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Théâtre : Mbongw’a ba Long, un tableau sobre et grinçant

Comment raconter le calvaire d’un enseignant de mathématiques accumulant 240 mois d’arriérés de salaire ? La CIE théâtre de Marconte s’y est attelée dimanche 8 décembre avec brio, mais pas que… À travers la pièce “Mbongw’a ba Long”, écrite par S. Konde et mise en scène par Don Diegue, un hommage a été rendu à ces enseignants qui, malgré des conditions de travail inhumaines, continuent d’incarner un idéal d’altruisme et de persévérance.

Par Mugisho Bashomba

publié le 13 décembre 2024 à 05:45:00

Le rôle principal, incarné par S. Konde, donne vie à un enseignant au bout du rouleau, pris dans un engrenage où précarité rime avec humiliation. Dans une salle de classe en ébullition, il tente de maintenir une autorité vacillante. Mais les élèves, conscients de sa fragilité financière, le corrompent : une poignée de billets pour annuler une interrogation improvisée. Ces scènes, à la fois hilarantes et cruelles, exposent le paradoxe d’un système où les enseignants, garants du savoir, deviennent les jouets de plus jeunes.

La scénographie joue ici un rôle central, notamment à travers l’utilisation des marionnettes représentant les inspecteurs scolaires. Ces figures caricaturales, grinçantes, surprennent l’enseignant en pleine classe chaotique et menacent de mal coter ses performances. Désespéré, il leur propose de céder la moitié de ses arriérés si, en échange, ils lui attribuent une note favorable. Cette scène, à la fois tragique et grotesque, illustre la corruption systémique qui gangrène tous les niveaux de l’éducation.

– Une fresque familiale en demi-teinte –

La pièce explore également les répercussions de cette misère sur la vie familiale de l’enseignant. Son épouse, jouée avec peu de nuances, par Bénie Makaya, dépeint une femme lasse, voire résignée. Dans un monologue maladroit, elle regrette d’avoir épousé un enseignant, bien que ce métier soit jugé noble. Un regret qui manque de profondeur et peine à susciter l’émotion attendue, en raison d’un jeu un peu trop mécanique. Pourtant, cette tension familiale ajoute une couche de complexité : l’enseignant est pris entre les exigences d’une maison où il est constamment rabaissé et une société qui ne valorise plus sa vocation.

– Une tragédie moderne –

L’humour, omniprésent, ne parvient pas à masquer la gravité du propos. La pièce culmine sur une note dramatique : l’enseignant, après avoir enfin retiré ses arriérés à la banque, meurt en chemin. Ce dénouement brutal choque et laisse le spectateur face à une réalité sans échappatoire : celle d’un héros du quotidien sacrifié sur l’autel d’un système défaillant.

– Une mise en scène inventive –

Sur le plan artistique, Mbongw’a ba Long brille par une mise en scène inventive. La combinaison de marionnettes, de silhouettes projetées et d’un décor minimaliste mais évocateur, confère à la pièce une esthétique unique. Les marionnettes, notamment, jouent un rôle essentiel, amplifiant l’absurdité des situations tout en soulignant la désincarnation des autorités scolaires. Cependant, certaines maladresses ternissent cette réussite. Quelques monologues manquent d’authenticité, et les transitions entre scènes humoristiques et tragiques sont parfois abruptes.

– Une dénonciation nécessaire –

Avec cette pièce, la CIE Théâtre de Marconte signe une œuvre nécessaire. À travers le personnage de S. Konde, elle rend hommage à ces enseignants qui, malgré des conditions de travail inhumaines, continuent d’incarner un idéal d’altruisme et de persévérance. En dépit de ses imperfections, cette œuvre parvient à faire rire, pleurer et réfléchir. Une véritable claque pour tous ceux qui auraient oublié que l’éducation est le socle de toute une nation.

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