Une journée noire pour la presse congolaise. L’assassinat du journaliste Adonis-Patrick Numbi a suscité l’effroi et la stupeur. Excédés, les journalistes du Haut-Katanga ont défilé mercredi à Lubumbashi pour dénoncer le meurtre horrible du jeune journaliste. Devant le gouvernorat, ils ont fustigé l’attitude des autorités provinciales qui ont refusé de recevoir le mémo leur destiné à cette occasion.
Le journaliste Adonis-Patrick Numbi a été tué à coups de machettes à Lubumbashi @Photo Droits tiers.
Menaces, agressions, violences… Les professionnels des médias côtoient le danger en permanence au Congo-Kinshasa. A cela s’ajoutent les cas de meurtre qui ne cessent d’augmenter ces dernières années. Le meurtre l’année dernière de Jemimah Diane, journaliste de la RTNC et celui de Adonis-Patrick Numbi dans les mêmes circonstances, sont les exemples les plus frappants.
Alors qu’il rentrait à son domicile dans la nuit du mardi, Adonis-Patrick Numbi, directeur général de la télévision privée « Pamoja Canal », a été lâchement tué à coups de machettes au quartier Upemba, dans la commune Katuba, par des bandits non encore identifiés pour l’heure.
– L’UNPC exige des enquêtes –
Fortement préoccupé par l’assassinat du journaliste Numbi, le président de l’Union nationale de la presse du Congo, Kamanda wa Kamanda Muzembe a invité les autorités et les services attitrés à faire toute la lumière pour trouver et réprimer les auteurs de cette tragédie. Le président de l’UNPC appelle, par ailleurs, les journalistes au calme dans l’attente des conclusions des enquêtes.
Dans son dernier rapport sur la liberté de la presse en RDC, Journaliste en danger avait noté l’augmentation des attaques contre les journalistes. L’organisation qui milite pour les droits de journalistes avait dévoilé plusieurs cas de violences faites contre les professionnels de la presse dans plusieurs villes du pays.
Intitulé « Nouvelle loi sur la presse, nouveaux abus contre les journalistes : les nouveaux visages de la censure en RD Congo », l’étude de JED sur la liberté de la presse au Congo-Kinshasa est loin de pousser à l’optimisme. Selon l’organisation, les hostilités dans la partie orientale du pays, depuis l’occupation de plusieurs territoires par les rebelles soutenus par le Rwanda, se sont accompagnées d’une recrudescence des attaques contre la presse.