L’armée congolaise veut en finir avec l’agresseur rwandais qui, 30 ans durant, endeuille l’est congolais. Jeudi devant la presse à Kinshasa aux côtés de ministres Patrick Muyaya (Communication et médias) et Thérèse Kayikwamba Wagner (Affaires étrangères), le porte-parole de l’armée congolaise, le général-major Sylvain Ekenge a démontré la détermination des FARDC d’en découdre, une fois pour toute, avec les terroristes rwandais, lesquels ont envahi le territoire congolais pour massacrer les populations civiles, semer la désolation et mener les pillages à grande échelle.
Les militaires de l’armée congolaise au front dans l’est du pays @Photo Droits tiers .
Les loyalistes ont le vent en poupe. Certes, ils perdent quelques batailles comme à Masisi jeudi après-midi mais la victoire finale reviendra au peuple congolais, gage le général-major Sylvain Ekenge. Le porte-parole de l’armée a affiché la sérénité, la confiance et surtout la rage des militaires congolais engagés au front à mettre fin à l’agression rwandaise. “Les FARDC s’engagent avec tous les moyens pour mettre un terme à cette agression qui dure depuis trois décennies. Le peuple congolais peut compter sur une armée plus déterminée que jamais”, a-t-il martelé.
Sur tous les fronts, l’armée se comporte bien. L’officier supérieur a égrené les succès des militaires congolais partout où ils mènent des offensives. Sur l’axe Sake, les terroristes rwandais ont été délogés de toutes les hauteurs de cette cité. Sur le front nord, l’ennemi n’a pas pu avancer. Il a subi de lourdes pertes. Tous les moyens même aériens ont été utilisés pour mettre en déroute les agresseurs. “Les FARDC continuent d’infliger des défaites décisives aux Forces de Défense du Rwanda (RDF) et à leur groupe terroriste proxy, le M23, sur tous les fronts. Lors des dernières victoires, les loyalistes ont capturé d’importants équipements militaires appartenant à la RDF à Masisi”, se flatte le commandement de l’armée congolaise sur X.
Ce matériel, clairement identifiable grâce à ses numéros de série et aux marquages de la RDF, constitue une preuve irréfutable de l’implication directe des Forces de Défense du Rwanda dans la déstabilisation de l’est du Congo, hurle Sylvain Ekenge qui soutient que, malgré leurs tentatives acharnées de saper la souveraineté congolaise, les RDF et le M23 subissent de lourdes pertes, tandis que les FARDC reprennent des positions stratégiques et capturent des ressources essentielles.
Dans cette guerre d’usure, l’officier supérieur renseigne qu’il y a plus de morts côté rwandais que congolais. “Au Rwanda, on ne montre pas les corps de militaires tués au front. Aucun deuil n’est organisé et personne n’a droit d’en parler”. Ekenge n’a pas manqué de saluer la bravoure des hommes de troupes. “Cette victoire réaffirme notre engagement à défendre notre patrie et à rétablir la paix dans la région”. Même si le M23 et les terroristes rwandais sont la première cible, le général-major précise que les Adf et d’autres groupes armés sont en même temps traqués par l’armée congolaise. Cette patrie nous appartient, sensibilise-t-il. Nous n’allons pas céder face à cette agression. Et de vociférer : “30 ans, ça suffit”. Il proclame la fin de règne des terroristes rwandais et de leurs supplétifs du M23 sur le sol congolais.
– Le Rwanda, Etat voyou-
La cheffe de la diplomatie congolaise, Thérèse Kayikwamba Wagner n’a pas transigé sur les lignes rouges du gouvernement congolais. Aucun dialogue avec le mouvement terroriste M23. Elle a étalé le banditisme des dirigeants rwandais, reconnus pour leur propension à faire couler le sang dans la région. Nombreux de leurs partenaires sont déçus de cette posture du président Kagame et de ses ouailles qui s’obstinent à torpiller le processus de Luanda. L’allié privilégié à savoir le Royaume-Uni a condamné le Rwanda le citant nommément, ce qui n’est pas à minimiser, a-t-elle mentionné, saluant également les États-Unis qui ont dénoncé ouvertement Paul Kagame et ses militaires qui tuent au Congo. A cette liste, Kayikwamba a ajouté l’Angola qui, pour la première fois, a désapprouvé en des termes durs, la prise de Masisi. Le facilitateur a soigneusement pesté contre la barbarie rwandaise. Preuve, selon elle, que le régime de Kigali s’isole. Surtout que le récent rapport de l’ONU accable les terroristes rwandais pour les carnages, campagne de terreur, exploitation illicite et pillage des ressources naturelles du Congo. “Le Rwanda s’est isolé en rejetant le processus de Luanda”, a fait constater la ministre congolaise des Affaires étrangères, appelant le monde qui s’est rendu compte du vrai visage des dirigeants de ce pays agresseur, à tirer les conséquences par rapport au droit international et à la Charte des Nations unies. “Les Etats membres de l’ONU doivent tirer les conséquences par rapport à cette violation du droit international par le Rwanda sinon ils manqueraient à leurs devoirs. Nous le tenons ainsi pour responsables de ce silence. Ils doivent assumer leurs responsabilités. Nous, nous allons recommander des sanctions, des mesures fortes pour punir le Rwanda”, a-t-elle annoncé.
– Muyaya tape du poing sur la table –
Halte à l’apologie du terrorisme. Patrick Muyaya considère que le média arabophone Al Jazeera a franchi le rubicon en accordant la parole à un chef terroriste. Le ministre de la Communication et médias a décidé ainsi de retirer l’accréditation aux huit journalistes de cette chaîne qui a, en plus, utilisé une militante pro-rwandaise pour réaliser cette interview avec le sulfureux Bertrand Bisimwa. Le porte-parole du gouvernement reste tranchant. “Pas question de laisser la porte d’entrée à la manipulation”, a-t-il menacé. Muyaya croit dur comme fer que c’est l’exemple qu’il ne faut jamais laisser faire. L’apologie du terrorisme ne passera pas, fustige-t-il, assurant qu’il n’y aura plus de place à l’ambiguïté. Par ailleurs, il a interpellé les Congolais, rappelant que cette guerre n’est pas celle du président Tshisekedi. “Elle concerne tous les Congolais où qu’ils se trouvent”. Pour lui, le mixage et le brassage sont à oublier. “Ce sont les mécanismes utilisés par le Rwanda pour nous infiltrer. Il est reconnu notoirement que le Rwanda vit de cette guerre, vit de la contrebande et le président Tshisekedi”, a-t-il confirmé, dispose d’une stratégie claire pour vaincre l’ennemi.