Selon le rapport de la mission de suivi de la mise en œuvre des exigences minimales du processus de Kimberley dans la province de la Lomami, 72 carats de diamant ont été confisqués par les autorités politico-administratives entre 2019-2022. A cela s’ajoute le détournement d’un diamant de 75 carats appartenant à un exploitant artisanal créant ainsi un conflit avec les autorités nationales.
La directrice générale du CENADEP, Gabrielle Pero, lors de la restitution de la mission de suivi sur la mise en œuvre des exigences minimales du processus de Kimberley dans la province de Lomami @Photo Droits tiers.
Mme Gabrielle-Pero, directeur général du Centre national d’appui au développement et à la participation populaire (CENADEP), soutient que cette affaire qui défraie la chronique, met en mal le processus de Kimberley que la RDC s’est engagée depuis plus de 20 ans. D’après elle, ce processus tient au strict respect de ses directives consistant à rompre les liens entre le commerce de diamant et le financement de guerres.
Malgré des avancées enregistrées ces vingt dernières années dans l’implémentation de ce processus, le secteur de diamant reste confronté à des défis multiples et multiformes, a-t-elle reconnu, citant notamment la quête du gain personnel couplé à l’influence politique de certains acteurs, qui influent sur le développement des circuits parallèles de commercialisation des diamants en faisant perdre des milliers de dollars à l’Etat congolais.
Gabrielle-Pero a, à l’occasion, invité les autorités politico-administratives à s’assurer que tous les diamants saisis à la Lomami et dans d’autres provinces, sont retracés et introduits dans le circuit légal. La directrice générale du Centre national d’appui au développement et à la participation populaire a interpellé le patron des Mines, l’invitant à s’assurer du déploiement des services spécialisés dans les sites d’exploitation de diamant pour faire le travail sans entrave politique. Au ministre d’État de la Justice, à s’impliquer pour restaurer les droits violés des exploitants artisanaux.
“C’est à ce prix que nous pouvons combattre les mauvaises pratiques qui salissent l’image du pays”, a-t-elle martelé, avant de lancer un appel à tous les autres acteurs, particulièrement les partenaires techniques et financiers, à prêter mains fortes à son organisation, pour garantir une exploitation de diamant plus responsable, qui contribue véritablement à offrir les meilleures conditions de vie aux populations.