mais voilà plus de deux ans que la liste des mining de Corneille Naanga gérés par des prête-noms n’est toujours pas rendue publique alors que des ONG locales soupçonnent la société General Mining Corporation (GMC) d’appartenir à l’ancien président de la CENI. La firme en question a, apprend-on, obtenu, le 16 décembre 2022, des permis de recherches pour 55 carrés miniers dans le territoire Wamba, province du Haut-Uélé, ainsi que dans le territoire de Bafwasende, dans la province de la Tshopo. Et bizarrement, il continue de pleuvoir des orpailleurs chinois dans la région et qui n’en font qu’à leur tête.

Le 27 mars 2024, le gouverneur du Haut-Uélé, Christophe Baseane Nangaa, petit frère propre de Corneille, a rejeté catégoriquement sa responsabilité dans l’exploitation illicite des minerais par des sujets chinois dans sa province précisant que son administration ne gère pas le secteur minier. D’après lui, tout ce qui se raconte sur sa personne autour de ce dossier reste une cabale et relève des accusations sans fondements montées par ses adversaires politiques.

« Les mines, à travers le code minier, sont gérées entièrement et exclusivement par le pouvoir central. Le gouverneur de province ne gère pas les mines. Le gouvernement central, à travers le ministère des Mines, a trois branches qui gèrent les mines. Il y a le SAEMAPE, la Division des mines et le Cadastre minier (CAMI). C’est ce dernier qui octroie les droits miniers à X ou Y. Une fois qu’il a octroyé ce document, le gouverneur n’a pas à interférer hormis la recherche de la conformité”, avait éclairé le gouverneur Christophe Baseane.

Et de renchérir :
« Ceux qui disent que les Chinois, les Tanzaniens et toute autre personne qui seraient dans nos forêts en train de détruire l’écosystème, devraient comprendre que ce n’est pas le gouvernement provincial, qui n’a d’ailleurs pas les moyens de s’opposer aux droits qui leur sont conférés par le pouvoir central. Nous devons agir tous au lieu de nous plaindre au nom des innocents et comprendre que le code minier a réglé les choses et que nous tous devrions normalement faire un lobbying ensemble pour que le code soit, d’un côté avec ses avantages, mais de l’autre que l’État soit celui-là qui donne l’impulsion pour que tous les droits des personnes soient garantis », a-t-il renchéri.

Une année après, tout demeure trouble dans le Haut-Uélé si bien que dans la société civile, des voix s’élèvent pour accuser Kinshasa d’une certaine complaisance : à chacun, ses Chinois.

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