Réforme constitutionnelle, Tshisekedi obtient le soutien de 5 ex-Premiers ministres
L’idée de la réforme constitutionnelle séduit des poids lourds politiques. Le président Tshisekedi peut compter sur le soutien explicite de cinq anciens Premiers ministres : Léon Kengo wa Dondo, Evariste Mabi Mulumba, Adolphe Muzito, Samy Badibanga et Norbert Likulia Bolongo. Réunis le 15 janvier à Kinshasa, ces caïmans du marigot politique congolais ont déclaré « soutenir l’initiative du chef de l’État ».
Par Patrick Mputu
Léon Kengo wa Dondo, Evariste Mabi Mulumba, Adolphe Muzito et Samy Badibanga, tous anciens Premiers ministres de la RDC @Photo Droits tiers.
publié le 17 janvier 2025 à 10:09:06
Au-delà du soutien au projet, les ex-PM se sont prononcés aussi en faveur de la mise en place d’une commission multidisciplinaire pour évaluer et revisiter les fondements juridiques de la République. En clair, le groupe de 5 s’engage à participer activement à ce « débat de société » afin d’orienter des réformes qu’il qualifie de nécessaires pour l’intérêt général du pays.
– Vision partagée pour le développement –
Les anciens chefs du gouvernement ont également abordé les défis sécuritaires persistants dans l’est du Congo-Kinshasa. Avec fermeté, ils ont « condamné les agressions répétées » qui menacent l’intégrité territoriale. Reconnaissant les efforts déjà engagés, ils encouragent le commandant suprême à maintenir une offensive diplomatique et militaire pour mettre fin à ce conflit vieux de plusieurs décennies.
Sur le plan socioéconomique, Kengo, Mabi, Muzito, Badibanga et Likulia ont placé le curseur sur la souffrance des populations et des fonctionnaires publics. Néanmoins, ils ont encensé des avancées dans la gestion publique, rendues possibles grâce aux partenariats avec les institutions de Bretton Woods (Banque mondiale et FMI). « Le programme économique actuel fixe des critères de performance précis qui commencent à produire des résultats », notent-ils.
– Un appui important –
Le rassemblement s’est distingué par quelques absences remarquées. Si Likulia Bolongo est mentionné, sa signature figure en PO parmi les appuis officiels. D’autres anciens Premiers ministres, tels que Matata Ponyo et Bruno Tshibala, engagés dans l’opposition, ont décliné l’invitation. Par contre, Lunda Bululu, son absence a été actée pour raisons de santé.
Le message est néanmoins sans équivoque : le bloc d’ex-dirigeants soutient le processus de réforme de la loi fondamentale et s’invite dans le débat pour façonner l’avenir institutionnel du Congo. La mémorable rencontre s’est tenue deux jours avant la commémoration du 63ᵉ anniversaire de Patrice Lumumba, symbole de la souveraineté nationale.
« Le dialogue est le maître mot ». C’est ainsi que le cardinal Fridolin Ambongo a conclu dimanche, son homélie à la cathédrale Notre-Dame du Congo. Une messe particulièrement attendue, car il s’agissait de la première célébrée par le prélat depuis l’incursion du M23 soutenu par le Rwanda à Goma. « Notre nation est en danger, ne perdons pas de temps si nous voulons sauver le Congo », a-t-il éveillé, son regard scrutant la foule.
Le commissaire fluvial de Bulungu vient d’interdire tout mouvement de navigation sur la rivière Kwilu, dans la province portant le même nom. Cet arrêté vise à prévenir de nouveaux cas de naufrage sur le lit de ce cours d’eau et des infiltrations pendant cette période d’agression.