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Kin paralysée : grève des chauffeurs et flambée des dépenses

Kinshasa s’est réveillée sous le signe de la confusion ce lundi, avec des artères quasiment désertées par les taxi-bus. La grève initiée par les conducteurs de transports en commun, en contestation des nouveaux tarifs imposés par l’Hôtel de ville, a contraint de nombreux habitants à faire le pied. De larges pans de la capitale ont été paralysés, plongeant les Kinois dans la détresse.

Par Jonathan Luambua

Un receveur à bord d’un bus 207 circulant sur le boulevard du 30 Juin à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo @Photo Ouragan.

publié le 13 janvier 2025 à 20:52:48

Un quotidien chamboulé. De Kintambo-Magasins au rond-point Victoire, en passant par Selembao et Bandal-Moulaert, le phénomène du « demi-terrain » (où les chauffeurs refusent de parcourir des trajets complets), était particulièrement marquant. Les motos se sont imposées comme le dernier recours pour des passagers déterminés à rallier leurs lieux de travail, d’études ou de commerce.

Pour beaucoup, cela s’est traduit par des dépenses exorbitantes. « Aujourd’hui, j’ai dû dépenser 5 000 FC contre mes 1 000 FC habituels pour arriver au bureau. Il n’y avait aucun taxi-bus sur mon trajet habituel », témoigne Christian Mutombo, exaspéré par la rareté des taxis. Un sentiment partagé par de plusieurs kinois, contraints de réorganiser le premier jour de la semaine déjà éprouvant.

– Les chauffeurs dénoncent des tarifs inadaptés –

Le mécontentement des chauffeurs trouve sa source dans la grille tarifaire actualisée, jugée « décorrélée des réalités du terrain ». Entre embouteillages chroniques et tracasseries administratives, les conducteurs peinent à trouver leurs gains sur les frais supplémentaires qu’ils doivent assumer. « Il nous faut des heures pour franchir certains axes. De Bandal à l’avenue du Commerce, par exemple, cela peut prendre jusqu’à trois heures. Ces nouveaux tarifs ne compensent pas ces difficultés », explique un conducteur de la ligne Bandal-Gombe.

Il s’agit d’une décision prise de manière unilatérale, fulmine le Syndicat national des chauffeurs du Congo. D’où, les membres de l’organisation réclament un dialogue avec les autorités provinciales pour parvenir à une solution équilibrée.

– Motocyclistes, grands gagnants de la crise –

Alors que les chauffeurs de taxi-bus dénoncent les pertes, les motocyclistes, eux, enregistrent une nette hausse de leurs revenus. « Hier, j’ai gagné 60 000 FC, et ce lundi, à midi seulement, j’avais déjà dépassé 40 000 FC », se réjouit vieux Tonton, motard opérant sur le tronçon terminus Bandal-Moulaert. Avec des trajets facturés parfois jusqu’à 2 000 FC au lieu des 1 000 FC habituels, leur activité connaît un boom, au grand dam des passagers.

Face au chaos, les associations de chauffeurs appellent les autorités compétentes à revoir ces mesures, en tenant compte des spécificités de la mégapole. Les protestataires font allusion à la congestion permanente, aux coûts de maintenance élevés et tracasseries routières. Une situation qui, sans réponse adéquate, pourrait encore, selon leurs délégués, fragiliser davantage la mobilité des habitants de Kinshasa, eux qui sont déjà confrontés à une inflation galopante.

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