La République démocratique du Congo (RDC) a lancé officiellement sa campagne pour siéger comme membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU pour la période 2026-2027. L’opération marque une nouvelle étape dans l’ambition du pays de redorer son image sur la scène internationale et de jouer un rôle stratégique dans les grandes décisions sur la paix et la sécurité mondiales.
Félix Tshisekedi à la tribune de l’ONU en septembre 2024, affirmant la volonté de la RDC de contribuer significativement à la paix et à la sécurité internationales @Photo Droits tiers.
La ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, est en première ligne pour défendre cette candidature. Dans une vidéo largement relayée sur les réseaux sociaux, elle a mis en avant le passé diplomatique riche du pays, épinglant ses contributions à des conflits majeurs mais aussi son expérience interne dans la gestion de crises.
– Héritage à valoriser –
La RDC n’est pas une inconnue dans cette arène internationale. Elle a déjà siégé à cet organe décisionnel dans les années 80 et 90 et participé activement aux débats sur des conflits internationaux majeurs. « Nous avons joué un rôle déterminant dans la recherche des solutions aux crises de grande ampleur comme les conflits entre l’Iran et l’Irak ou encore la guerre du Golfe », a rappelé la ministre dans la capsule de campagne. A en croire la cheffe de la diplomatie congolaise, les expériences passées servent de fondement solide pour prétendre à ce poste encore aujourd’hui.
– Candidature enracinée dans les réalités actuelles –
Le pays de Félix Tshisekedi ne s’appuie pas uniquement sur son passé glorieux. D’après Wagner Kayikwamba, il est désormais un acteur essentiel dans la réflexion mondiale sur les problématiques de paix et de sécurité. « Forte de notre expérience de gestion interne des conflits, notre candidature apporte une vision unique et enrichissante. Nous voulons contribuer à des solutions durables, tant sur le continent africain que sur d’autres questions mondiales majeures », a-t-elle laissé entendre.
En outre, Kinshasa ambitionne de mettre à profit son engagement auprès des Nations unies pour promouvoir des initiatives locales et régionales de maintien de la paix, tout en plaidant pour une réforme des mécanismes de résolution des conflits à travers des approches inclusives et innovantes.
– Les enjeux d’un retour sur la scène internationale –
Cette candidature intervient dans un contexte où la RDC veut renforcer sa crédibilité internationale. L’accès au Conseil de sécurité servirait de levier pour défendre les intérêts africains et nationaux, tout en projetant une image de stabilité et de détermination. Pour les autorités congolaises, l’initiative est un appel à la reconnaissance des efforts du Congo-Kinshasa de se redéfinir comme un acteur incontournable sur les grandes questions internationales, des droits de l’homme aux changements climatiques. La campagne se poursuit avec des efforts diplomatiques intenses pour convaincre les États membres de l’Assemblée générale des Nations unies. L’objectif est clair : rappeler que le pays de Lumumba, de par son histoire, son expérience et sa volonté, mérite un siège au cœur des décisions mondiales.
En septembre dernier, lors de la 79e Assemblée générale de l’ONU, le président Tshisekedi avait annoncé les ambitions de son pays. En prévision des élections prévues en juin 2025, il avait sollicité le soutien de tous les États membres pour contribuer à la recherche de la paix à travers le monde.
Comme prévoit la Charte des Nations unies, le Conseil de sécurité des Nations unies se compose de quinze États membres. La composition est régie par l’article 23 du chapitre V de la Charte. Il fait la distinction entre membres permanents (5) et membres non permanents (10). Ces derniers sont élus pour deux ans à la majorité des deux tiers par l’Assemblée générale et renouvelés par moitié tous les ans.