Phénomène « Ki lelo », quand le paraître trompeur fait loi à Kinshasa
À Kinshasa, une nouvelle mode déferle chez les jeunes : le phénomène « Ki lelo », littéralement traduit par « être à la page » ou « faire forte impression ». La tendance mêle démonstration ostentatoire de richesse et quête d’admiration sur la toile. Entre photos dans des lieux chics, vêtements de luxe et smartphones dernier cri, il s’agit là du symbole d’une jeunesse en quête de validation.
Par Sarah Kangu
@Photo Droits tiers.
publié le 6 décembre 2024 à 05:22:00
Une douzaine de jeunes filles en tenue uniforme : maillots, pantalons moulants, baskets, envahissent, le samedi 30 novembre 2024, un snack huppé de la capitale. Pendant une heure, elles postent des photos sans commander quoi que ce soit. « On appelle ça ko beta rallye (faire du rallye : Un rallye peut désigner une sortie collective, souvent planifiée dans un lieu spécifique pour des activités comme prendre des photos ou socialiser. Dans ce cas, il ne s’agit pas d’une compétition, mais d’un rassemblement pour marquer les esprits ou s’amuser). Nous choisissons des lieux tendance, décidons d’un dress code, puis on vient uniquement pour prendre des photos et les publier sur les réseaux sociaux », explique à Ouragan, Thérèse Difueni, l’une des participantes.
Des clichés, soigneusement retouchés (grâce aux applications de traitement des photos), circulent sur Facebook, Instagram ou TikTok, attirant des likes, des commentaires envieux, voire des tentatives de drague. Hélas, derrière cette façade glamour se cache une réalité plus modeste : tenues empruntées, smartphones loués, et souvent pas un seul sou en poche.
– La vie en vitrine –
Le « Ki lelo » ne se limite pas aux prises de vue. Il englobe aussi des mariages somptueux financés par des prêts bancaires, des dépenses tapageuses et l’usage d’un vocabulaire empreint d’argot. Même les pasteurs s’y mettent. Dans certaines Églises, les sermons sont filmés et diffusés en direct pour maximiser leur impact médiatique. « Les réseaux sociaux sont devenus une arène où tout se joue », ironise une fidèle après avoir vu son chef spirituel prier en live.
– Un phénomène qui inquiète –
Thadée Kambale, président de l’association « Bana saint Jean » est profondément préoccupé par la tendance. Il fait remarquer que le phénomène ne repose que sur des valeurs superficielles, loin de toute volonté d’améliorer la qualité de vie. « Avant de chercher le confort, il faut produire. Bien manger passe par le travail. La jeunesse doit cultiver son talent et œuvrer pour un avenir meilleur, plutôt que de se perdre dans des imitations stériles de modes occidentales », a-t-il conseillé.
– Vers un changement de mentalité ? –
Si « le Ki lelo » illustre une forme de créativité et de résilience face aux défis du quotidien, il révèle aussi une soif d’évasion et de reconnaissance. Mais à quel prix ? Alors que certains y voient une distraction, d’autres penchent tout simplement sur une fuite des responsabilités. Kinshasa, ville de contrastes, continue de se réinventer entre l’apparence et la réalité.
Moke Mayele a été désigné par le président Tshisekedi nouveau procureur général près de la Cour constitutionnelle, en remplacement de Jean-Paul Mukolo Nkokesha. La loi organique du 15 octobre 2013, qui encadre l’organisation et le fonctionnement de la haute Cour, établit l’existence d’un parquet général spécifique à cette juridiction.
Qui a dit que “rien ne remplace la poste!”? Dans le prêt de 35 713 604,70 $US soit 105 512 273 724 FC que la Banque mondiale s’est engagée à verser à la RDC pour la poursuite de l’extension de la fibre optique (CAB5), le gouvernement a d’autorité décidé qu’une partie de ce fonds servira à “l’acquisition des véhicules pour la distribution des courriers des institutions publiques”, lit-on dans le document annexe( n°5) de la loi des finances 2025.