Le sang a coulé à Ndoluma. Moins de 24 heures après l’accord de cessez-le-feu signé à Dar es Salaam, les forces rwandaises et leurs alliés du M23 ont bombardé cette localité du territoire de Lubero. Quatorze vies fauchées. On compte des civils parmi les victimes. Des familles endeuillées, la province du Nord-Kivu compte encore des morts.

Au lendemain du sommet conjoint SADC-EAC le 9 février 2025, la chefferie des Bamate a vécu l’horreur. Au bilan macabre ci-dessus, s’ajoutent de nombreux blessés et des survivants traumatisés. Hélas, l’effroi règne toujours. Deux jours après, donc le 11 février, les localités de Kanyambi, Ndolama et Tshulo ont été à nouveau ciblées.

Pendant ce temps, dans la province voisine du Sud-Kivu, les affrontements ont redoublé. Dans le territoire de Kalehe, les tirs ont retenti dans les localités d’Ihusi et Munanira. Par contre, l’ennemi a violé la trêve, a alerté le pouvoir de Kinshasa, annonçant qu’il continue à recevoir des renforts.

– Communauté internationale interpellée –

Kinshasa dénonce une violation flagrante de l’accord de paix signé le 8 février sous l’égide de l’EAC et de la SADC en Tanzanie. Face à cette nouvelle agression, le gouvernement congolais réclame :
• Une réunion urgente des chefs d’État-Major général (EMG) comme convenu au sommet conjoint de deux blocs régionaux pour mettre en place un mécanisme de suivi et de vérification,
• Une condamnation ferme de la SADC et de l’EAC, assortie de sanctions contre le Rwanda et le M23,
• Une réunion d’urgence des instances régionales pour évaluer la situation et agir.
En réalité, l’administration Tshisekedi appelle les deux organisations régionales et la communauté internationale à prendre des mesures fortes contre Kigali et ses alliés.

– La RDC ne pliera pas –

Malgré ces pertes tragiques, le Congo-Kinshasa ne reculera pas. Le gouvernement assure qu’il prendra toutes les mesures nécessaires pour défendre son intégrité territoriale et sa souveraineté. Alors que les FARDC restent mobilisées, le peuple congolais est appelé à l’unité. Trop de sang a coulé, beaucoup de promesses ont été rompues, toutefois, le pays exige justice.

– Les résolutions de Dar es Salaam –

Les dirigeants avaient décidé de fusionner les processus de Nairobi et Luanda en vue d’avoir une seule plateforme de dialogue pour toutes les parties prenantes. Pour rendre le processus plus inclusif, de nouveaux facilitateurs seront désignés aux côtés des médiateurs kényan et angolais.

Les chefs d’État ont aussi recommandé la neutralisation des FDLR et le retrait des troupes rwandaises. Les négociations devront reprendre avec toutes les parties, y compris le M23. Le sommet a exigé un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel, la fin des hostilités, la sécurisation de Goma sous occupation des rebelles et la réouverture de l’aéroport de la ville ainsi que des voies d’approvisionnement.

– Retrait des forces étrangères –

Les chefs d’État-major des armées de l’EAC et de la SADC devraient se réunir avant ce week-end. Ils devront vérifier l’application des décisions et avancer sur :

Un plan de sécurisation de Goma et des environs,
La mise en œuvre du plan de neutralisation des FDLR,
Le retrait des troupes rwandaises, selon l’accord de Luanda.