L’application de droits de douane sur l’ensemble des produits entrant aux États-Unis, une des promesses électorales du président élu américain Donald Trump, pourrait entraîner une hausse « massive » des prix, a alerté jeudi la principale conseillère économique du président sortant, Joe Biden.
Le candidat républicain avait assuré qu’en cas de retour à la Maison blanche, il imposerait des droits de douane de 10 à 20% sur l’ensemble des produits entrants aux États-Unis, et même de 60 à 100% sur les produits en provenance de Chine.
Après son élection, le 6 novembre, M. Trump a annoncé qu’une de ses premières décisions lors de sa prise de fonction, le 20 janvier prochain, sera d’instaurer une première série de droits de douane de 25% sur les produits en provenance du Canada et du Mexique, deux pays pourtant signataires d’un accord de libre-échange avec les États-Unis.
Mais « les industriels américains ont besoin de pièces provenant du reste du monde pour fonctionner », a rappelé Lael Brainard, la cheffe économiste du président Biden, lors d’un événement à la Brookings Institution, un groupe de réflexion basé à Washington.
« Ce que vous risquez de voir, c’est une véritable, massive, évolution de leur structure de coûts, qui devrait conduire à une massive hausse des prix sur leurs produits », a-t-elle alerté.
« Et bien entendu, cela se répercutera sur l’ensemble de la chaîne jusqu’au consommateur », a insisté Mme Brainard, ajoutant que certains produits alimentaires, comme le café ou le chocolat, seraient également concernés.
De son côté, Donald Trump a répété que, « utilisés convenablement », les droits de douanes peuvent selon lui avoir un impact positif sur l’économie américaine.
En début de semaine, il a assuré lors d’une conférence de presse à Mar-a-Lago (Floride) que “notre pays perd face à tout le monde actuellement, nous n’avons d’excédent commercial avec quasiment personne. Les droits de douane enrichiront notre pays”.
Lael Brainard a de son côté estimé que les droits de douane pouvaient avoir du sens, lorsqu’il s’agit de protéger des industries américaines jugées stratégiques, notamment.
« Nous ne pouvons pas répéter les erreurs du passé et permettre aux technologies du futur d’être délocalisées », a-t-elle affirmé. « La position américaine dans les chaînes d’approvisionnement des technologies essentielles doit nécessiter une attention continue. »
En cela, le gouvernement doit « travailler en partenariat avec le secteur privé » pour faire face aux principaux défis, tels que les goulots d’étranglement dans l’approvisionnement des semi-conducteurs par exemple.