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Forces et faiblesses de la résolution 2723 sur la RDC, le Rwanda et le M23

La récente résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, adoptée à l’unanimité le 21 février 2025, marque un moment important dans la gestion du conflit qui déchire l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Elle reflète une reconnaissance internationale des enjeux complexes qui alimentent cette crise, tout en appelant à des actions concrètes pour y mettre fin.

Me Ntumba Kazumba Hubert est un avocat exerçant à Kinshasa. @Photo Droits tiers.

publié le 28 février 2025 à 04:46:00

Comme toute initiative diplomatique, cette résolution présente à la fois des points forts et des limites. En tant qu’observateur engagé et acteur de la société civile, je tiens à exprimer mon analyse de cette résolution, en mettant en lumière ses aspects positifs, ses faiblesses et les chances qu’elle a de réellement impacter la résolution du conflit en s’attaquant à ses causes profondes.

-Les points forts de la résolution-

La résolution du Conseil de sécurité mérite d’être saluée pour plusieurs raisons. Tout d’abord, elle condamne fermement les actions du groupe armé M23, notamment la prise de Goma et de Bukavu, ainsi que l’établissement d’administrations parallèles illégitimes. Cette condamnation unanime envoie un message clair : la communauté internationale ne tolère pas l’expansion de groupes armés qui menacent la stabilité régionale. En outre, la résolution met en avant le rôle des organisations régionales, telles que l’Union africaine (UA), la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), reconnaissant ainsi l’importance des solutions africaines pour les problèmes africains.

Un autre point fort réside dans l’appel à la reprise des pourparlers diplomatiques entre la RDC et le Rwanda, conformément aux processus de Luanda et de Nairobi. Ces cadres de négociation, bien qu’imparfaits, restent essentiels pour rétablir la confiance entre les deux pays et pour traiter les griefs historiques qui alimentent le conflit. Enfin, la résolution aborde la question cruciale de l’exploitation illicite des ressources naturelles, un problème systémique qui finance les groupes armés et perpétue l’instabilité. L’appel à la transparence et à la traçabilité des minéraux est une étape nécessaire, bien que tardive, vers la rupture du lien entre les ressources et le conflit.

– Les points faibles et les limites –

Malgré ses mérites, la résolution présente des lacunes significatives qui pourraient limiter son efficacité. Premièrement, elle manque de mécanismes coercitifs clairs pour garantir sa mise en œuvre. Bien qu’elle demande au Rwanda de cesser son soutien au M23 et de retirer ses forces de la RDC, elle ne prévoit pas de sanctions concrètes en cas de non-respect. Sans pression tangible, il est peu probable que les parties concernées modifient leur comportement.

Deuxièmement, la résolution s’appuie fortement sur les processus régionaux, qui ont montré leurs limites par le passé. Les accords de Luanda et de Nairobi, bien qu’utiles, n’ont pas réussi à apporter une solution durable au conflit. Sans un engagement renouvelé et une coordination efficace entre les acteurs régionaux et internationaux, ces processus risquent de rester inefficaces.

Enfin, bien que la résolution condamne l’exploitation illicite des ressources naturelles, elle ne propose pas de mesures concrètes pour y mettre fin. Le trafic de minéraux est une source majeure de financement pour les groupes armés, et sans une action concertée pour perturber ces réseaux, le conflit continuera de se nourrir de ces ressources. De même, la condamnation des FDLR, bien que nécessaire, reste insuffisante sans un plan clair pour neutraliser ce groupe.

– Les chances d’impact positif sur le conflit –

En évaluant les chances que cette résolution ait un impact positif sur la résolution du conflit, il est essentiel de considérer à la fois ses forces et ses faiblesses. Selon mon analyse, la résolution a environ 40 à 50 % de chances de contribuer significativement à la résolution du conflit. Ce chiffre reflète les défis liés à la mise en œuvre des mesures proposées, ainsi que la complexité des causes profondes du conflit.

Pour que cette résolution ait un impact réel, plusieurs conditions doivent être remplies. Premièrement, la communauté internationale doit exercer une pression soutenue sur le Rwanda et les groupes armés pour qu’ils respectent les demandes du Conseil de sécurité. Deuxièmement, les processus régionaux doivent être renforcés par un engagement politique accru et des ressources supplémentaires. Enfin, des mesures concrètes doivent être prises pour lutter contre l’exploitation illicite des ressources naturelles, notamment en renforçant les mécanismes de certification et en ciblant les réseaux de trafic.

– Conclusion –

La résolution du Conseil de sécurité représente une avancée importante dans la reconnaissance internationale des enjeux en RDC. Cependant, son succès dépendra de la volonté politique des parties concernées et de la capacité de la communauté internationale à traduire ses paroles en actions concrètes. Sans mesures coercitives, une coordination régionale efficace et une lutte déterminée contre les causes profondes du conflit, cette résolution risque de rester un vœu pieux. Il est donc impératif que tous les acteurs, tant locaux qu’internationaux, redoublent d’efforts pour garantir que cette résolution ne soit pas simplement une déclaration d’intentions, mais un catalyseur de changement durable pour la paix en RDC.

Me Ntumba Kazumba Hubert, Défenseur des opprimés

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