Le DG de la Régie des voies aériennes (RVA), Léonard Ngoma Mbaki, annonce la construction du nouveau bâtiment de la direction générale de la RVA SA, grâce aux fonds obtenus de la Banque africaine de développement (BAD) dans le cadre de la phase 2 du projet prioritaire de sécurité aérienne. La RVA a, pour ce faire, lancé un appel d’offres paru dans un numéro du Soft international, journal appartenant au PCA de la Régie des voies aériennes, Tryphon Kin Kiey Mulumba. Dieu seul sait à combien culmine la facture que le journal qui se veut de droit international a collée à la RVA SA.
Le vice-Premier ministre des Transports, Jean-Pierre Bemba Gombo, le DG de la RVA, Léonard Ngoma Mbaki et le ministre du Portefeuille, Jean-Lucien Bussa @Photo montage Ouragan.
Et pourtant, le projet dont question n’est repris nulle part, dans le canevas 2025 du VPM des Transports, voies de communication et désenclavement, Jean-Pierre Bemba Gombo. Le seul projet de construction d’immeuble repris dans le budget 2025 pour le secteur, est celui en faveur de la Commission nationale de prévention routière, une tour de trois niveaux. Dans le domaine du secteur de transport aérien, les interventions économiques, sociales, scientifiques et culturelles, pour l’exercice 2025, ne portent que sur l’Autorité de l’aviation civile (AAC) 1 574 727 926 FC, la Coordination des opérations de sauvetage des aéronefs 153 849 879 FC, le Comité national de sûreté de l’aviation civile 555 410 935 FC. La RVA qui gère le go-pass, près de 110 milliards des revenus en 2024 (autant projetés pour 2025), devrait se servir de cette cagnotte pour moderniser la navigation et les sites aéroportuaires de la RDC. Hélas
Pis, la construction du bâtiment de la direction générale de la RVA SA n’est point alignée dans l’agenda convenu entre, d’une part, la BAD, et d’autre part, les ministères des Finances et des Transports congolais. Selon un document de la BAD dont Ouragan a obtenu copie, il est mentionné que la phase 2 du projet prioritaire de sécurité aérienne a été approuvée le 18 octobre 2018 avec comme date de signature, le 18 décembre 2018 et celle d’achèvement, le 31 décembre 2026. Le projet prioritaire de sécurité aérienne en République démocratique du Congo (RDC) est, en effet, en phase avec le plan directeur national intégré des transports (PDNIT) financé par la BAD en 2016 qui identifie le secteur aérien comme un levier central de la politique de déplacement de la population et du rayonnement économique du pays.
La Phase I du projet a déjà englouti plus de 120 millions de dollars. Et pourtant, l’on trouve encore des pistes en terre battue même dans de grandes villes comme Boende où, il y a peu, un avion s’est enlisé dans la boue et n’a pu décoller que grâce à l’aide de la population qui a poussé l’aéronef tel un chariot. Pour la phase 2, la BAD et les ministères partenaires ont désigné, de commun accord, comme bénéficiaires, les zones d’influence directe du projet (ZIP) à savoir les villes de Kindu, Mbuji-Mayi et Kisangani avec respectivement près de 454 000 hab., 3,3 millions d’hab. et 1,6 millions d’hab. Il n’est nullement question de Kinshasa ! Les principaux services bénéficiaires directs du projet, poursuit le contrat, sont la RVA SA qui devrait être dotée d’infrastructures modernes. Il s’agit d’outils High tech dont un doppler VHF omnidirectionnel, 8 chaînes radios/ stations VHF ou encore un instrument de landing system. Et la BAD précise que ces acquisitions se feront « avec des recettes accrues grâce à la croissance du trafic ». En d’autres termes, le go-pass. Il est également noté le personnel de la RVA et de l’AAC.
Le projet devrait également prendre en charge les compagnies aériennes par de meilleures conditions d’exploitation (infrastructures aéroportuaires et équipements CNS/ATM modernes, sûres). Les entreprises nationales bénéficieront des retombées en termes de commandes et marchés pendant l’exécution de la phase 2 du projet prioritaire de sécurité aérienne. La RDC devrait ainsi avoir une meilleure image au plan international en matière de transport aérien avec un impact positif sur les investisseurs, le tourisme, etc., et les populations des zones de projet, par la création relative d’emplois pendant les travaux de réhabilitation des infrastructures et de construction de bâtiments ; les populations congolaises devraient jouir de l’accroissement de la mobilité intérieure, dans un environnement sécurisé, du fait du désenclavement de localités importantes ne disposant pas de moyens sûrs de transport par les autres modes.
L’objectif sectoriel du projet est de contribuer à l’amélioration durable du transport aérien en le rendant sûr, sécuritaire, fiable et abordable en vue de la consolidation de son rôle pour le désenclavement intérieur et extérieur de la RDC. Spécifiquement, il vise à réhabiliter les infrastructures aéroportuaires et les équipements de navigation aérienne, renforcer les capacités des personnels techniques de l’AAC et de la RVA et réaliser des études stratégiques sur le transport aérien en RDC. Nulle part, la BAD ne fait mention d’une RVA tower à ériger à Kinshasa. Et des observateurs souhaitent que les deux ministères de tutelle, Transports et Portefeuille, instruisent le conseil d’administration de la RVA SA de ne pas se servir des recettes de l’Idef (go-pass) pour se lancer un chantier sans réels intérêts publics sinon égoïstes, et mettre ainsi le gouvernement devant un fait accompli.
Le conseil d’administration de la RVA SA est donc en rébellion avec les principales recommandations de récents états généraux du portefeuille. D’ores et déjà, le ministre du Portefeuille, Jean-Luc Bussa Tongbia a élaboré un portrait-robot pour les mandataires publics dans tous les secteurs. Être du domaine, est le critère érigé en passage obligé. Nul doute, l’actuel conseil d’administration de la RVA se retrouve donc en ballotage trop défavorable. Crash en perspectives.