Pas un seul congolais, même pas ceux-là que les artistes musiciens de la RDC présentent comme “dollar-bivore”, “sauveur de l’humanité”, “FMI”, “grand saoudien ‘, “mutshi wa dollars” (arbre à dollars), etc., ne se retrouve dans les top 100 des milliards africains dans le classement Forbes 2024.
L’immeuble Forbes à New York (Rafael Chamorro, CC BY-NC-SA 2.0) @Photo Droits tiers.
Au cours de l’année 2024, les données conjointes de Forbes et de Bloomberg ont révélé la présence de 21 milliardaires africains. Ces personnalités se distinguent par la localisation de leurs actifs en Afrique et par leur résidence sur le continent. Selon Bloomberg et Forbes, le peloton de 20 premiers milliards africains est dominé par trois pays, l’Afrique du Sud, l’Égypte et le Nigeria. Ces nations regroupent à elles seules la majorité des milliardaires africains, illustrant leur influence économique et leur dynamisme dans plusieurs secteurs, notamment l’industrie, les services financiers, les télécommunications, la cimenterie, les médias, les mines et les assurances.
Le Nigérian Aliko Dangote continue de trôner au sommet du classement des fortunes africaines, avec une richesse estimée à 28,1 milliards de dollars. Industriel emblématique du secteur du ciment, sa réussite témoigne de l’importance de ce secteur dans l’économie africaine.
Et en deuxième position, Bloomberg et Forbes notent Johann Rupert & family Afrique du Sud 13,7 Mds $US, suivent Nicky Oppenheimer Afrique du Sud 11,7 , Nathan Kirsh Eswatini 9,38 Nassif Sawiris Égypte 8,72, Naguib Sawiris Égypte 6,98, Mike Adenuga du Nigeria 6,7, Abdulsalam Rabiu Nigeria 5,2, Mohamed Mansour Egypte, 3,3, Koos Bekker Afrique du Sud 2,9, Patrice Motsepe Afrique du Sud 2,7, Issad Rebrab & family Algérie 2,5, Michial Le Roux Afrique du Sud 1,8, Mohammed Dewji Tanzanie 1,8, Strive Masiyina Zimbabwe 1,8 , Aziz Akhannouch du Maroc 1,7 Christoffel Wiese Afrique du Sud 1,7, Othman Benjelloun Maroc 1,4, Femi Otedolo Nigeria 1,4 , Youssef Mansour Egypte 1,3. Et un autre “pharaon”, Yassen Mansour termine le top 20 des milliards africains avec 1,2 milliard de dollars. À 62 ans, ce magnat diversifié reste, toutefois, un acteur influent de l’économie égyptienne.
Cependant de l’avis des observateurs, le classement des milliardaires africains établi par Bloomberg et Forbes a tout faux car il met de côté des politiques. Or, sur le continent, particulièrement en RDC, les acteurs politiques (surtout aux affaires) sont de loin plus riches que des hommes d’affaires. Le hit des milliards africains devrait compter au moins dix acteurs politiques de la RDC, à la lumière de tous ces scandales financiers retracés par l’Inspection générale des finances (IGF) et ces cas nommément identifiés, dans Panama papers et Congo hold-up, d’embourgeoisement en un clin d’œil – pour reprendre l’expression chère au journaliste Berlin Atu Atu recherché voilà plus de 20 ans, pour son enquête sur les nouveaux “mouvanciers” de l’Afdl, par les services sur ukase de (feu) Gaëtan Kakudji, tout puissant ministre de l’Intérieur sous Laurent Désiré-Kabila, mais contrôlant aussi le secteur d’import-export et le commerce général.
Étonnant que pas un seul nom des “familles présidentielles” ne soient citées en ordre utile par Bloomberg et Forbes! Même pas un seul de ces miniers chinois devenus congolais qui vident tout l’or dans Mwenga et dans diverses contrées du Sud-Kivu ou encore ceux, “en complicité avec des Libanais désormais congolais qui ré-exploitent les rejets miniers de la Gécamines au Lualaba sous les couverts des hommes forts”, comme dénoncent les ONG locales.
À Kinshasa, l’homme de la rue n’en reviendra pas que Didi Kinwani, Eric Mandala ou encore Abed Achour soient relégués à jouer le pré-préliminaire pour prétendre se qualifier à la Ligue africaine des champions des affaires. À l’IGF, l’on n’est guère impressionné par les prétendus richards congolais psalmodiés, louangés par des musiciens congolais.
En RDC, il y a plus des enrichissements illicites surtout dans les mines, dans l’informel, des m’as-tu-vu, des nababs et des cuistres à l’image de ce négociant de diamant de Mbuji-Mayi, Tshiswaka alias “Ndana Ngetelela” (Dan Getler en Tshiluba, une langue du centre de la RDC), qui aime gonfler d’importance et d’intérêts le moindre don pécuniaire fait à sa communauté.