Le FCC remet les pendules à l’heure. Joseph Kabila n’est pas un retraité silencieux, mais un “taiseux”. La métaphore de sa famille politique intrigue : un lion endormi ne saurait être confondu avec un fauve mort. « Ceux qui croient que le raïs s’est retiré de la scène politique pour de bon se trompent lourdement », proclame un communiqué signé par Raymond Tshibanda, responsable de la cellule de crise de l’ex-majorité au pouvoir.
Joseph Kabila, ancien président de la République @Photo Droits tiers.
Le pro-Kabila rappelle les mots de leur chef de file, tenus en janvier 2019 lors de son dernier message à la nation : « Avec votre concours, j’ai fait ma part. Pour l’heure ». Ces propos énigmatiques, notamment l’incise “pour l’heure”, indiquaient, selon sa famille politique, une simple pause, un congé sabbatique, et non une abdication politique.
– Promesse du retour –
L’ancien chef de la diplomatie congolaise affirme que le 4ᵉ président de la RDC reste une figure incontournable. Ses actions, décrites comme “concrètes”, sont vues par ses partisans comme la clé pour “relever les défis à venir”. D’ailleurs, son message de vœux est accompagné d’une prophétie, voire d’une promesse : Avec Dieu guidant le raïs (comme on surnomme Kabila), le succès est 100% sûr (le slogan de JKK lors de la présidentielle de 2011 où il avait rempilé).
« Dans la lutte sans merci contre la dictature […] sachez que vous pouvez et devez compter avec l’homme sage à la parole rare mais aux actions concrètes. Une assurance pour l’avenir du pays », a lâché le vieux routier. Dans un contexte de crise multiforme, les déclarations de M. Tshibanda laissent penser que, dans les coulisses, le Lion de Kingakati s’active. Son rugissement pourrait être imminent, confie un analyste à Ouragan.
La plateforme du sénateur à vie a choisi l’anniversaire du 4 janvier 1959, marquant la lutte pour l’indépendance, pour galvaniser ses troupes. Le ton est grave, l’heure est à la mobilisation. Tshibanda accuse le régime au pouvoir de “prédation tribalo-politique” et de piétiner les libertés conquises de haute lutte par les martyrs de l’indépendance. « Bravez la peur ! Ne succombez pas aux illusions des promesses non tenues. Le Congo, notre cher pays, mérite mieux que l’autosatisfaction d’une élite déconnectée », lance-t-il.
Joseph Kabila refait parler de lui. En décembre, il avait rencontré Moïse Katumbi et Claudel Lubaya à Addis-Abeba. La situation sécuritaire et humanitaire dans l’est du Congo devient plus volatile. Les combats entre les rebelles du M23, soutenus par Kigali, et l’armée congolaise étaient au cœur des discussions. Ils s’affichent désormais ensemble. Leur lutte contre la réforme constitutionnelle prend de l’ampleur. Ils la jugent illégale et inopportune. La position des anti-changement est ferme : « Personne n’est propriétaire, mais locataire du pouvoir ». Pour eux, la Constitution, fruit d’un consensus national, définit clairement la durée des mandats présidentiels.