Une quarantaine de journalistes se sont réunis, le 30 janvier 2025, dans la ville d’Inongo, pour repenser leur rôle après les élections. Face aux défis de formation, d’indépendance et de régulation, ils ont promis de se réinventer. Le ministre provincial des Médias, Alexis Mputu Bonzali, a salué une initiative inédite, soulignant l’importance des journalistes dans le développement de Maï-Ndombe.
Une quarantaine de journalistes se sont réunis, le 30 janvier 2025, dans la ville d’Inongo, pour repenser leur rôle après les élections @Photo Droits tiers.
À la cathédrale Saint-Albert, le forum organisé par l’Observatoire de la liberté de la presse en Afrique (OLPA) a permis aux professionnels des médias de poser un regard critique sur leur métier. Longtemps marginalisés pour les grandes initiatives nationales, les journalistes, venus d’Inongo et de Selenge, ont profité du dialogue inédit avec les autorités provinciales pour exposer leurs problèmes.
Le ministre Alexis Mputu Bonzali a reconnu les difficultés rencontrées par la presse locale et présenté les grandes lignes du plan d’accompagnement du gouvernement provincial.
– Une presse sous influence –
Loin d’être seulement un espace de formation, la rencontre a mis en lumière les problèmes qui minent le secteur. Phiroger Balimba, représentant de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC) à Maï-Ndombe, a retracé l’histoire des médias dans la province, depuis l’émergence des premières radios dans les années 2000 jusqu’aujourd’hui où le secteur connaît une prolifération : trente chaînes de radio et de télévision. Si la couverture médiatique s’est étendue, dit-il, mais les conditions de travail restent précaires et la régulation quasi inexistante.
Le président du Cadre de concertation provincial de la société civile, Isidore Bolikala Bola, a révélé une réalité troublante : la province ne dispose d’aucune radio véritablement communautaire. « Les radios que nous appelons abusivement communautaires ne les sont pas, car les mentors sont des maîtres absolus. Le culte de la personnalité a pris l’ascenseur”, a-t-il fustigé. Menaces, injures anonymes et conflits internes gangrènent un paysage médiatique où l’indépendance journalistique semble compromise.
– Des recommandations pour un changement durable –
Répartis en groupes de travail, les journalistes ont proposé des solutions pour redresser leur métier. Formation continue, renforcement de l’autorégulation et appui des partenaires extérieurs ont émergé comme des pistes majeures. Le forum, organisé avec le soutien de la Fondation nationale pour la démocratie (NED), ouvre un nouveau chapitre pour la presse de Maï-Ndombe. Encore faut-il que les engagements pris ne restent pas lettre morte.