Le couperet est tombé : le centre culturel Aw’art, lieu emblématique de création artistique de Kinshasa, ferme ses portes. Selon la direction de ce centre situé dans la commune de Bandalungwa, la mesure est due à “l’épuisement des garanties financières”. La disparition de ce bastion culturel résonne comme un silence assourdissant, laissant un grand vide dans un pays où la culture est encore insuffisamment valorisée.
Le centre culturel Aw’art ferme ses portes @Photo Droits tiers.
Pendant six ans, ce centre, témoin et acteur du génie artistique congolais, a su braver les défis dans “un secteur quasiment abandonné dans notre pays”. Il a permis à des dizaines d’artistes de rêver, d’oser, de créer. “Nous avons produit plus d’une centaine de projets de prestation et accompagné plus d’une dizaine d’artistes dans leur développement, sans aucun financement extérieur ni étatique”, souligne la direction.
– Épuisement des garanties financières –
Aw’art annonce, avec amertume, “la fermeture des portes du centre culturel”. Les raisons sont implacables : “Nous avons épuisé toutes nos garanties financières et nous sommes obligés de fermer pour le moment en attendant de trouver des solutions pour nous reconstruire”.
Cette fermeture, loin de ne toucher que les murs du centre, laisse un vide béant dans le paysage culturel congolais. La direction ne cache pas ses inquiétudes : “Conscients du vide que cette fermeture créera dans le milieu culturel congolais en général et kinois en particulier, nous sollicitons votre soutien durant cette période”.
Le combat continue. Ce soutien, Aw’art le réclame avec dignité et espoir : “un soutien qui s’inscrira dans l’optique de faire un plaidoyer auprès de personnalités susceptibles de nous accompagner”. À ceux qui ont été témoins de cette aventure, Aw’art adresse une reconnaissance sincère : “Nous profitons aussi pour remercier toutes les personnes tant physiques que morales qui nous ont accompagnés jusque-là”.
Depuis 2018, Aw’art avait donné vie à un espace unique, “un lieu d’art et de culture, comprenant des studios de création et un lieu de prestations artistiques”. Cet endroit représentait bien plus qu’un simple centre culturel : il incarnait “une volonté d’offrir aux artistes et à la jeunesse un endroit d’expression artistique libre, sûr et adapté à nos réalités”.