Laurent-Désiré Kabila : un héros toujours vivant dans les cœurs
Le Palais des Marbres, lieu chargé d’histoire, a accueilli jeudi 16 janvier une foule de parents et d’enfants venus honorer la mémoire de M’zee Laurent-Désiré Kabila. Ce 24e anniversaire de son assassinat était l’occasion de rappeler l’engagement de l’ancien président congolais, défenseur de l’intégrité territoriale et du développement du pays.
Par Jonathan Luambua
Parents et enfants visitent le bureau de travail du défunt héros national, M’zee Laurent-Désiré Kabila @Photo Droits tiers.
publié le 17 janvier 2025 à 10:19:00
Des visites guidées ont permis aux participants de découvrir les derniers moments de la vie de M’zee Laurent-Désiré Kabila, surnommé le soldat du peuple. Certains écoliers ont pris des notes lors des explications. Les visiteurs ont également découvert son bureau, lieu de son assassinat, où est exposée dans une armoire vitrée la veste qu’il portait le jour de sa mort.
Sur le jardin de la résidence, une exposition de photos retraçait son parcours, de maquisard au chef d’État. « Le 16 janvier est une date clé pour tous les Congolais. Elle rappelle les luttes de M’zee pour l’indépendance économique, l’auto-prise en charge et le nationalisme », a expliqué Isaac Ngoyi, consultant à la Fondation Kabila.
– Prière et souvenirs –
La commémoration a débuté par un culte d’action de grâces à la cathédrale protestante du Centenaire. Les familles biologique et politique de M’zee, avec en première ligne, l’ancienne Première dame Olive Lembe Kabila et la sœur jumelle de l’ex-président JosephKabila, étaient présentes aux côtés de plusieurs personnalités politiques. « Il faut se battre pour que la démocratie subsiste. Aujourd’hui, c’est comme si elle était morte », a-t-elle fustigé, en évoquant l’héritage de son défunt beau-père.
– École de patriotisme –
À Beni, des jeunes ont été appelés à s’inspirer du parcours de M’zee. « Commémorer M’zee Laurent-Désiré Kabila, c’est commémorer l’amour de la patrie », a affirmé Fabrice Mulwahali. L’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo a, quant à lui, salué sur X la mémoire de l’illustre disparu en rappelant sa célèbre phrase : « Ne jamais trahir le Congo ». Ce mot d’ordre, indique-t-il, restera une flamme vive dans la mémoire des Congolais.
– Les dernières heures de Kabila racontées –
Ce jour-là, en 2001, il a été abattu dans son bureau au Palais des Marbres, à Kinshasa, par son garde du corps Rachidi Mizele Kasereka. L’assassin a été tué dans sa fuite par Eddy Kapend, aide de camp du chef de l’État, aujourd’hui commandant de la 22e région militaire. En 2003, la Cour militaire avait condamné à mort une vingtaine de suspects, dont Kapend, pour négligence dans la protection du président. Ces peines furent ensuite commuées en prison à vie. En 2021, Eddy Kapend a bénéficié d’une grâce présidentielle accordée par l’actuel président Félix Tshisekedi.
– Des questions sans réponse –
Près d’un quart de siècle après les faits, le procès lié à cet assassinat laisse encore des zones d’ombre. Les commanditaires réels du meurtre n’ont jamais été identifiés. Une partie de la population réclame toujours des réponses pour lever le voile sur les circonstances exactes de cette tragédie.
– Les derniers instants de Kabila –
Le mardi 16 janvier 2001, Laurent-Désiré Kabila travaille dans son bureau au Palais des Marbres, situé dans la commune de Ngaliema, à Kinshasa. Aux environs de 13 heures, il accorde quelques audiences, notamment aux hommes d’affaires et politiciens.
Peu avant 14 heures, un jeune caporal de la Garde présidentielle, nommé Rachidi, demande à rendre hommage au chef de l’État. Il obtient l’autorisation d’entrer. S’avançant calmement vers Kabila, en pleine conversation avec un conseiller, il dégaine son arme et tire à bout portant. Le président s’effondre, touché au cou et à l’abdomen. Rachidi Mizele tente de prendre fuite mais il est immédiatement abattu par Eddy Kapend, témoin de la scène.
– Confusion et silence –
Laurent-Désiré Kabila est aussitôt transporté à la clinique Ngaliema. Dans l’après-midi, les nouvelles sont contradictoires. Des rumeurs circulent dans une Kinshasa figée par la peur. Certaines affirment que le président est décédé, d’autres avancent qu’il est encore en vie et aurait été transféré au Zimbabwe. Le flou persiste jusqu’au 18 janvier 2001, date à laquelle le gouvernement annonce officiellement le décès du troisième président du Congo-Kinshasa.
« Le dialogue est le maître mot ». C’est ainsi que le cardinal Fridolin Ambongo a conclu dimanche, son homélie à la cathédrale Notre-Dame du Congo. Une messe particulièrement attendue, car il s’agissait de la première célébrée par le prélat depuis l’incursion du M23 soutenu par le Rwanda à Goma. « Notre nation est en danger, ne perdons pas de temps si nous voulons sauver le Congo », a-t-il éveillé, son regard scrutant la foule.
Le commissaire fluvial de Bulungu vient d’interdire tout mouvement de navigation sur la rivière Kwilu, dans la province portant le même nom. Cet arrêté vise à prévenir de nouveaux cas de naufrage sur le lit de ce cours d’eau et des infiltrations pendant cette période d’agression.