Les deux anciens candidats à la dernière présidentielle de 2018, se sont convenus de mener des manifestations d’envergure pour empêcher toute réforme de la Constitution. Ils perçoivent l’initiative du chef de l’État comme une manœuvre politique tendant à prolonger son pouvoir au-delà de 2028 (fin de son deuxième et dernier mandat). À Kinshasa, quelques heures seulement après le tête-à-tête de Genval, le siège de l’ECIDE Triomphal (en face du stade des Martyrs) a été attaqué. Des proches de Fayulu attribuent cette violence aux jeunes du parti présidentiel UDPS, membres de la branche appelée “Force du progrès”.

Avant les élections, le « soldat du peuple » et le « Chairman » s’étaient déjà unis pour dénoncer les irrégularités préélectorales en 2023. Ils avaient exigé le nettoyage du fichier électoral par des experts internationaux neutres et un cadre électoral transparent. Les manifestations publiques organisées, comme celle du 20 mai de la même année, avaient été violemment réprimées à Kinshasa, avec des tortures sur des mineurs. Aux côtés du duo, il y avait également Delly Sesanga de l’Envol et Augustin Matata du LGD, formant le « quatuor ». Malheureusement, ils n’avaient pas réussi à obtenir un candidat commun de l’opposition. Mafa avait maintenu sa candidature à la présidentielle alors que MK avait bénéficié du soutien de Sesanga, Matata, Diongo et Kikuni.

En juin 2024, la question de la désignation d’un porte-parole officiel de l’opposition avait divisé les deux camps. Ensemble, présent au Parlement, se penchait déjà sur un projet de règlement intérieur de l’opposition, offrant même une main tendue à Fayulu, rejetée catégoriquement par l’Ecidé. Actuellement, les deux figures emblématiques du marigot politique congolais semblent plus déterminés que jamais à faire bloc contre Tshisekedi.

Genval avait déjà été le théâtre d’une rencontre similaire entre les chefs de partis d’opposition en 2026, sous la direction de feu Étienne Tshisekedi. À l’époque, l’objectif était de défendre la loi fondamentale face aux manœuvres de Joseph Kabila, dont le second mandat présidentiel arrivait à son terme.