Le site minier de Menda, dans la province de Lualaba, appartenant à Boss Mining du groupe ERG, est le théâtre d’un envahissement inacceptable. Le 19 février 2025, des individus identifiés comme de nationalité chinoise et libanaise, appuyés par des éléments de la Garde républicaine, ont pris possession du site avec des engins lourds. Selon Justicia Asbl, une exploitation sauvage du cuivre et du cobalt s’est alors engagée, en violation totale des normes environnementales et sociales en vigueur.
Une intense activité d’exploitation des minerais dans le site de Menda, au Lualaba @Photo Droits tiers.
Les responsables de Boss Mining, tentant d’accéder au site pour constater les faits, se sont heurtés à un refus catégorique des militaires. Une situation que dénonce vigoureusement Justicia Asbl, une organisation congolaise de promotion et de protection des droits de l’homme.
« Ce pillage massif des minerais riches en cuivre et cobalt appartenant à une entreprise installée régulièrement en RDC et qui est en ordre avec la fiscalité minière, se fait au mépris de la législation minière et environnementale du pays et constitue le point culminant de la mafia dont souffre l’industrie minière en RDC », affirme Me Timothée Mbuya, le président de l’ONG.
– Des éléments armés mis en cause-
L’implication des militaires dans cette affaire pose une question cruciale. Une unité spéciale des forces armées congolaises ne peut se déployer sans l’aval du commandement militaire présidentiel. Pour JUSTICIA Asbl, ce dévoiement des missions de la Garde républicaine sape la crédibilité du pays en matière de gouvernance des ressources naturelles.
« La présence des militaires sur les sites miniers participe à la commission des violations des droits humains et va à l’encontre des engagements que le gouvernement congolais a souscrits en adhérant aux principes volontaires sur la sécurité et les droits de l’homme ainsi que d’autres normes sur la chaîne d’approvisionnement en minerais responsables », peut-on lire dans le communiqué.
Face à cette situation, l’ONG appelle le président de la République à ordonner le retrait immédiat des militaires de tous les sites miniers et à traduire en justice les responsables de cette occupation illicite. Elle exhorte également Boss Mining à saisir l’auditorat militaire supérieur pour que les auteurs de cette violation répondent de leurs actes.