Arrêter sans délai les travaux d’Arena Kinshasa au profit de l’effort de guerre. L’État épargnerait, au bas mot, 150 millions $US pour l’armée. Et la rationalisation du budget 2025, avec le gel de tous les projets de construction d’immeubles, inutiles selon toute logique, portés cependant par tous ou presque ministères, permettrait aussi à l’État d’économiser au moins 240 073 876,57 $US. Mais jusque-là, l’exécutif congolais mise sur la suspension des missions et évacuations sanitaires à l’étranger jugées non essentielles ou encore le gel sur une année, de toute augmentation salariale, correction de grade et mécanisation des agents publics de l’État, à l’exception des militaires et des policiers.
Par ailleurs, la Première ministre Judith Suminwa Tuluka et le dircab du chef de l’État, Anthony Kinzo, devraient formellement lui présenter des propositions de réduction du train de vie de l’État. Ces mesures incluront des coupes budgétaires progressives appliquées aux frais de fonctionnement et aux interventions économiques de la présidence, du Parlement, du gouvernement, du pouvoir judiciaire et des institutions d’appui à la démocratie.
Enfin, les rémunérations des mandataires publics, des membres des cabinets politiques du pouvoir judiciaire ainsi que ceux des institutions d’appui à la démocratie seront également impactées par ces restrictions budgétaires.
Nulle part, dans le budget 2025, figure les crédits alloués au projet Arena qui n’est prioritaire ni urgent, pis, un éléphant blanc, un incubateur de la corruption pour reprendre l’expression de la Lucha, mais dont l’inauguration est prévue au plus tard en septembre 2025, par le chef de l’État. L’Arena n’étant point une priorité, les dizaines de millions de dollars réservés pour la poursuite du chantier devraient plutôt être réorientés vers l’effort de guerre. Au Pt&ntic, un budget de 16 155 332 960 FC soit près de 5,5 millions $US, est prévu pour démarrer la construction du centre Télécoms moderne de 40 étages! Même si l’on était en temps de paix, ce projet est inutilement budgétivore.
Autant que l’acquisition d’un terrain pour la construction d’un bâtiment qui devra abriter tous les services et le siège de l’Union africaine des télécommunications (UAT). Autres constructions d’immeubles pas du tout prioritaire à geler, l’Assemblée nationale dispose des crédits de l’ordre de 19 195 280 201 FC pour l’acquisition d’un terrain devant abriter le siège de l’Assemblée nationale. Projet inutile sinon à quoi servirait le Palais du Peuple. De même la Chambre basse doit abandonner, au profit de l’effort de guerre, son projet de construction d’un bâtiment pour le centre médical, la construction d’un bâtiment destiné à abriter les commissions permanentes, l’imprimerie et certains services administratifs. Au ministère des Sports, 16 000 000 000 FC prévus pour la construction des infrastructures sportives à travers la République (Stade Etienne Tshisekedi à Ndjili, stade municipal de Bandalungwa, stade Lumumba à Matadi, etc., ).
Ces projets peuvent être renvoyés à l’année prochaine car ils n’influencent en rien les compétitions de football. Aux Mines, 15 324 264 215 FC des crédits pour la construction d’un immeuble R+13 pour abriter tous les services du ministère. Visiblement, c’est du gaspillage, car les mines comptent parmi le service le mieux loti en infrastructures. Aux hydrocarbures, les investissements sur ressources propres se chiffrent à 16 129 284 781 FC pour l’exercice 2025 et affectés au dégazage devenu incertain du golfe de Kabuno au lac Kivu ainsi qu’à la construction de la tour des hydrocarbures et à l’acquisition des matériels pour la construction et l’implantation des matériels industriels et certification des réserves pétrolières.
Ces projets devraient aussi attendre car non urgents ni indispensables pour le fonctionnement de l’administration du secteur des hydrocarbures. Au Commerce extérieur, il est aussi aligné 8430 450 582 FC pour l’acquisition d’un terrain et la construction de l’immeuble devant abriter le secrétariat général. En toute logique, il n’y a aucunement urgence. Le ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire dispose d’une enveloppe de 34 154 892 358 FC pour la construction d’un amphithéâtre et d’une bibliothèque à l’université de Bandundu dans la province du Kwilu. Il est prévu un 2e étage sur le bâtiment du secrétariat général. Autres constructions, un bâtiment de 3 auditoires, 2 bureaux administratifs et des latrines au profit de l’ISTM/Goma au Nord-Kivu. Il est clair que ces derniers projets, singulièrement, devraient être renvoyés sine die.
À la Santé publique, il y a un paquet de 271 917 101 544 FC, affectés notamment pour l’acquisition d’équipements en appui aux structures de facilitation à la mise en œuvre de la Couverture santé universelle, pourtant déjà prise en charge par la primature et la présidence, la construction des hôpitaux publics pourtant repris dans le projet PDL-145 T, la construction d’un bâtiment pour le secrétariat général qui en dispose pourtant, etc. Ces crédits équivalents à plus de 92 millions $US pourraient servir utilement à l’armée.
– Des millions pour une école de la rumba –
Le budget 2025 aligne tout un chapelet d’acquisition des terrains et des projets d’érection des tours plutôt futiles à l’instar de ces crédits de 1 057 894 318 FC pour l’achat d’un terrain en vue de la construction d’un immeuble du secrétariat général de l’intégration régionale. Au Budget, 24 331 624 852 FC sont prévus pour « la construction des bâtiments pour la CII, la réhabilitation du bâtiment ALLHADEF et l’acquisition de l’ascenseur pour l’immeuble Ubangi », alors que tous les immeubles de la Place Royale disposent d’au moins deux ascenseurs. La primature a prévu 17 974 174 559 FC soit plus de 6 millions de dollars pour, entre autres, « la réhabilitation des murs de la primature et du bâtiment devant abriter la DAF », lit-on dans le canevas des dépenses en ressources propres de l’État, courant 2025.
Aux Affaires foncières, la construction d’un nouveau bâtiment pour abriter différents services n’est nullement une priorité. Le budget initial prévu pour ce faire, 1 034 045 691 FC , devrait être orienté vers l’effort de guerre. Au ministère de la Culture, 14 917 274 585 FC sont prévus pour la construction d’un marché moderne national des œuvres d’art, des centres culturels, d’une école de la rumba. Il sied de relever aussi ces fonds de 10 407 400 874 FC pour l’érection notamment d’une galerie pilote d’exposition-vente des produits artisanaux à Kinshasa ou encore la création d’un centre pilote de développement des micro, petites et moyennes entreprises et des start-up dans la capitale. Pas si important !
À la Fonction publique, il est projeté d’ériger de nouveaux bâtiments administratifs modernes dans trois provinces pilotes ainsi que la construction du campus de l’ENA et la clôture et aménagement du parking du bâtiment administratif pour 23 868 538 618 FC. Ceci n’est point une priorité ni une urgence. À l’Action humanitaire et Solidarité nationale, des crédits de l’ordre 2 775 306 899 FC sont engagés pour, entre autres, l’acquisition de terrain pour abriter le secrétariat général. Pas du tout important ! Même la CENI, à trois ans, sauf cas de force majeure, de prochains scrutins, a disposé 8274 099 122 FC pour se construire des bâtiments devant abriter les bureaux et entrepôts dans les chefs lieux des provinces et territoires. Idem pour le ministère de Formation professionnelle et métiers, « 69 517 856 328 FC pour la construction de manière progressive des centres de Formation professionnelle dans les provinces ciblées : Kasaï oriental, Kasaï central, Équateur, Kwilu, Tshuapa, Nord-Ubangi, Mongala, Haut-Katanga et Lualaba ». À la vice-primature de l’Intérieur, il est prévu 64 477 215 356 FC pour la construction d’un nouveau bâtiment administratif du secrétariat général, comme s’il en manquait. Même les appendices de la vice-primature (Décentralisation, réformes institutionnelles, Affaires coutumières et relations avec les partis politiques) ont également des projets d’érection d’immeubles dont l’urgence n’est guère perceptible : la Décentralisation, un bâtiment annexe de deux niveaux, avec un budget de démarrage des travaux de 4 395 700 071 FC. Les Relations avec les partis politiques, 867 283 406 FC pour la construction d’un bâtiment administratif pour le secrétariat général. Aux réformes institutionnelles, il est prévu également 4059 071 416 FC pour l’acquisition d’un terrain en vue de la construction d’un immeuble pour abriter le secrétariat général des Affaires coutumières. 20 081 480 175 FC pour la construction des maisons pour les peuples autochtones, des bureaux administratifs pour les groupements et acquisition d’un terrain pour la construction d’un bâtiment R+4 pour le secrétariat général.
– Justice, 39 cabinets conseils de la République !-
Nul doute, si l’IGF avait droit de regard sur l’élaboration du budget, tous ces projets d’élévation d’immeubles seraient élagués pour inopportunité. Il sied donc de réorienter des crédits y afférents à l’effort de guerre. Et concernant le ministère de la Justice, il s’impose non seulement de renvoyer à plus tard la délocalisation de la prison centrale de Makala ainsi que la construction des prisons en provinces en vue d’économiser les 28 835 802 167 FC y affectées. Mais le ministre de tutelle devrait aussi accepter de réduire considérablement le nombre de cabinets d’avocats conseil de la République qui sont actuellement 39, et consomment le gros du budget de 46 731 310 626 FC consacrés à leurs honoraires ainsi qu’à la prise en charge de l’alimentation des détenus et des fournitures énergétiques dans les prisons.
Le concours de l’IGF permettrait, sans doute, de faire la lumière sur les montants inhérents à la prise en charge des dossiers d’indemnisations pour préjudice causé ou subi de fait de fonction dont plusieurs décisions judiciaires condamnant la RDC au paiement des divers dommages. Il a, en effet, été établi que le ministère des Finances, avant l’actuel gouvernement, a complaisamment gonflé des DI devant être payés par l’État. Et, alors que le juge président est sur le départ, les dépenses pour la poursuite des travaux de construction et d’équipements du bâtiment des audiences et de la bibliothèque de la Cour constitutionnelle pose problème d’autant plus que l’essentiel des dépenses a déjà été assuré par le PNUD. Les 9742 885 869 FC prévus pour ce faire par l’État devraient, en toute logique, être expédiés aux forces armées. Et par-dessus tout, la réduction de la taille du gouvernement de 40 ministères à 20, tout en supprimant tous les ministères délégués et vice-ministre permettrait à l’État d’économiser au bas mot 1 milliard $US.