Les anciennes du Forum d’action des femmes (Women’s Action Forum, WAF) ont été rejointes par les modernes de l’Aurat March, la marche des femmes en ourdou, à Lahore, la grande ville de l’Est frontalier de l’Inde.

Elles se sont rassemblées plus de 300 hommes et femmes pour commémorer la manifestation des femmes du 12 février 1983 contre le dictateur Zia-ul-Haq qui venait d’islamiser la législation à marche forcée.

Nous voulons honorer celles qui se sont battues pour les droits des femmes depuis 1983 et même avant, explique à l’AFP Haiqa Nasir, membre de l’Aurat March.

« Nous venons confier les rêves à la nouvelle génération », répond Khawar Mumtaz, 79 ans, un membre du WAF qui était de la manifestation du 12 février 1983.

Alors, le WAF existe depuis deux ans. Aujourd’hui, pour « faire avancer le mouvement », il faut unir les efforts avec l’Aurat March, renchérit Erum Malik, également du WAF.

« Il faut des générations pour atteindre nos objectifs, et ceci est un pas en avant pour nous toutes », assure-t-elle, dans un pays qui recense chaque année des centaines de crimes dits « d’honneur » — des hommes tuant des femmes de leur famille parce qu’ils ressentent leur comportement.

Dans le pays musulman très conservateur et patriarcal, les marches du 8 mars sont controversées car les participants y abordent des thématiques qui divisent l’opinion comme le divorce, le harcèlement sexuel ou les règles.

Chaque année, leurs slogans les plus provocateurs suscitent la polémique pendant des semaines et leur valent de violentes menaces.

Leurs détracteurs les accusent de promouvoir des valeurs libérales énoncées comme occidentales et de ne pas respecter les sensibilités religieuses et culturelles locales.

En 2020, des islamistes avaient lancé des pierres sur l’Aurat March d’Islamabad.