Le parti présidentiel rejette catégoriquement l’initiative de dialogue lancée par les Églises catholique et protestante. Dans un communiqué publié mardi, l’UDPS dénonce ce qu’elle qualifie de démarche « narquoise », menée par la CENCO et l’ECC dont les prises de position ont, selon elle, toujours trahi une hostilité envers les institutions de la République.
L’UDPS accuse les leaders religieux à l’origine du projet de vouloir imposer une négociation illégitime avec le M23/AFC, un groupe armé instrumentalisé par Kigali. En tentant de faire siéger ces rebelles aux côtés du gouvernement, affirme la direction du parti, les deux confessions ont violé les cadres diplomatiques établis à Luanda et Nairobi. Pire encore, a-t-elle poursuivi, les deux confessions ont insulté la mémoire des Congolais massacrés par cette rébellion qualifiée de terroriste par les Nations unies.
– L’inacceptable ingérence religieuse –
Pour l’UDPS, les pères spirituels ont outrepassé leur rôle en se lançant dans des initiatives politiques qui ne relèvent pas de la mission de l’Église. Le parti présidentiel rappelle que la RDC est un État laïc et demande aux responsables religieux de se limiter à prêcher la paix, la cohésion nationale et le respect des institutions légalement établies.
De l’avis des tshisekedistes, le M23/AFC, en tant que groupe armé, a sa place dans le processus de Nairobi, au même titre que d’autres factions rebelles. En revanche, aucun dialogue direct ne peut être envisagé entre le gouvernement et cette organisation pro-rwandaise qui sème la désolation au Nord-Kivu.
– Soutien aux institutions et aux efforts diplomatiques –
Face à la dégradation de la situation sécuritaire, marquée par l’invasion de plus de 10 000 militaires rwandais à Goma, les pro-Tshisekedi ont réitéré leur soutien indéfectible aux institutions engagées dans les négociations diplomatiques. De plus, ils appellent à la poursuite des efforts entrepris dans le cadre des processus de Luanda et Nairobi pour trouver une issue pacifique aux conflits.
Sur le plan international, le parti présidentiel exige des sanctions immédiates du Conseil de sécurité de l’ONU contre Paul Kagame et tous les dirigeants rwandais impliqués dans les violations des droits humains en RDC. Aussi, l’UDPS demande à l’Union européenne de suspendre toute coopération économique avec le Rwanda, notamment dans le secteur des minerais critiques, exploités illégalement au Congo-Kinshasa et revendus sur les marchés internationaux au prix du sang congolais.
– Appel à la vigilance et à l’unité nationale –
Le parti au pouvoir assure suivre de près l’évolution de la situation sécuritaire, réaffirmant sa conviction que le pays sortira victorieuse de cette guerre. Elle exhorte, au même moment, la population à rester soudée autour des institutions et rejette toute tentative de division. Pour le parti présidentiel, c’est par la cohésion et la résistance que le pays préservera son intégrité territoriale et mettra ainsi en échec les manœuvres de déstabilisation venues de l’extérieur.